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affiche Michael Moore Hommage 42 Festival du cinéma Américain de Deauville

Michael Moore Hommage 42 Festival du cinéma Américain de Deauville

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Genre : Festival Cinéma

L'Actu

 Certains brandissent le drapeau étendard d’une révolte contre les plus démunis, les systèmes fous, d’autre prennent la plume et tracent de leurs mots des cris de révolte, lui choisit de prendre la caméra et images à l’appui argumente et dénonce. Peut-être déjà tout petit se révoltait-il contre ce qui n’allait pas dans la cour de récréation ou à la cantine ? Nous avons l’impression que la revendication est inscrite dans son cœur comme la constitution dans le marbre. Comme les fées sur le berceau de la Belle au bois dormant, le destin se penche sur le sien. C’est à Davison, banlieue de Flint dans le Michigan, Ce fils d’une secrétaire et d’un ouvrier de Général Motors devait connaître une voie toute tracée. C’était sans compter sur la bonne fée, neveu d'un des fondateurs du Syndicat des Travailleurs de l'Automobile. Forcément cela ne vous prédispose pas à la fermer. Tout commence très tôt, porte-parole des étudiants de l’université de Flint, il fonde un journal alternatif qu’il dirige pendant 10 ans.

Les mauvaises langues auront beau dire, vendre tous ces biens pour réaliser son premier film marquant Roger et moi en 1989 c’est avoir la lutte dans le sang. Dans ce premier film il dénonce Général Motors et les méthodes de Roger Smith son président. Ce film marque les débuts de sa carrière de réalisateur militant dans l’esprit de Ken Loach qui choisit la fiction, lui prend la voie du documentaire. Longtemps il milite dans des courants d’extrême gauche, dénonçant l’embargo sur Cuba et travaillant un temps pour Mothers Jones. En 1995,  Suits Canadian Bacon parodie un conflit entre les États Unis et le Canada pour relancer l’économie de l’oncle Sam. Il dénonce de nombreuses failles du système que l’on retrouvera par la suite dans de nombreux documentaires. Il se retrouve en sélection officielle « Un certain regard » au Festival de Cannes. Une partie militante du public se reconnaît dans son discours et soutient son travail. En 2004 il soulève une contre-attaque de ses détracteurs et la polémique sur ses méthodes comme ouvrir un compte et repartir avec un fusil. Il faut peut-être y voir des métaphores, des illustrations ironiques, des raccourcis sur le discours. Interdits dans un premier temps aux États- Unis, pouvant gêner la campagne de Bush, la polémique et les attaques tiendraient plus de cela.

Il obtiendra, après Cannes et sa palme, la diffusion enfin, (après l’Albanie !) dans son pays dans plus de 800 salles. Le film se classe comme le documentaire ayant généré le plus d'entrées lors du premier week-end de diffusion aux États-Unis.  En 1999 il crée « L'affreuse vérité » The Awful Truth, une émission qui dès sa première dénonce le système de mutuelles de santé avides de profit. Il reprendra le thème en 2007 pour Sicko où c’est tout le système de santé américain qu’il dénonce. N’oublions pas en 2002  Bowling for Columbine où il prend pour cible le port d’armes et la politique militaire postcoloniale de Georges W. Bush. Dans son dernier film 2015 : Where to Invade Next, présenté à la Berlinade en 2016. Il montre l’Europe comme un réservoir de bonnes idées à piller. Il est également l’un des auteurs de reportage, les plus lus des États-Unis avec à son actif des livres comme Mike contre-attaque et Tous aux abris. Il vit aujourd’hui à Traverse City dans le Michigan, où il a fondé le Traverse Film Festival et deux salles de cinéma Art et essai. C’est donc avec émotion et impatience, bercés par ses films que nous attendons sa venue aux 42e Festival du cinéma américain de Deauville. Nous n’en doutons pas, les rencontres seront vives et animées placé sous le signe d’un monde meilleur à construire.

Patrick Van Langhenhoven