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Ouverture

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Genre : Festival Cinéma

L'Actu


War on screen sensation de festival
C’est dans le silence des tombes des pioupious de 14/18, quand les feuilles aux couleurs de la terre et du sang tombent, que s’ouvre le festival War on Screen. 13 ans, un chiffre qui peut paraître porte- bonheur pour certains et l’enfer pour d’autres. Cette année, la guerre couvrira les écrans pour que chante la paix. Des conflits dans un monde qui n’en manque pas, comme si rien ne pouvait être autrement. Comme si le bonheur ne pouvait s’asseoir à la table des vivants prenant leçon des disparus, hurlant l’inutile violence. Comme si les hommes étaient incapables d’amour, marqués dans leurs gènes par la haine et la violence. Pourtant, si l’on en croit les historiens, tout aura commencé par des petites communautés sédentaires, partageuses, heureuses.

L’équipe, sur le pied de guerre, annonce le programme qui emportera les festivaliers dans un maelström de regards sur notre époque. De l’Ukraine jusqu’aux communautés du fin fond de la Birmanie, l’année n’est pas à l’espérance. Le vieux démon de la troisième guerre mondiale, serpent de mer dirait le marin perdu, est là, impatient de rentrer dans le théâtre, sur la scène du monde. Ailleurs, les films nous le montreront toute cette semaine, ils sont déjà au cœur du chaos, tentant de trouver la sortie de cet enfer, abandonnant parfois leur Eurydice. Les multiples sections donnent la couleur de la treizième saison. Nous serions enclins à croire au malheur. Il reste toutefois cette petite chose fragile, braise qui peut devenir incendie, ce mot de rien qui ouvre la porte à la liberté, l’amour, la paix d’un automne paisible au chant des ruisseaux filant vers l’océan.

C’est l’espérance, croire que l’enfer ne dure jamais qu’une saison. En ouverture, Les aigles de la République nous parle d’un piège qui se referme sur un acteur, pharaon du cinéma égyptien, qui n’échappe pas au politique. La culture ne nous sauvera pas dit un intervenant, mais elle est nécessaire. Les films ont-ils un jour transformé le monde ? annoncé des révoltes ? On peut toujours espérer des lendemains qui chantent le vivant et non les tombes de l’automne. Comme le disait Bertrand Tavernier : « Des cinéastes qui croient que le cinéma peut faire un peu bouger les choses, qui croient que, comme me le disait Renoir, qu’il faut faire un film en se disant que l’on va arriver à faire changer le cours de l’histoire et en même temps, il faut avoir l’humilité de penser que si on touche deux personnes, on aura réussi quelque chose d’extraordinaire. » 

Patrick van Langhenhoven