Genre : Ciné région
RETROSPECTIVE SACHA GUITRY A LA CINEMATHEQUE FRANCAISE
Du 29 octobre au 30 novembre 2025
Photo : Donne-moi tes yeux de Sacha Guitry, 1943 © Tamasa Distribution
La Cinémathèque Française propose un cycle SACHA GUITRY, L’UN DANS L’AUTRE, trente films y seront projetés du mercredi 29 octobre au dimanche 30 novembre. Soixante-dix-sept ans après sa sortie, Le Diable Boiteux a fait l’ouverture, dans la salle Henri Langlois comble, ce mercredi.
Après un passé douteux sous l’Occupation, Sacha Guitry, sans jugement, se voit condamner à une peine de soixante jours de prison à la Libération, sur le motif d’intelligence avec l’ennemi (ce à quoi il aurait répondu « de l’intelligence j’en ai toujours eue, même avec l’ennemi ! »). Après-guerre, la censure n’accorde pas de visa à son synopsis, qui évoque la vie politique du prince Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord, sous le prétexte que certaines répliques sont de nature à provoquer des manifestations. Il contourne le problème et transforme son script en une pièce de théâtre intitulée Talleyrand. Finalement, il pourra tourner son Diable Boiteux – surnommé ainsi à cause de son pied-bot -, et endossera, comme souvent, le rôle-titre.
C’est peu dire s’il a trouvé en ce personnage - aussi bien admiré que décrié - son alter-ego, tant on notera, chez les deux hommes, l’esprit de repartie. Il fera dire à son personnage « je ne fais pas de bon mot, je choisis le mot juste… » Comme à son habitude, il débute son film en annonçant de sa voix professorale le nom de tous les techniciens et comme toujours, il filme son épouse… du moment – ici Lana Marconi (il s’est marié cinq fois) - et les comédiens prestigieux de l’époque (Escande, Debucourt, Teynac, Bertin, Varennes, Drain, Fusier-Gir ainsi que sa fidèle Pauline Carton), sans oublier quelques jeunes acteurs débutants (Piat, Dhéran, Ceccaldi, Rivière).
Une histoire de France revisitée, mais somme toute assez fidèle (l’auteur précisera lui-même que les erreurs de date ou de lieux sont voulues ! On ne pouvait pas mieux dire.) Détail amusant à signaler, les quatre comédiens qui interprètent les laquais dans la scène d’ouverture endosseront chacun le rôle des monarques que Talleyrand servira successivement durant sa mission diplomatique, à savoir Napoléon, Louis XVIII, Charles X et enfin Louis-Philippe. Si les joutes verbales entre Napoléon et le prince fusent (« Monsieur, vous êtes de la merde dans un bas de soie !», réponse de l’intéressé « Comment se fait-il qu’un si grand homme soit aussi mal élevé ? »), les revers de situations des infortunés frères de Louis XVI - Louis XVIII et Charles X -, apportent de la fantaisie au film.
AU PROGRAMME :
Assassins et Voleurs de Sacha Guitry, 1957
Aux deux colombes de Sacha Guitry, 1949
Bonne chance de Sacha Guitry et Fernand Rivers, 1935
Le Comédien de Sacha Guitry, 1948
Deburau de Sacha Guitry, 1951
Désiré de Sacha Guitry, 1937
Le Destin fabuleux de Désirée Clary de Sacha Guitry et René Le Hénaff, 1942
Le Diable boiteux de Sacha Guitry, 1948
Donne-moi tes yeux de Sacha Guitry, 1943
Faisons un rêve de Sacha Guitry, 1936
Ils étaient neuf célibataires de Sacha Guitry, 1939
Je l'ai été trois fois de Sacha Guitry, 1952
La Malibran de Sacha Guitry, 1944
Mon père avait raison de Sacha Guitry, 1936
Napoléon de Sacha Guitry, 1955
Le Nouveau Testament de Sacha Guitry, 1936
Pasteur de Sacha Guitry, 1935
Les Perles de la couronne de Sacha Guitry et Christian-Jaque, 1937
La Poison Sacha Guitry, 1951
Quadrille de Sacha Guitry, 1938
Remontons les Champs-Élysées de Sacha Guitry, 1938
Le Roman d'un tricheur de Sacha Guitry, 1936
Si Paris nous était conté de Sacha Guitry, 1956
Si Versailles m'était conté de Sacha Guitry, 1954
Toâ de Sacha Guitry, 1949
Le Trésor de Cantenac de Sacha Guitry, 1950
Les Trois font la paire de Sacha Guitry et Clément Duhour, 1957
Tu m'as sauvé la vie de Sacha Guitry, 1950
La Vie d'un honnête homme de Sacha Guitry, 1953
Ainsi que quatre courts métrages, des rencontres et des conférences.
Lien pour consulter les horaires :
https://www.cinematheque.fr/cycle/sacha-guitry-1443.html
Véronique REGOUDY-BAZAIA