Les 4 Fantastiques Premiers pas
Genre : SF
Pays : USA
Durée : 1h55
Réalisateur : Matt Shakman
Acteurs : Pedro Pascal, Vanessa Kirby, Joseph Quinn
Depuis leur retour de l'espace, changés par des ondes cosmiques, les quatre Fantastiques deviennent les divas de la terre. Cela ne les empêche pas de mener une vie ordinaire quand ils ne sauvent pas le monde. Reed Richards, Mr Fantastique, continue à mener ses recherches entre deux SOS. Susan Storm, la Femme invisible cache un grand secret, une annonce qui transformera la famille. Johnny Storm, la Torche humaine joue les beaux gosses, et Ben Grimm, la Chose revient dans le quartier de son enfance. Alors qu’ils allaient fêter les quatre ans de leur mutation, l’alarme se déclenche et les voilà de nouveaux lancés dans l’aventure.
Cette fois, la menace est grande. Une ombre d’argent, une surfeuse, porte un ultimatum au nom de Galactus. La Terre doit se préparer à être anéantie pour nourrir le dévoreur de monde. C’est un défi de taille pour les quatre Fantastiques. Ils décident de suivre la fille d’argent jusqu'à son maître Galactus. Le titan des étoiles leur laisse peu de marge, la Terre est condamnée, comme d'autres mondes avant elle. Galactus accepte de renoncer à son projet si la Femme invisible et Mr Fantastique lui livrent l’enfant qui naîtra bientôt. De retour sur Terre, le dilemme est grand, une vie pour sauver une planète. Cette fois, la bataille est loin d’être facile.
« Le rôle des super-héros n'est pas d'intervenir à la place des hommes, mais de les pousser à être meilleurs. » Grant Morrison
Il est étonnant que les premiers super-héros de Marvel n’aient jamais eu un film à la hauteur. C’est la plus longue série éditée de Marvel, apparue en 1961. Ils sont une équipe soudée qui ne manque pas de se chamailler. À l’inverse des autres super-héros, ils choisissent la célébrité, ne pas vivre dans l’ombre. Comme dans le Superman sorti, cette année, Matt Shakman évite le retour en arrière et choisit la confrontation la plus proche du mythe, Galactus. On sait aujourd’hui que tous ses créateurs, Stan Lee, Jack Kirby et compagnie, étaient marqués par la tradition judaïque et la mythologie du vieux continent.
Galactus est peut-être ce titan dévorant ses enfants pour qu’ils ne prennent pas sa place. Ben Grimm, la Chose, ressemble au Golem de la légende, la Torche humaine porte le feu. Mr Fantastique, le savant, est peut-être Prométhée, et sa Femme invisible, Héra. C’est un film sur la famille, cette obsession de l’Amérique, celle que l’on a, celle que l’on protège, la Terre, voir le discours de la Femme invisible. C’est une famille qui affronte les difficultés cosmiques et quotidiennes.
Matt Shakman privilégie justement l’intime au grandiose, aux combats titanesques qui n’en finissent plus. C’est la manière de se confronter au monde, de gérer sa célébrité, d’être encore sensible à une jeune fille de son quartier comme Ben, ou de l’arrivée d’un nouveau-né. C’est le retour à plus de fond et moins de forme. Dans ce paysage, le couple Reed Richard et Susan Storm éclipse un peu Johnny Storm et Ben Grimm. C’est dommage pour le personnage de Shalla-Bal, la surfeuse d’argent qui remplace Norrin Radd, le surfeur d’Argent. Dans les comics, c’est la fiancée du surfer.
Elle méritait un peu plus de scènes et sa trahison plus développée dans une envolée proche de la tragédie antique. Les Fantastiques ont toujours suivi un chemin particulier. Ils sont une famille, des explorateurs, en plus d’être des défenseurs et des combattants comme les autres super-héros. Ils s’interrogent, sont tourmentés par leur nature de mutants. Ben tentera même de retrouver sa vraie nature. Matt Shakman garde l’essentiel de ce qui a fait le succès des Fantastiques. Il pioche dans plusieurs récits pour composer un premier pas plus que convaincant. Il donne les codes d’un univers, avec la musique de Michael Giacchino, aux thèmes marqués.
Enfin, il choisit de plonger tout ce petit monde dans les années 60, apportant un côté rétro, nostalgique, d’une époque-charnière avec le basculement de mai 68. Le tout en s’appropriant les personnages sans les dénaturer, mais en apportant un plus, en explorant des pistes déjà ouvertes par ses créateurs. Les Terriens sont une métaphore du spectateur, un personnage à part entière, émerveillés par ces héros qui lui ressemblent, formant une famille avec les mêmes soucis et qui est différente par les pouvoirs qu’elle possède.
La deuxième partie reprend un chemin plus conventionnel avec la découverte de Galactus qui ne manque pas de nous rappeler ces dieux de la mythologie perchés sur leur Olympe. Et la fin appartient à ce courant de la SF où l’humain, confronté à l’impossible, fait appel à ce petit rien qui est son vrai pouvoir, son esprit.
On sent que les batailles ne sont pas le point principal pour Matt Shakman. C’est ce qui se joue avant et après qui est important. Comme le Superman, Les Quatre Fantastiques se teinte d’une certaine bienveillance, bonté, luminosité. Nous avons quitté les ténèbres pour entrer dans la lumière paisible d’un lever de soleil. C’est une bonne surprise que ce premier volet du MCU 6, après les nombreuses déceptions qui avaient transformé la franchise en champ de bataille au cœur creux. C’est avec impatience que nous attendons la suite pour voir si c’est un changement profond ou un pas de côté.
Patrick Van Langhenhoven
Fiche technique
Titre français : Les Quatre Fantastiques : Premiers pas
Titre original : The Fantastic Four: First Steps
Réalisation : Matt Shakman
Scénario : Josh Friedman, Eric Pearson, Jeff Kaplan et Ian Springer, d'après une histoire d'Eric Pearson, Jeff Kaplan, Ian Springer et Kat Wood, d'après les Quatre Fantastiques créés par Stan Lee et Jack Kirby
Musique : Michael Giacchino
Décors : Kasra Farahani
Costumes : Alexandra Byrne
Photographie : Jess Hall
Montage : Nona Khodai et Tim Roche
Production : Kevin Feige
Production exécutive : Grant Curtis, Louis D'Esposito, Tim Lewis et Robert Kulzer
Coproduction : Mitchell Bell
Société de production : Marvel Studios & 20th Century Studios
Société de distribution : Walt Disney Studios Motion Pictures
Budget : 200 millions de $
Pays de production : États-Unis
Langue originale : anglais
Format : couleur - D-Cinema / 16mm - 2,39:1 et 1,33:1 (Panavision) - son DTS | IMAX 6-Track | Dolby Digital | Dolby Atmos
Genre : action, aventures, science-fiction, fantastique, super-héros
Durée : 115 minutes
Dates de sortie : 23 juillet 2025
Distribution
Pedro Pascal (VF : Stéphane Pouplard) : Reed Richards / Mr Fantastique
Vanessa Kirby (VF : Audrey Sourdive) : Susan Storm / la Femme invisible
Joseph Quinn (VF : Aurélien Raynal) : Johnny Storm / la Torche humaine
Ebon Moss-Bachrach (VF : Xavier Fagnon) : Ben Grimm / la Chose
Ralph Ineson (VF : Emmanuel Jacomy) : Galactus
Julia Garner (VF : Marion Gress) : Shalla-Bal (en) / la Surfeuse d'argent
Paul Walter Hauser (VF : Jérôme Wiggins) : Harvey Elder / l'Homme-taupe
Natasha Lyonne (VF : Sandra Valentin) [5] : Rachel Rozman
Sarah Niles (en) (VF : Annie Milon) : Lynne Nichols, la cheffe de cabinet de la Future Foundation
Mark Gatiss (VF : Xavier Béja) : Ted Gilbert, l'animateur de télévision
Matthew Wood : HERBIE (voix)
Ada Scott : Franklin Richards
Alex Hyde-White : le présentateur d'ABC (caméo)
Rebecca Staab : la présentatrice de Channel Nine (caméo)
Jay Underwood : un ouvrier d'une usine électrique (caméo)
Michael Bailey Smith : un ouvrier d'une usine électrique (caméo)
Robert Downey Jr. : Victor von Doom / Docteur Doom (caméo non crédité, scène inter-générique)
John Malkovich : Ivan Kragoff / le Fantôme rouge (caméo vocal non crédité, scène post-générique)