Lilith, chasseuse de primes, consacre sa vie à chasser les récalcitrants en tout genre à travers le cosmos. Elle refuse toutefois de se rendre sur sa planète d’origine, Pandore. C’est le bordel à l’état pur, on se demande bien qui a ouvert la boîte. Une somme considérable la pousse pourtant à remettre les pieds à la maison pour retrouver Tiny Tina, la fille de l’homme le plus puissant de l’univers connu. La gamine a la fâcheuse tendance de faire joujou avec les explosifs. Elle laisse derrière elle un long ruban de ruines. L’objectif est de retrouver l’arche, une réserve de connaissances, laissée par des aliens qui depuis, ont quitté notre univers. Lilith et sa bande, Tiny l’explosive, Krieg le garde chiourme de la môme, Tannis une scientifique et ancienne copine de la mère de Lilith et Claptrap, une version C-3PO des poubelles, se lancent à la quête de l’arche. On pense à l’univers de Tank Girl dont l’héroïne possède un petit air de ressemblance avec Tiny. Comme Indiana Jones, tout un paquet de misères les attend sur la route de l’Eldorado de la connaissance. Le papounet de Tiny est bien décidé à ne pas abandonner la partie. Il est vénère après Lilith qui lui a fait un enfant dans le dos. Autant vous le dire, Pandore mérite bien son nom et c’est le bordel !
Eli Roth commence sa carrière de réalisateur avec Cabin Fever suivi d’un torture porn malin, Hostel, qui bousculait le cinéma d’horreur. Depuis, la ferveur, comme le soufflé de mamie est retombé avec un sursaut, Knock Knock. On se demandait dans notre jeunesse s’il y avait un pilote dans l’avion, on se demande aujourd’hui s’il y a un scénariste à Hollywood. Sans être déplaisant, Borderlands ressemble à une série B, pas loin du nanar. Cette adaptation d’un jeu vidéo, en grande partie fidèle à son modèle, en épouse la forme. Comme dans tout bon jeu, vous avez un trésor à trouver, une mission : sauver le monde des mains d’un tyran, etc. Un certain nombre d’épreuves vous attendent pour récupérer des clefs pour ouvrir la porte. Vous rajoutez quelques rebondissements, des surprises pour faire bonne mesure et le tour est joué. Pour le fond, les motivations profondes, la réflexion sur le sens de la vie, le cosmos et le ragout de ma grand-mère, il faudra attendre le retour d’un scénariste au pays des blockbusters.
Borderlands file comme une comète dans l’espace, dans un voyage semblable aux oies de Konrad Lorenz, éternel comme Sisyphe et son rocher. En clair, une route qui ne change pas, la comète repassera bientôt avec un nouveau film sans fond, bourré de bastons et d’effets spéciaux. Il manque bien un scénariste à Hollywood. Dans ce jeu de pur divertissement, comme un feu d’artifice que l’on oublie rapidement, les acteurs et actrices s’amusent comme des gamins en récréation. Dommage, car les personnages et la maigre trame narrative possèdent de quoi étoffer l’affaire pour lui donner plus de consistance. Que voulez-vous ma brave dame, c’est l’époque qui veut ça. Comme on est optimiste, on espère que le prochain nous offrira enfin cette réflexion sur l’univers et la vie.
Patrick Van Langhenhoven
Steven Boyer (en) : Scooter