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affiche Mardi et Mercredi

Mardi et Mercredi

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Genre : Festival Cinéma

L'Actu

Nous l’avons vu, depuis le début nous scrutons l’âme de l’Amérique dans ses coins les plus reculés, aux portes des maisons, des vies des désespérés. Elle peut prendre des chemins détournés comme avec Transfigurations, premier film en compétition de la matinée. Dans le passage des ombres, aux portes de la nuit, Milo, quatorze ans, se prend pour un démon assoiffé de sang. Est-ce la folie qui se fraye un chemin d’illusions ou une réalité plus ténébreuse ? Il y a la petite voisine qui vient d’arriver. Quel sort lui réserve-t-il dans sa parodie d’univers ? Entre Morse, Twilight et la réalité, le réalisateur s’approprie le thème du vampire pour parler de la perte d’un être cher et de la folie. Deuxième film après Captain Fantastic et Le teckel, l’autre film surprenant de la compétition avec une standing ovation du public. Sing Street remporte le prix de la séduction, public et journalistes sont encore sous le charme. C’est un regard sur le passage de l’adolescence à l’âge adulte avec les rêves perdus et ceux à bâtir en toile de fond. Dans cette Irlande de la dépression des années 80, Conor est tiraillé entre des parents en instance de divorce, un frère et ses illusions perdues, l’école publique et la fille d’en face. Il monte un groupe pour la séduire et affronter la vie. Journée musique, nous restons dans l’ambiance.

Après la pop des années 80, le jazz avec deux films sur deux figures incontournables, Miles Davis avec Miles Ahead, une variation autour du maitre du jazz moderne et Born To Be Blue, le Petit Prince du cool jazz, Chet Baker construit une nouvelle histoire d’amour, mais échappera-t-il à la drogue ? Ce sont deux portraits sympathiques, mais qui ne touchent pas notre âme. Mercredi, le soleil est revenu sur la ville, les mouettes crient dans le ciel, entamant un concert sans partition à la vie. Christine, un film bien sage sur l’histoire d’une journaliste qui voulait juste faire son boulot correctement et ne pas céder à la pression de la télévision moderne, insipide et sans cœur. Transpecos, au bord de la frontière, on s’ennuie à attendre que le point de contrôle s’anime. La journée s’annonçait pantouflarde, à trainer en attendant les deux, trois passages sans risque.

Et voilà qu’elle dérape, un contrôle trop zélé, un mort et la roue de la vie qui ne tourne pas rond. Ainsi va la vie le retour de Rob Reiner dans une comédie amoureuse entre Michael Douglas et Diane Keaton, un grand-père récupère malgré lui sa petite-fille et tombe amoureux de sa voisine. Nous avons connu le réalisateur et les acteurs plus inspirés, mais le talent aidant, ça roule sans surprise. La journée s’achève avec L’histoire de l’amour, la Shoa, le temps qui passe et les cœurs qui se séparent et se retrouvent, mais le temps, hélas, nous joue des tours. Radu Mihaileanu regarde du côté de Lelouch, mais en plus complexe. C’est un peu dommage, le spectateur s’égare en cours de route. La nuit peut enfin nous emporter sur l’écran noir de nos nuits blanches à méditer tous ces films…

Patrick Van Langhenhoven