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affiche Pontcarral Colonel d’Empire

Pontcarral Colonel d’Empire

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Genre : Ciné région

L'Actu

Pontcarral Colonel d’Empire
Genre : Biographie
Pays : France  
Durée : 2h05
Réalisateur :  Jean Delannoy                                                                                                                         
Acteurs : Jean Marchat, Pierre Blanchar, Simone Valère 

« Il est temps de sortir la France de ses humiliations, de rendre à son drapeau, notre drapeau, un peu de gloire »

Nous retrouvons le Colonel Pontcarral, fidèle de Napoléon, refusant la restauration de Louis XVIII, en fuite avec Austerlitz son aide de camp. Sous Charles X, le fougueux Colonel est confiné sous surveillance dans son manoir au cœur du Périgord. Cela ne l’empêche pas de mener la vie dure à un régime qu’il récuse. Pour passer le temps ou avec une idée derrière la tête, il donne des leçons d’équitation à la jeune Sybille.

 Elle en pince pour Pontcarral et espère bien qu’il remarquera ses yeux doux. Le retour de Garlone de Ransac, sa sœur, bouscule les plans de la damoiselle. Garlone est une femme blessée qui est prête à tout, même épouser Pontcarral. Elle espère le manipuler pour assouvir sa vengeance. Ce dernier accepte. Il voit dans ce mariage une revanche sur la noblesse et la société de Charles X. Ils finiront, après bien des batailles, par trouver un équilibre et dépasser la vengeance pour l’une et les fantoches de la Restauration pour l’autre. Pontcarral, au retour d’un nouvel empereur, finira sous les sables du désert pendant la conquête de l’Algérie.

« Sous un tel régime, c'est un honneur que d'être condamné » Pontcarral.

Jean Delannoy mérite d’être redécouvert à travers une carrière comportant de nombreux films en costumes, malgré un certain classicisme à ses débuts et une période plus académique ensuite. La Nouvelle Vague le considère comme trop académique, oubliant tout ce qu’elle doit à ces réalisateurs qu’elle a souvent décriés. Son style n’enlève rien à son sens de l’image, du grand spectacle, de la mise en scène et du récit, d’un cinéma parfois populaire dans le bon sens du terme. Bertrand Tavernier militera pour sa réhabilitation.
Jean Delannoy obtient la Palme d’Or à Cannes avec La Symphonie pastorale (1946). Dans une filmographie importante, nombreux sont les films marquants, Maigret tend un piège avec Jean Gabin (1958), Chiens perdus sans collier (1955), et Pontcarral (1942). A sa sortie, Pontcarral fait écho à la situation de la France. La résistance de cet homme de l’Empire, fidèle à l’Empereur rencontre un franc succès.

Delannoy appartient à ce cinéma qui, sous des allures de romance et d’une biographie, cachent un message plus profond. Il disait de son film : « Il faut se reporter à l’Occupation allemande, en 1942, pour juger ce film que nous avons voulu faire pour exalter la Résistance. Pas question, à l’époque, de traiter un sujet contemporain mais, par le truchement du personnage de Pontcarral, nous avons réussi à exprimer le sentiment de l’honneur qu’il incarnait dans toute son intransigeance.

Exalté, le public se levait et applaudissait à plusieurs reprises pendant les séances. Le message passait. Ce n’est pas un hasard si Pierre Blanchard, Bernard Zimmer et moi-même faisions partie à ce moment d’un comité de Libération. Le public voyait bien de quoi nous voulions lui parler. Et un célèbre colonel de la Résistance a pris en Afrique du Nord le pseudonyme de Pontcarral.
Les Allemands ne s’y sont pas trompés non plus, puisque leur censure a coupé quelques phrases du dialogue qu’elle trouvait exagérées. » Aujourd’hui, il reste une comédie romantique sympathique et la fidélité à ses idées. Tout se joue dans des dialogues subtils, à prendre au second degré. C’est l’occasion de découvrir une star oubliée de l’époque, Pierre Blanchard, immense acteur qui donne toute sa stature au personnage du colonel.

C’est le premier grand succès de Jean Delannoy, concrétisé avec L’Éternel Retour, écrit et coréalisé avec Jean Cocteau (1944). Pontcarral joue sur plusieurs registres que l’on retrouvera dans l’œuvre du cinéaste plus tard. C’est d’abord le soin de la reconstitution des costumes, des décors et de la vérité historique. En pleine Occupation, c’est un film sur la Résistance, doublé d’une romance amoureuse, quand chacun finit par accepter l’autre. C’est un récit de vengeance et de lutte des classes par certains de ses aspects. Il garde encore un écho, à notre époque, à travers les thèmes universels qu’il développe.
    
Patrick Van Langhenhoven


DVD
Distributeur : Pathé                                                                                                                         
Vidéo : 16/9 - 1.33:1 images et Blanc source Pellicule (35 mm)                                                                                                                           
Son : DTS Mono 2.0                                                                                                                 
Sous titres : Malentendant                                                                                                      
Sortie Vidéo : 23 avril 2025                                                                                                       
Bonus :                                                                                                                                     
Pierre Blanchard, le grand oublié 20 min 36 : nouvel entretien avec Olivier Barrot sur l’acteur        
Jean Delannoy, mon père (20 min 26) : entretien avec Claire Delannoy (sa fille) sur le réalisateur                                                                                                                             
Lecture d’un extrait des mémoires (inédits) de Jean Delannoy, centré sur le film 11 min 40


Fiche technique

   Titre : Pontcarral, colonel d'Empire
    Réalisation : Jean Delannoy
    Scénario : Albéric Cahuet, Bernard Zimmer
    Décors : Serge Pimenoff
    Costume : Georges Annenkov
    Image : Christian Matras
    Montage : Jeannette Berton
    Musique : Louis Beydts
    Producteur : Raymond Borderie (Pathé Cinéma)
    Format : 35 mm
    Durée : 125 minutes
    Dates de sortie : 30 novembre 1942 
    Affiche : Jean Mascii (France)

Distribution
    Pierre Blanchar : le colonel-baron Pontcarral
    Annie Ducaux : Garlone de Ransac
    Suzy Carrier : Sibylle de Ransac
    Simone Valère : Blanche de Mareilhac
    Madeleine Suffel : Marthe
    Charlotte Lysès : Mme de Mareilhac
    Renée Thorel : Mme de Saint-Sory
    Marthe Mellot : la vieille joueuse
    Alberte Bayol : George Sand
    Marcel Delaître : Austerlitz
    Jean Marchat : Hubert de Rozans
    Lucien Nat : Garron
    Charles Granval : le marquis de Ransac
    Jacques Louvigny : M. de Mareilhac
    Guillaume de Sax : le général
    André Carnège : le procureur du Roy
    Alexandre Rignault : le facteur
    Jean Joffre : l'aubergiste
    Henry Richard : un hobereau
    Gaston Mauger : un hobereau
    Louis Blanche : un hobereau
    Georges Bever : le valet de pied
    Léonce Corne : l'huissier
    Marc Dolnitz : Toni
    Léon Daubrel : le roi Louis-Philippe
    Léon Larive : le notaire
    Jean Morel : le commissaire
    Georges Lequesne : Alfred de Musset
    Jean Chaduc : Frédéric Chopin
    Marc Dantzer : Franz Liszt
    Robert Christidès : Alexandre Dumas
    Paul Barge : un homme
    Roger Vincent : un prêtre
    Raymond Destac : Trochard