The Witcher 3 prend le pouvoir

Avec « The Witcher » les polonais de Cd Projekt Red ont su révolutionner, en seulement deux volets le RPG orienté action. C’est donc en toute logique que Geralt le sorceleur, s’apprête de nouveau à aller chasser du griffon dans un gigantesque monde ouvert, qui regorge de vie et de magie. Attendu par toute une communauté, depuis son annonce en 2012, le jeu débarque simultanément sur PC et consoles nouvelles générations (PS4 et Xbox One) pour un résultat qui dépasse les attentes.

Plus qu’un divertissement, « Witcher 3 : Wild Hunt » est une expérience à vivre, tant la cohérence de cet univers d’heroic fantasy, qui semble tout droit sorti de l’esprit d’un Tolkien (Le Seigneur des anneaux) ou Martin (Game of thrones), frappe aux yeux. L’écriture est mature, aborde des thèmes délicats et impose au joueur de faire ses propres choix et d’en assumer les conséquences. Pour exemple il faudra accepter, la récompense de gens miséreux, qui avaient fait appel aux services de Geralt pour vaincre une malédiction…. Ou faire preuve de compassion et repartir sans rien. Dilemme cornélien tant l’argent est une denrée rare, mais nécessaire pour acquérir armures et potions ou tout simplement réparer ses armes. Un mauvais équipement étant quasi synonyme de mort assurée.

Bien que les développeurs aient privilégié une vue à la troisième personne, le jeu rappelle sur de nombreux points l’excellent Skyrim. Très vite et bien que la quête principale soit haletante, on prend un malin plaisir à sortir des sentiers battus pour résoudre des enquêtes ou simplement combattre des monstres, brigands et autres meutes de loups. En permanence, Witcher 3 pousse à l’exploration et imbrique ses histoires : chaque décision peut avoir des conséquences différentes sur la suite du récit.

Avec quatre niveaux de difficultés, un arbre de compétences à faire évoluer au gré de ses envies : Préférez-vous améliorer des pièges ? Augmenter l’efficacité des armes blanches ? Envoyer des sorts ? Manipuler l’âme de vos adversaires ? Les possibilités semblent infinies, tout comme la durée de vie qui peut facilement dépasser la centaine d’heures et détruire toute vie sociale. Autant d’arguments qui feront oublier de petits défauts telle la lourdeur de l’interface, qui rame un peu (jeu testé sur PS4) et une gestion de son équipement peu ergonomique. Trois fois rien en somme comparé à l’ivresse d’incarner ce sorceleur charismatique dans des investigations passionnantes, ayant fait l’objet du plus grand soin. De quoi prétendre, d’ores et déjà au titre de jeu de l’année.

Mark Caige