Cine-Region.fr
affiche Ouverture et journée de samedi

Ouverture et journée de samedi

___

Genre : Festival Cinéma

L'Actu

A chaque séance, nous sommes accueillis par des jeunes filles souriantes en rouge et noir qui attendent peut-être un Julien Sorel et les garçons une Madame Bovary. Dehors, sur le tapis rouge, s’élance la grande parade des célébrités. Défilé de mode des grands couturiers, robes de dentelle évanescente prêtes à s’envoler dans le ciel étoilé. La valse des apparences trompeuses d’un monde où du paraître, nait la nouvelle Cour, nouveaux maitres d’un monde où la pellicule retransmet les utopies d’artistes visionnaires qui se réapproprient le monde à leur mesure. L’ouverture se fait sous le signe du partage d’un monde en mutation où le renouveau passe par la violence qui imprègne, nous dit-on une partie des films de ce festival. En coulisse, on mesure le risque, mesures extrêmes en cas de pour évacuer l’ambassadrice des États-Unis. Notre monde est menacé à l’extérieur par les nouveaux barbares et à l’intérieur par son incapacité à accepter sa petite mort. Paradoxe, nous ouvrons le bal par un hommage à la jeunesse, la promesse de ces nouvelles stars, avec Chloé Grace Moretz  au palmarès des rôles prometteurs, entre cinéma d’auteur et de divertissement. Ces jeunes trublions brisent les barrières pour bâtir un nouvel horizon.

Sur l’écran défile Infiltrator, le film d’ouverture, première plongée au cœur du système américain, un de ces héros anonymes qui infiltre les cartels pour faire tomber les ennemis qui inondent l’Amérique de drogue. Au deuxième jour, le festival du cinéma américain ouvre la compétition avec un film surprenant, Captain Fantastic un père et ses enfants, retirés du monde, reviennent au cœur de la civilisation pour faire respecter le vœu de leur mère. Quel sens donner à la vie, nouvelle influence du bouddhisme dans le cinéma avec la loi des causes et effets ? C’est un film magnifique qui m’interroge sur mon propre parcours, nos désirs et l’accomplissement de nos rêves. Tout au long de cette semaine, le cinéma américain indépendant met à mal l’utopie du rêve américain. Nous enchainons avec Certain Women, trois portraits de femmes au cœur de l’Amérique moyenne.

Il scrutent la vie sans détour, défendre un brave type floué par le système, donner des cours de droit, élever des chevaux, aimer et ne pas oser le dire, quelques pierres et une maison à construire. C’est le temps qui passe sans fioriture, juste les gestes du quotidien qui en disent pourtant si long. Ces vies ne sont pas différentes des nôtres, si semblables, si meurtries dans leur cœur, leurs espoirs battant au vent de l’existence le drapeau des désirs et des rêves à accomplir. Collide nous raconte une histoire d’amour sur fond de braquage d’un camion de came, nouvelle version d’un Roméo et Juliette. C’est bien troussé, comme la belle battant le pavé pour attirer le chaland. Nous remarquons les prestations cabotines d’Anthony Hopkins en parrain allemand et de Ben Kingsley en voyou déjanté. Le soir, nous assistons au deuxième hommage rendu de façon classique par Frédéric Mitterrand à Stanley Tucci. La soirée s’achève avec Free State Of Jones un film qui se déroule pendant la guerre de Sécession où, une fois de plus, les miséreux écrasés par les plus riches se révoltent et grondent.

Patrick Van Langhenhoven