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affiche Sortie du 5 janvier 2022

Sortie du 5 janvier 2022

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Genre : Ciné région

L'Actu

 « En attendant Bojangles » (2h05) de Régis Roinsard.

Au départ, il y a le livre d’Olivier Bourdeaut, publié en 2016, qui rencontre un immense succès littéraire aussi bien côté lecteurs que critiques ; puis une adaptation pour le théâtre, qui connut également un triomphe. Régis Roinsard a adapté cette histoire singulière pour le cinéma et transpose l’action dans les années 50 et 60. Camille (Virginie Efira) et Georges (Romain Duris) s’aiment et font de leur vie une fête permanente, dansent sous les yeux émerveillés de leur fils. Ils s’inventent des histoires, créent des personnages, changent de prénom.  Et pourquoi pas se vouvoyer ? La folie s’invite, s’insinue. Tout bascule.

Un film inventif, surprenant, qui nous fait rire puis qui s’assombrit, nous émeut et nous fait pleurer à chaudes larmes, sur un air de Nina Simone.

(Voir également la critique de notre ami Patrick Langhenhoven )

 « Luzzu » (1h34) d’Alex Camilleri.

Le luzzu est au cœur du film d’Alex Camilleri. C’est un petit bateau de pêche aux couleurs vives, qui navigue sur les mers maltaises. L’histoire suit les pas de Jesmark, pêcheur, comme son père et avant lui son grand-père. La pêche industrielle, sous l’égide de Bruxelles, ne laisse que peu de place aux petits pêcheurs locaux et Jesmark a du mal à faire face à ses difficultés financières.

Ce premier long métrage, proche du documentaire, nous livre le portrait très touchant de Jesmark Scicluna, véritable pêcheur dans la vie, qui a remporté le prix du Meilleur Acteur au Festival de Sundance. Tel la Rosetta, des frères Dardenne, Jesmark - époustouflant de naturel - développe une énergie sans limite pour arriver à subvenir aux besoins de sa famille, n’hésitant pas à traverser la ligne jaune. C’est aussi le triste constat d’une politique de l’Union Européenne plus encline à favoriser la modernité avec sa production de masse au détriment des petits artisans traditionnels.

« Twist à Bamako » (2h09) de Robert Guédiguian.

Le réalisateur marseillais quitte - le temps d’un film - sa chère Estaque pour nous entraîner dans le Mali de 1962 à l’heure de sa toute jeune indépendance.

Samba a vingt ans. Missionné par le gouvernement, il parcourt le pays soutenant la devise « Un peuple, un but, une foi ». Lors d’une fête de fin de récoltes, il rencontre Lara, jeune fille mariée de force. Lui et ses amis l’emmènent à la capitale. Le soir venu, les jeunes de Bamako se retrouvent pour danser sur l’air de « Twist again à Saint Tropez » ou encore « Souvenirs souvenirs ».

Sur fond d’éclosion du socialisme, de manifestations, d’espionnage, Robert Guédiguian nous dépeint aussi une histoire d’amour digne de Roméo et Juliette, porté par le prometteur Stéphane Bak (« Les héritiers », « Tokyo Shaking ») et Alice Da Luz, dont c’est le premier grand rôle.

A voir en complément du travail du photographe Malick Sidibé (1936-2016).

(Voir également la critique de notre ami Patrick Langhenhoven )

Véronique Regoudy-Bazaia