Ma Mère, Dieu et Sylvie Vartan
Genre : Comédie Dramatique
Pays : France
Durée : 1h42
Réalisateur : Ken Scott
Acteurs : Leïla Bekhti, Jonathan Cohen, Joséphine Japy
« Dieu ne pouvait être partout, alors il a créé la mère. » Proverbe juif
En 1963, Esther met au monde Roland, le petit dernier d'une famille nombreuse issue de l’émigration. Le bonheur d’une nouvelle pousse est entaché par un handicap gênant. Il possède un pied-bot l’empêchant de se tenir debout. Esther lui promet qu’il marchera un jour, dans la foule des hommes, pour bâtir son destin. Elle appartient à ces mères tenaces bravant toutes les tempêtes, les obstacles, pour atteindre leur but.
Elle appartient à ces mères envahissantes qui ne vous lâchent jamais. Commence un long parcours pour essayer de faire un miracle, non pas marcher sur les eaux, mais marcher tout court. Médecins, charlatans, tout y passe pour que Roland marche. Pendant ce temps, la France découvre les yéyés et les filles de la maison, Sylvie-Vartan. Elle gagne le cœur du petit Roland qui s’éveille à la vie mais ne marche toujours pas. C’est une rebouteuse, madame Vergepoche et les chansons de Sylvie Vartan qui finiront par faire des miracles. Roland peut grandir, trouver une mère pour ses enfants, devenir avocat, rencontrer Sylvie Vartan avec toujours l’ombre de sa mère qui ne le lâche pas. On ne sait jamais, les voies du seigneur sont souvent impénétrables.
« La foi de ma mère était plus vaste que l’océan. »
Après Starbuck et ce père de 533 enfants, ce sont les mères que capte la caméra de Ken Scott. Il adapte l’histoire vraie du roman éponyme de Roland Perez. Le film déroule toute une vie en forme d’allers-retours entre hier et aujourd’hui. Il raconte le combat impossible, selon la science de l’époque, d’une mère plus envahissante que les coquelicots dans un champ de blé. La première partie se consacre à nous narrer « mon fils ma bataille ». Le film est porté de bout en bout par Leïla Bekhti, remarquable, capable de tout jouer avec justesse, une grande sensibilité et de la profondeur.
Elle ne surjoue jamais, même dans les séquences de l’archétype d’une mère juive envahissante. Elle est accompagnée par un casting de choix avec, en bonus, la vraie Sylvie Vartan. Dans le même esprit que Starbuck, Ken Scott sait mettre en images ces histoires de personnages invraisemblables sans forcer le trait. C’est un hommage à toutes les mères possessives, à l’image de la mienne, qui vous culpabilisent de quitter le nid pour voler de vos propres ailes. Ces mères exemplaires renversant des montagnes pour l’amour qu’elles portent à leurs enfants.
A notre époque actuelle, il est bon de nous le rappeler. Jonathan Cohen sort de ses rôles autocentrés habituels pour montrer une autre facette de son talent. C’est une famille unie rassemblant ses forces pour faire de la prophétie de leur mère un miracle. C’est aussi le parcours de vie d’un homme marqué par la disparition précoce de sa femme et sa passion pour Sylvie Vartan. Il finira par devenir son avocat.
Le film fait la part belle à une reconstitution soignée dans ses décors, costumes et maquillage. C’est l’occasion de saluer le travail d’une profession. Parfois, le cinéma déroule une vie avec ses batailles, ses moments de douleur et de bonheur. En conclusion, défile l’enfance avec ses traumatismes, un pied de travers et le combat d’une mère aussi envahissante qu’un vol d’étourneaux, toujours présente, même morte, car son amour est bien plus grand que tout. Le film nous interpelle sur la présence de nos mères dans nos vies. Absentes, envahissantes, maudites, elles resteront toujours celles qui nous ont donné la vie. Elles seront cette étoile qui se perd dans le ciel, trop brillante pour qu’on les oublie.
Patrick Van Langhenhoven
Fiche technique
Titre original : Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan
Réalisation : Ken Scott
Scénario : Ken Scott, d'après le roman éponyme de Roland Perez
Musique : Nicolas Errèra
Décors : Riton Dupire-Clément
Costumes : Anne Schotte
Photographie : Guillaume Schiffman
Son : Sylvain Bellemare (son) et Claude La Haye (ingénieur)
Montage : Dorian Rigal-Ansous et Yvann Thibaudeau
Production : Sidonie Dumas et Sophie Tepper
Coproduction : Christian Larouche
Production exécutive : Marc Vadé
Sociétés de production : Égérie Productions et Gaumont, en coproduction avec Amazon Prime et Christal Films
Sociétés de distribution : Gaumont Distribution (France) et Les Films Opale (Québec) ; Athena Films (Belgique), Pathé Films AG (Suisse romande)
Budget : 15,4 millions d'euros[2]
Pays de production : France,Canada
Langue originale : français
Format : couleur — 2,39:1 (Scope) — son 5.1
Genre : comédie dramatique
Durée : 102 minutes
Dates de sortie : 19 mars 2025
Distribution
Leïla Bekhti : Esther Perez
Jonathan Cohen : Roland Perez
Gabriel Hyvernaud : Roland, jeune
Naïm Naji : Roland, 5-7 ans
Sylvie Vartan : elle-même
Ariane Massenet : Sophie Davant
Lionel Dray : Maklouf Perez
Joséphine Japy : Litzie Gozlan
Jeanne Balibar : Mme Fleury
Anne Le Ny : Mme Vergepoche
Milo Machado-Garner : Jacques Perez