Monsieur Aznavour
Genre : Biographie
Pays : France
Durée : 2h13
Réalisateur : Grand Corps Malade et Mehdi Idir
Acteurs : Tahar Rahim, Bastien Bouillon, Marie-Julie Baup
Nous suivons l’ascension du petit Chahnour devenu Charles pour l’état civil français ou ses parents se sont réfugiés. Il grandit avec la musique et l’envie d’être acteur. C’est sa rencontre avec Pierre Roche en 1941 qui lance sa carrière avec le duo Roche et Aznavour. Les deux compères finissent Au faisan doré à Montréal pour un succès honorable. Charles Aznavour rentre en France et retrouve Edith Piaf. Il devient pendant huit ans son chauffeur, secrétaire et confident. C’est elle qui pousse le petit Charles à se lancer sur les planches de l'Alhambra en 1956. Il charme la salle avec Je m’voyais déjà premier succès d’une longue liste qui ne cessera jamais.
Il atteindra son rêve le Carnegie Hall de New York avec le même cachet que Sinatra. Défile les grands moments d’une histoire marquée par trois mariages, un engagement politique et surtout un travail acharné jusqu'à sa mort. Une vie consacrée à la chanson, et un peu à la famille, pour lui, arrêter la scène c’est mourir.
Cette histoire commence dans nos mémoires égrainés par quelques chansons qui façonnent une vie. C’est celle d’un monument de la chanson et de la culture française depuis la terre arménienne jusqu’aux scènes internationales. Appliqué comme un devoir que les élèves Grand Corps Malade, Mehdi Idir et leurs comédiens s’appliquent à réaliser aussi bien dans le jeu que dans la mise en scène classique. C’est le problème de ces biopics consacrés aux idoles sans que rien ne vienne trop égratigner une vie. On verra les nombreux mariages se succéder comme un tour de chant, une histoire triste avec son fils Patrick reconnu 9 ans plus tard.
Édith Piaf le convainc, à la fin de l'année 1950, de subir une rhinoplastie. Des engueulades, des moments, et débuts difficiles, une célébrité méritée par un travail acharné. Il écrit plus de mille chansons pour lui et pour d'autres avec un sens des affaires que ne cache pas le film.
Comme cette anecdote de la Bohème qu’il enregistre avant de la livrer à Georges Guétary pour qui elle est écrite. Il en garde ainsi les droits d’interprète. Le duo Grand Corps Malade et Mehdi Idir passe en revue une vie riche et profonde avec quelques accrocs pour faire bonne mesure, sans jamais en pousser plus loin les tourments moins sympathiques. Il montre bien des débuts auxquels personne ne croyait. Comme le dit Charles Aznavour conscient de ses défauts : « Quels sont mes handicaps ? Ma voix, ma taille, mes gestes, mon manque de culture et d'instruction, ma franchise, mon manque de personnalité.
Ma voix ? Impossible de la changer. Les professeurs que j'ai consultés sont catégoriques : ils m'ont déconseillé de chanter. » C’est un séducteur, et un poète qui donnera plusieurs succès résistants au temps encore aujourd’hui. Monsieur Aznavour ressemble plus à une hagiographie, une biographie qui embellit son personnage, et son sujet. Chacun s’applique à donner vie à cette histoire, il lui manque juste une âme.
Patrick Van Langhenhoven
L'avis d'Aline
Le
biopic d'Aznavour, sorti en 2024, est une œuvre audacieuse et émouvante
qui nous plonge dans
l'univers du grand Charles, avec une délicatesse rare et une vision
humaniste qui rend hommage à l'homme autant qu'à l'artiste. À travers
cette réalisation, le cinéma français démontre une fois de plus son
talent pour capturer la vie d'une légende de manière
vibrante et intime.
Dès
les premières scènes, le film réussit à captiver l'attention. L'un des
plus grands atouts de
ce biopic réside dans sa capacité à ne pas se contenter d'une simple
chronologie des événements de la vie d'Aznavour. Le réalisateur va
au-delà du parcours musical de l'artiste, en nous offrant une
exploration profonde de ses doutes, de ses amours, de ses luttes
intérieures et de ses conflits identitaires. La caméra saisit à
merveille les nuances de son âme, entre la lumière et l’ombre,
l’ambition et la fragilité.
Le
choix de l’acteur principal, qui incarne Aznavour avec une ressemblance
frappante et une intensité
saisissante, est une véritable réussite.
Il parvient à nous faire
oublier qu'il joue un rôle pour incarner véritablement l'homme derrière
le mythe. Sa prestation, à la fois subtile et vibrante, nous touche au
plus profond. L’interprétation des scènes où Aznavour
compose ses chansons ou se débat avec son héritage culturel et ses
relations personnelles est d'une profondeur émotionnelle rare.
La
mise en scène, elle, oscille entre modernité et nostalgie, avec une
utilisation judicieuse des
flashbacks et des jeux de lumière qui rappellent les atmosphères de
certaines de ses chansons les plus poignantes. La bande-son, évidemment,
est un hommage sonore sublime à l’artiste : les chansons d’Aznavour,
toujours aussi émouvantes, viennent enrichir la
narration, créant un dialogue parfait entre la vie et l’œuvre.
Le
film évite les écueils du biopic classique. Il ne tombe pas dans la
hagiographie, mais ne cherche
pas non plus à exposer de manière sordide les failles de l’homme. Au
contraire, il nous présente un Aznavour complexe, tiraillé entre ses
succès et ses échecs, entre ses aspirations artistiques et ses blessures
personnelles. Ce film est un hommage sincère à
un homme qui a traversé les époques sans jamais se départir de son
authenticité.
Les
dialogues, finement écrits, sont empreints de poésie, comme les
chansons qu’Aznavour nous a
laissées. Ils rendent hommage à la richesse de sa pensée, tout en
restituant les tensions de son époque, de ses relations tumultueuses
avec les autres, et de son engagement envers sa culture arménienne.
Aline Minchella
DVD
Distributeur : Pathé
Vidéo : 16/9- 2,39:1 Images : Couleurs
Son : Dolby Atmos, True HD Français 5.1
Sous titres : malentendant
Bonus : « Séance tenante » : Masterclass de Mehdi Idir, Grand Corps Malade et Tahar Rahim (49’45”)
Fiche technique
Titre original et francophone : Monsieur Aznavour
Réalisation et scénario : Grand Corps Malade et Mehdi Idir
Musique : Varda Kakon
Décors : Stéphane Rozenbaum
Costumes : Isabelle Mathieu
Photographie : Brecht Goyvaerts
Son : Thomas Lascar et Élisabeth Paquotte
Montage : Laure Gardette
Production : Éric et Nicolas Altmayer et Jean-Rachid Kallouche
Co-production : Arnaud Chautard et Ardavan Safaee
Sociétés de production : Kallouche Cinéma et Mandarin et Compagnie, en co-production avec Beside Productions, Pathé Films et TF1 Films Production
Sociétés de distribution : Pathé Films (France, Suisse romande) ; Alternative Films (Belgique), Pathé Films AG (Suisse romande), Sphère Films (Québec)
Budget : 24,6 millions d'euros
Pays de production : France
Langue originale : français, arménien (quelques dialogues)
Format : couleur
Genre : biographie, drame
Durée : 133 minutes
Dates de sortie : 23 octobre 2024
Distribution
Tahar Rahim : Charles Aznavour
Camille Moutawakil : Aïda Aznavour
Gulia Avetisyan : Mélinée Manouchian
Bastien Bouillon : Pierre Roche
Marie-Julie Baup : Édith Piaf
Lionel Cecilio : Gilbert Bécaud
Victor Meutelet : Johnny Hallyday
Hovnatan Avédikian : Misha Aznavourian
Petra Silander : Ulla Thorsell
Sharon Mann : l'interprète
Rupert Wynne-James : Frank Sinatra
Tiffany Hofstetter : Kimberly
Elisabeth Duda : Jeanne
Anaïs Spinelli-Herry : Michèle Mercier
Tigran Mekhitarian : Missak Manouchian
Ella Pellegrini : Micheline Rugel
Cécile Auxire-Marmouget : Régine
Roxane Barazzuol : Seda Aznavour, jeune