Superman
Genre : S.F
Pays : USA
Durée : 2h09
Réalisateur : James Gunn
Acteurs : David Corenswet, Rachel Brosnahan, Nathan Fillion
Cette fois Superman n’est pas à la fête. L’homme invincible venu de Krypton est en fâcheuse posture. Il faut remonter quelques semaines avant pour comprendre le nœud cornélien de cette attaque. Superman empêche la Boravie d’envahir son voisin, le Jarhanpur. Pour la première fois, Superman, est mis KO par la brute boravienne. Il échappe au coup de gong final grâce à Krypto, son chien, doué de super pouvoirs réussissant à l’emmener dans son bunker caché.
Derrière cet imbroglio, se trouve un ennemi qu’il ignore, Lex Luthor, PDG de LuthorCorp. Il lâche un Kaiju, le plus connu étant Godzilla, sur Métropolis pour détourner l’attention de Superman. Il en vient à bout avec l’aide de Green Lantern, Hawk Girl et Mister Terrific. Le pire reste à venir, Lex Luthor diffuse un message des parents de Superman. Ils annoncent que le vrai but de ce dernier est d’asservir la Terre pour la diriger comme un Dieu et en faire un nouveau Krypton. Lex Luthor réussit à emprisonner Superman dans un univers parallèle, ce qui lui laisse tout loisir de mettre ses plans diaboliques en place. Il ne reste plus que Loïs Lane et Mister Terrific pour le sortir d’un mauvais pas et l’humanité avec lui, car Luther n’a pas de bonnes intentions pour la Terre.
« Les choix, les actes, c’est ça qui fait de toi celui que tu es »
Est-ce qu’en 1933, en créant le premier des super-héros, Jerry Siegel et Joe Shuster imaginaient son impact ? Il reste la référence, le mètre étalon pour tous ceux qui suivront. Très vite, le personnage devient un des emblèmes de l’Amérique et le super-héros le plus vendu.
Ils s’inspirent des héros de l’époque, comme John Carter d’Edgard Rice Burroughs, mais plus particulièrement de Doc Savage, de Lester Den, Zorro, Tarzan et Flash Gordon d’Alex Raymond. On peut penser que son nom vient d’Ainsi parlait Zarathoustra de Friedrich Nietzsche. Dans la première version, il était un super-héros dans un monde normal. Ce n’est qu’en 1939 que se dessine la version actuelle de l’extraterrestre. La radio puis le cinéma s’en emparent avec, en 1948, une série Superman pour la radio et la télévision et en 1951, un film Superman et les nains de l’enfer.
Richard Donner et Christopher Reeves créent la tétralogie qui reste encore gravée dans nos mémoires. Tim Burton, avec Nicolas Cage dans le costume bleu, avait un projet en 1997 qui ne se fera pas. Il faut attendre 2013 avec Man Of Steel pour voir le super-héros revenir sur le devant de la scène. James Gunn hérite donc d’un lourd passé et d’un héros invincible assez manichéen. Il sort de l’ombre une équipe de super-héros improbables, les Gardiens de la Galaxie, tout comme Suicide Squad. En prenant les commandes du nouveau projet de Dc Universe : Gods and Monsters Chapter One et réalisant le premier volet, le défi est lourd.
À l’inverse de Marvel, Dc Universe n’arrive pas à faire décoller ses franchises. James Gunn choisit de s’écarter du courant sombre initié par Nolan avec son Batman. C’est un univers dans l’esprit des comics qu’il nous propose aux couleurs fluo chatoyantes. Il s’inspire de nombreux comics et de jeunes auteurs qui dépoussièrent les vieux héros de notre enfance. Dans l’esprit d'All Star Superman de Grant Morrison et Frank Quitely qui n’hésite pas à faire mourir celui-ci pour repartir de zéro. Il nous propose un super-héros vulnérable, humaniste, porté par des sentiments humains comme l’amour, la générosité. Nous retrouvons les thèmes qu’il affectionne, l’amour de la pop culture haute en couleur, des combats délirants, le tout porté par un optimiste indéfectible.
Dès la première séquence, c’est donc un héros à terre qui n’est plus invincible et qui devra se relever. Il devra aussi retrouver le chemin d’une humanité qui doute de celui qui autrefois la protégeait. La palette des sentiments n’est plus manichéenne, mais prend des tons gris. Le héros n’est plus seul, il doit accepter l’aide d’autres personnes, Loïs Lane, Mister Terrific, Green Lantern et Krypto, un chien qui en a. Superman ne doutera jamais de sa foi en l’humanité, cette idée qu’il existe quelque chose de bon dans ce royaume pourri de Macbeth. Le film nous entraîne dans des combats complètement fous, à l’humour corrosif qui peut en perturber certains.
Le temps des ténèbres, des héros nihilistes, pessimistes, s’achève pour chercher l’arc-en-ciel de la vie. Il réussit à inscrire cet humour des Gardiens de la Galaxie que les réalisateurs précédents de Justice League, Aquaman tentaient de saisir. Il fait de Luthor un méchant de taille face à Superman. Le film colle à l’époque en évoquant les méthodes de certains dirigeants actuels, le mensonge, tenter de nous faire avaler des couleuvres et de croire en des chimères de pacotille.
Le président de la Boravie nous rappelle certains de nos hommes d’État. Nous sommes bien dans un monde à l’image du nôtre, perdant les pédales et le sens du mot humanisme. Dans ce paysage, Superman redevient le Chevalier blanc des légendes qui défend la veuve et l’orphelin, comme lui. Il possède une certaine candeur, une bienveillance. James Gunn évite le énième retour en arrière et joue au contraire de ses parents terriens face à un monde reniant leur fils. Il repose la question de la place des Métahumains que déteste Luthor.
Il ouvre un univers débridé, un terrain de jeu sans limite, dans un opéra-bouffe ouvrant de multiples pistes. Chacun trouvera de quoi se nourrir des personnages, des situations, d’un allant de chien fou à l’image du réalisateur. Le tout dans une foire où l’humour et le second degré sont roi. Il pourrait bien relancer l’intérêt pour un genre qui a fini par lasser le public. Il lui donne un corps, un style, comme Nolan l’a fait en son temps en choisissant les ténèbres plutôt la lumière. Cette dernière est de retour, mais peut-on encore y croire ? On peut juste reprocher au film son trop-plein, partant dans tous les sens, mais est-ce un défaut ou une qualité ?
Patrick Van Langhenhoven
Fiche technique
Titre original : Superman
Titre provisoire : Superman: Legacy
Réalisation : James Gunn
Scénario : James Gunn, d'après le personnage Superman créé par Jerry Siegel et Joe Shuster et d'après All-Star Superman de Grant Morrison et Frank Quitely
Musique : John Murphy et David Fleming
Décors : Beth Mickle
Costumes : Judianna Makovsky
Photographie : Henry Braham
Montage : William Hoy et Craig Alpert
Production : James Gunn et Peter Safran
Production déléguée : Nikolas Korda, Chantal Nong Vo et Lars P. Winther
Sociétés de production : DC Studios, The Safran Company et Troll Court Entertainment, présenté par Warner Bros.
Société de distribution : Warner Bros.
Budget : 225 millions de $
Pays de production : États-Unis
Langue originale : anglais
Format : couleur - D-Cinema - 1,85:1
son SDDS | IMAX 6-Track | Dolby Digital | Dolby Atmos | DTS (DTS: X) | Dolby Surround 7.1 | IMAX 12-Track | Auro 11.1
Genre : science-fiction, action, aventures, super-héros
Durée : 129 minutes
Dates de sortie : 9 juillet 2025
Distribution
David Corenswet (VF : Jim Redler) : Clark Kent / Kal-El / Superman et Ultraman (en)
Rachel Brosnahan (VF : Anne Plantey) : Lois Lane
Nicholas Hoult (VF : Emmanuel Garijo) : Lex Luthor
Edi Gathegi (VF : Sourou Ouadodji) : Michael Holt / Mister Terrific
Nathan Fillion (VF : Guillaume Orsat) : Guy Gardner / Green Lantern
Isabela Merced (VF : Valérie Bescht) : Kendra Saunders / Hawkgirl
Skyler Gisondo (VF : Gabriel Bismuth-Bienaimé) : Jimmy Olsen
Wendell Pierce (VF : Thierry Desroses) : Perry White
María Gabriela de Faría (VF : Alexandra Ansidei) : Angela Spica / l'Ingénieure
Anthony Carrigan (VF : Cédric Dumond) : Rex Mason / Metamorpho
Sara Sampaio (VF : Léopoldine Serre) : Eve Teschmacher
Terence Rosemore : Otis
Paul Kim (VF : Victor Lalmanach) : Larry Chin
Pruitt Taylor Vince (VF : Paul Borne) : Jonathan Kent
Neva Howell (VF : Colette Marie) : Martha Kent
Beck Bennett : Steve Lombard
Mikaela Hoover (VF : Diane Dassigny) : Cat Grant
Christopher MacDonald : Ron Troupe
Stephen Blackehart : Sydney Happersen
Frank Grillo (VF : Lionel Tua) : Rick Flag, Sr
Zlatko Burić (VF : Michel Dodane) : le président Vasil Ghurkos
Zach Lane (VF : Victor Lalmanach) : Tech Bro
Alan Tudyk (VF : Emmanuel Curtil) : Nº4 / « Gary », l'un des robots au service de Superman (voix)
Michael Rooker : Nº5, l'un des robots au service de Superman (voix)
Grace Chan (en) (VF : Barbara Tissier) : Nº12, l'un des robots au service de Superman (voix)
Pom Klementieff : Nº1, l'un des robots au service de Superman (voix)
Sean Gunn : Maxwell Lord (caméo)
Milly Alcock : Kara Zor-El / Supergirl[10](caméo)
Bradley Cooper : Jor-El (caméo)
Angela Sarafyan : Lara Lor-Van (caméo)
John Cena (VF : Raphaël Cohen) : Christopher Smith / Peacemaker (caméo)