Genre : Ciné région
Maria
Genre : Drame
Pays : France
Durée : 1h40
Réalisateur : Jessica Palud Acteurs : Anamaria Vartolomei, Matt Dillon, Yvan Attal
C’est l’histoire de Maria Schneider, une jeune fille perdue, chassée par sa mère ne se souciant guère de son avenir. Elle trouve auprès de son père, Daniel Gelin, une porte d’entrée dans le monde du cinéma. C’est l’histoire d’un tournage et d’une scène de sexe qui marquera à jamais la jeune fille et sa descente en enfer. La jeune Maria ignore qu’en acceptant le rôle de Jeanne, elle entrait dans une spirale la conduisant au plus profond des ténèbres intérieures.
Ce Dernier Tango à Paris avec Marlon Brando devait être la consécration d’une actrice dans un film, certes sulfureux, mais bien loin d’une scène abominable pour la jeune fille. A cette époque, certains réalisateurs, pour les besoins d’un film, au nom de l’art, n’hésitaient pas à emprunter des chemins pervers. Elle ignore ce jour-là, que la scène ressemble à un viol. Le film connaitra le succès que l’on sait. Personne ne s’inquiète de la dépression, la drogue, les démons que la jeune fille cherche pour effacer l’indicible. Elle finit, aidée par une jeune reporter qui deviendra son amante, par remonter la pente, un chemin de croix marqué par les fantômes qui l’accompagneront jusqu’au bout.
Jessica Palud choisit à l’heure de Me Too de s’intéresser, dans cette biographie ciblée, à la descente enfer d’une jeune fille marquée par les violences d’un tournage. Maria est inspiré par le livre de Vanessa Schneider, Tu t'appelais Maria Schneider. Il possède le mérite de pointer les dysfonctionnements que Me Too combat. Il commence par la découverte rapide du milieu du cinéma et les premiers pas jusqu’au Dernier Tango à Paris. La cinéaste enchaine sur la descente en enfer, les années de dépression, la drogue et la rédemption. La mise en scène reste classique, parfois didactique, mais émouvante par son sujet. Anamaria Vartolomei tient le rôle sur ses épaules avec force, pudeur et finesse, sans jamais tomber dans les travers du genre.
Elle dit de façon très juste : "Maria aura passé sa vie à mener un combat pour raconter ce qui s’est réellement passé sur ce tournage, face à une société qui n’était pas prête à l’écouter". C’est la victoire des vieux mâles cyniques dévorant l’innocence, sans jamais se soucier des conséquences. Bertolucci souhaitait filmer la rage véritable de la jeune femme. « C’est une idée que j’ai eue avec Brando le matin du tournage. Je ne voulais pas que Maria joue l’humiliation et la colère, je voulais qu’elle ressente l’humiliation et la colère.
» (Cinémathèque en 2013) Dommage que le film réduise Maria uniquement à ce passage d'une carrière, malgré tout intéressante, avec des films marquants. Elle trouvera la consécration avec Jack Nicholson dans Profession reporter de Michelangelo Antonioni. A ses débuts, simple figurante, Brigitte Bardot la prend sous son aile en 1969, lors du tournage du film Les Femmes de Jean Aurel.
Elle dira : « On pense de moi ce qu'on veut, que je suis une paumée, une droguée, une camée mal peignée, que j'ai mauvais caractère. Je m'en fous… Mais les spectateurs n'ont pas besoin de savoir que la petite Maria, après le tournage de la fameuse “scène du beurre”, a été se cacher au fond de sa loge et a pleuré toute la nuit comme une enfant. »
Il ne restera que les blessures de l’âme, insurmontables, qui transforment un début de carrière prometteur en un long calvaire. Le film pose la question de l’art et ses limites. Doit-il en son nom tout se permettre et même convoquer le pire ? Maria méritait sans doute mieux que l’opprobre, elle qui fut la victime.
Patrick Van Langhenhoven
DVD
Distributeur : Studio Canal
Vidéo : 16/9 - 2.35:1 Images : Couleurs
Son : français Dolby 5.1
Sous titres : Français, Audiodescription
Compléments communs aux éditions DVD & Blu-ray:
- Design Inversé : la Révolution des Décors, réalisée par Sabine Chevrier
Fiche technique
Titre original : Maria
Réalisation : Jessica Palud
Scénario : Jessica Palud et Laurette Polmanss, d'après le récit Tu t'appelais Maria Schneider de Vanessa Schneider
Musique : Benjamin Biolay
Décors : Valérie Valéro
Costumes : Alexia Crisp-Jones
Photographie : Sébastien Buchmann
Son : Jean-Marie Blondel
Montage : Thomas Marchand
Production : Marielle Duigou
Coproduction : Alex Lo, Christie Molia et Kristina Zimmermann
Sociétés de production : Les Films de Mina, en coproduction avec Cinema Inutile, Moteur S'il Vous Plaît et Studiocanal, en association avec la SOFICA Cofimage 34
Sociétés de distribution : Haut et Court (France) ; Distri7 (Belgique), Frenetic Films (Suisse romande), Immina Films (Québec)
Pays de production : France
Langue originale : français, anglais
Format : couleur – 2,39:1 (Scope) – son 5.1
Genre : drame biographique
Durée : 102 minutes
Dates de sortie : 21 mai 2024 (Festival de Cannes) 19 juin 2024
Date de sortie vidéo : 16 octobre 2024
Distribution
Anamaria Vartolomei : Maria Schneider
Matt Dillon : Marlon Brando
Céleste Brunnquell : Noor
Giuseppe Maggio : Bernardo Bertolucci
Yvan Attal : Daniel Gélin
Charlotte Jiminez Schaff : Fiona Gélin (8 ans)
Léo Jiminez Schaff : Manuel Gélin (11 ans)
Marie Gillain : Marie-Christine Schneider
Jonathan Couzinié : Michel Schneider
Judith Henry : Judith
Mélissa Barraud : Rose Schneider
Capucine Brunet : Vanessa Schneider
Laetitia Fourcade : Sylvie
Vincent Bramoullé : Vincent
Anne Suarez : Hélène
Jean-Jacques Marnier : Jacques
Patrice Tepasso : Vittorio Storaro
Hugo Becker : Marc, le réalisateur
Laurent Jumeaucourt : André, le producteur
Manuel Severi : le comédien dans la scène de la salle de bain
Stanislas Merhar : Berhmann, l’agent
Camille Archambeaud : la secrétaire de Berhman
Hugues Gemignani : le machiniste (Dernier Tango)
Aurélie Garault : la maquilleuse
Swann Dupont : la scripte
Jérémy Charvet : le pointeur
Annaig Briand : la femme qui insulte Maria dans la brasserie
Alexis Corso : Boris Szulzinger, le réalisateur de Mama Dracula
Jean-Baptiste Le Vaillant : le partenaire vampire
Jean-Marie Mendiant : Luis Buñuel
Yann Denécé : Fernando Rey
Fabienne Rocaboy : la scripte de Buñuel
Christophe Grégoire : le médecin de la clinique psychiatrique
Eugénie Gaudel : l'infirmière de la clinique
Elisa Sommet : l'attachée de presse
Clément Bertani : le journaliste de l'interview du film de Rivette