Panopticon
Genre : Drame
Pays : Géorgie
Durée : 1h35
Réalisateur : Georges Sikharoulidze
Acteurs : Malkhaz Abuladze, Data Chachua, Salome Gelenidze
Sandro est un jeune adolescent qui rêve de foot, des filles, des femmes, de Dieu dans une Géorgie en mutation. Son père décide de rentrer au monastère pour devenir moine. Il le laisse seul avec sa grand-mère dans un environnement où Dieu nous rappelle sans cesse à la piété d’une vie bien rangée. Sa mère, soprano, vit à New-York. Elle espère bien faire venir son fils. Au centre de foot, il croise la route d’un camarade qui lui fait découvrir une vie bien moins pieuse. Sandro lui dérobe une clef USB avec des images pornographiques et Natalia, la mère de Lasha, son pote de foot. Sandro est tiraillé entre son dégoût pour ces corps obscènes livrés au sexe et l’image de Natalia qu’il sublime.
Abandonné par son père, le jeune homme ne trouve plus de repère et cherche ailleurs un chemin pour son avenir. Il bascule du côté du diable en rejoignant un mouvement nationaliste extrémiste. Les aspirations du jeune homme à embrasser la vie se retrouvent prisonnières d’un dieu au regard culpabilisateur, d’un diable manipulateur et de son propre désir d’une autre voie qu’il reste à découvrir.
Georges Sikharoulidze réussit un premier film fort, entre l’emprunt à Michel Foucault et son analyse du panoptique, structure circulaire avec un point central pour observer les prisonniers dans Surveiller et punir. Le spectateur devient l’observateur de ce monde en construction, tiraillé entre Dieu et diable, entre existentialisme, un homme décidant de son destin, et la philosophie de Michel Foucault. Il emprunte aussi à la Nouvelle Vague et plus particulièrement à François Truffaut et ses 400 coups.
Sandro devient le double d’Antoine Doisnel au cœur d’une famille qui ne peut lui servir de référence pour se construire. Panopticon est une métaphore d’un pays en mutation qui se cherche, entre héritage strict et un présent inconnu. Ce chemin initiatique confronte le personnage de Sandro à une réalité qui lui échappe et qu’il espère trouver ailleurs. Comme tous les jeunes hommes de son âge, le sexe devient un élément crucial pour se construire. Dans ce film, les femmes ne sont pas absentes. Pour Sandro, elles sont des vierges, des putes, des mères. Dans ce monde que les pères défaillants abandonnent, elles restent comme toujours le dernier îlot de résilience.
Quatre femmes jalonnent sa route, la vierge, sa petite amie Tana, mais pas question de relations sexuelles, elle doit rester vierge. La prostituée, Lana, son amie étudiante danseuse nue dans un night-club, pour gagner sa vie. La mère qu’il voudrait amante, Natalia. Dans l’esprit du Panopticon, tour d’observation centrale, la caméra use de plans serrés, dans un jeu d’ombres et de lumières marquant le combat intérieur de Sandro.
La relation avec son père devient une ligne médiane, une frontière entre ses aspirations spirituelles et la vie vue comme une rage dans son combat nationaliste. Toutes ses influences, ses tourments finiront par lui faire comprendre que le choix lui appartient. Le film n’est pas dénué d’une certaine sensualité, d’un certain érotisme et d’un horizon plus large pour embrasser un monde ouvert. À la fin, il ne reste que l’horizon plein de promesses et ce que l'on en fera.
Patrick Van Langhenhoven
Fiche technique
Titre français : Panopticon
Titre original géorgien : პანოპტიკონი, Panoptikoni
Réalisation : Georges Sikharoulidze
Scénario : Georges Sikharoulidze
Photographie : Oleg Mutu
Montage : Giorgia Villa
Musique : Chiara Costanza
Décors : Ketevan Nadibaidze
Production : Vladimer Katcharava .
Société de production : 20 Steps, Tangaj Production, Ombre Rosse Film Production, Filmo2
Pays de production : Drapeau de la Géorgie Géorgie, Drapeau de la France France, Drapeau de l'Italie Italie, Drapeau de la Roumanie Roumanie
Langue originale : géorgien
Format : couleurs - 2,39:1
Durée : 96 minutes
Genre : Drame
Dates de sortie : 24 septembre 2025
Distribution
Data Chachua : Sandro
Malkhaz Abouladze : David
Ia Sukhitashvili : Natalia
Vakho Kedeladze : Lasha
Salome Gelenidze : Tina
Ketevan Shervashidze : la grand-mère
Maia Gelovani : la mère
Levan Gabrava : Rati
Marita Meskhoradze : Lana
Andro Japaridze : Beka