Libertate
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Genre : Ciné région
L'Actu
Libertate
Genre : Drame
Pays : Roumanie
Durée : 1h49
Réalisateur : Tudor Giurgiu
Acteurs : Alex Calangiu, Cătălin Herlo, Ionut Caras
Partout en Europe, les gouvernements communistes tombent comme des dominos. La Roumanie ne fait pas exception à ce renversement de situation. A Sibiu Nicu, Ceausescu ordonne la mise en alerte des troupes et « qu’elles tirent sans avertissement ». Les jeunes soldats sont vite débordés par une population en colère. L’arrivée des miliciens enflamme les esprits et met le feu à une mèche qui n’est pas loin de l’explosion. Les soldats rejoignent les manifestants et enferment les survivants dans la piscine. Dans ce lieu clos, il est difficile de définir qui est qui. Il faut faire le tri entre les miliciens, la sécurité, les collabos, les passants pris par hasard. C’est ici que commence une attente qui s’éternise, entre les bruits de la révolution extérieure, la télévision et ses infos souvent mensongères.
L’Année 1989 aura marqué le monde par une vague de révolutions un peu partout en Europe avec la chute du mur de Berlin. C’est la fin de la Guerre froide et la chute des gouvernements communistes de l’Est. En Roumanie, le monde retiendra le faux charnier de Timisoara. La réalité révéla que les cadavres exhibés avaient été déterrés dans le cimetière des pauvres. Tudor Giurgiu s’intéresse à un fait réel, celui des détenus dans la piscine de Sibiu. La première image montre des nageurs dans une piscine, comme si le temps effaçait la mémoire des lieux.
La dernière image, symbolique, revient à cette piscine vide, rien que de l'eau bleue et plus rien d’hier. Le film commence dans un mouvement chaotique, plan séquence, caméra à l’épaule, dans une valse incessante. Nous suivrons plusieurs personnages, des miliciens, un chauffeur de taxi collabo - ou pas, la Securitate, un jeune homme de passage pris dans la tourmente et quelques autres. Dans un ballet de la vérité et du mensonge, des apparences trompeuses, le destin de chacun se joue dans ce huis clos.
Nous quittons le bruit et la fureur d’une révolution confisquée, récupérée par l’armée et son chef. Comme le dit Tudor Giurgiu : « La soi-disant Révolution de 1989 est très probablement, le plus grand événement inachevé que notre société ait traversé dans l'Histoire récente. C'est l'une des raisons pour lesquelles j'ai voulu dépeindre avec précision le chaos et la confusion totale des gens ordinaires de cette époque. La vérité a été volontairement déguisée et le blanchiment des faits a été cultivé pour devenir un art en soi.
Ma génération, j’avais 18 ans en 1989, a grandi avec cette psychose des terroristes : c'étaient supposément des Arabes, puis des espions russes, puis des officiers de la Securitate, et ainsi de suite. » La tension s’installe non seulement au cœur du bassin vide, mais dans le même temps, chacun s’observe, reconnaît d’anciens tortionnaires, la Securitate s’isole, mais aussi les gardiens et les nouveaux dirigeants. On confond la police et la milice, comment savoir qui est qui ? Ils resteront plusieurs jours sans nourriture, privés de soins médicaux, traités comme des terroristes.
Qu’est-ce qui lie Viorel, des forces de police roumaine, à ces événements ? Emporté dans ce maelström, il souhaite juste se rendre à un baptême. Qu’est-ce qui le lie à ce jeune étudiant pris dans le chaos ? C’est uniquement le hasard et une vie qui ne seront plus jamais les mêmes. Ils comprennent, comme d’autres, qu’ils ne sont que des pions dans ce jeu absurde. Ils sont les témoins de ce doublent jeu des alliances, des positions qui se font et se défont au fur et à mesure.
La tension devient plus souterraine, à travers les actes et les choix de chacun, jusqu’au dénouement. La mise en scène passe d’une caméra à l’épaule aux visages marqués par l’attente et l’ignorance de leur sort. Libertate nous montre la vivacité du cinéma roumain qui n’hésite pas à plonger dans son passé pour interroger le présent. C’est un moment de l’Histoire important pour mieux comprendre aujourd’hui.
Notre interview de la semaine est consacrée à Tudor Giurgiu.
Patrick Van Langhenhoven
Fiche technique
Titre : Libertate
Réalisation : Tudor Giurgiu
Scénario : Cecilia Stefanescu, Tudor Giurgiu
Producteurs : Oana Bujgoi Giurgiu,Tudor Giurgiu
Co-Producteur : Jozsef Berger
Photographie : Alex Sterian
Montage : Reka Lemhenyi
Décors : Vali Ighigheanu
Costumes : Viorica Petrovici
Son : Andre Rigaut,Tamas Szekely
Distribution
Alex Calangiu : Viorel Stanese
Catalin Herlo : Leahu
Ionut Caras : Nicu Silivas
Iulian Postelnicu : Lt. Col. Dragoman
Alexandru Papadopol : Teodor Petrache
Leonid Doni : Col. Gradinaru
Andi Vasluianu : Procureur Socaciu
Toma Cuzin : Chircu
Mirela Oprisor : Stela
Partout en Europe, les gouvernements communistes tombent comme des dominos. La Roumanie ne fait pas exception à ce renversement de situation. A Sibiu Nicu, Ceausescu ordonne la mise en alerte des troupes et « qu’elles tirent sans avertissement ». Les jeunes soldats sont vite débordés par une population en colère. L’arrivée des miliciens enflamme les esprits et met le feu à une mèche qui n’est pas loin de l’explosion. Les soldats rejoignent les manifestants et enferment les survivants dans la piscine. Dans ce lieu clos, il est difficile de définir qui est qui. Il faut faire le tri entre les miliciens, la sécurité, les collabos, les passants pris par hasard. C’est ici que commence une attente qui s’éternise, entre les bruits de la révolution extérieure, la télévision et ses infos souvent mensongères.
L’Année 1989 aura marqué le monde par une vague de révolutions un peu partout en Europe avec la chute du mur de Berlin. C’est la fin de la Guerre froide et la chute des gouvernements communistes de l’Est. En Roumanie, le monde retiendra le faux charnier de Timisoara. La réalité révéla que les cadavres exhibés avaient été déterrés dans le cimetière des pauvres. Tudor Giurgiu s’intéresse à un fait réel, celui des détenus dans la piscine de Sibiu. La première image montre des nageurs dans une piscine, comme si le temps effaçait la mémoire des lieux.
La dernière image, symbolique, revient à cette piscine vide, rien que de l'eau bleue et plus rien d’hier. Le film commence dans un mouvement chaotique, plan séquence, caméra à l’épaule, dans une valse incessante. Nous suivrons plusieurs personnages, des miliciens, un chauffeur de taxi collabo - ou pas, la Securitate, un jeune homme de passage pris dans la tourmente et quelques autres. Dans un ballet de la vérité et du mensonge, des apparences trompeuses, le destin de chacun se joue dans ce huis clos.
Nous quittons le bruit et la fureur d’une révolution confisquée, récupérée par l’armée et son chef. Comme le dit Tudor Giurgiu : « La soi-disant Révolution de 1989 est très probablement, le plus grand événement inachevé que notre société ait traversé dans l'Histoire récente. C'est l'une des raisons pour lesquelles j'ai voulu dépeindre avec précision le chaos et la confusion totale des gens ordinaires de cette époque. La vérité a été volontairement déguisée et le blanchiment des faits a été cultivé pour devenir un art en soi.
Ma génération, j’avais 18 ans en 1989, a grandi avec cette psychose des terroristes : c'étaient supposément des Arabes, puis des espions russes, puis des officiers de la Securitate, et ainsi de suite. » La tension s’installe non seulement au cœur du bassin vide, mais dans le même temps, chacun s’observe, reconnaît d’anciens tortionnaires, la Securitate s’isole, mais aussi les gardiens et les nouveaux dirigeants. On confond la police et la milice, comment savoir qui est qui ? Ils resteront plusieurs jours sans nourriture, privés de soins médicaux, traités comme des terroristes.
Qu’est-ce qui lie Viorel, des forces de police roumaine, à ces événements ? Emporté dans ce maelström, il souhaite juste se rendre à un baptême. Qu’est-ce qui le lie à ce jeune étudiant pris dans le chaos ? C’est uniquement le hasard et une vie qui ne seront plus jamais les mêmes. Ils comprennent, comme d’autres, qu’ils ne sont que des pions dans ce jeu absurde. Ils sont les témoins de ce doublent jeu des alliances, des positions qui se font et se défont au fur et à mesure.
La tension devient plus souterraine, à travers les actes et les choix de chacun, jusqu’au dénouement. La mise en scène passe d’une caméra à l’épaule aux visages marqués par l’attente et l’ignorance de leur sort. Libertate nous montre la vivacité du cinéma roumain qui n’hésite pas à plonger dans son passé pour interroger le présent. C’est un moment de l’Histoire important pour mieux comprendre aujourd’hui.
Notre interview de la semaine est consacrée à Tudor Giurgiu.
Patrick Van Langhenhoven
Fiche technique
Titre : Libertate
Réalisation : Tudor Giurgiu
Scénario : Cecilia Stefanescu, Tudor Giurgiu
Producteurs : Oana Bujgoi Giurgiu,Tudor Giurgiu
Co-Producteur : Jozsef Berger
Photographie : Alex Sterian
Montage : Reka Lemhenyi
Décors : Vali Ighigheanu
Costumes : Viorica Petrovici
Son : Andre Rigaut,Tamas Szekely
Distribution
Alex Calangiu : Viorel Stanese
Catalin Herlo : Leahu
Ionut Caras : Nicu Silivas
Iulian Postelnicu : Lt. Col. Dragoman
Alexandru Papadopol : Teodor Petrache
Leonid Doni : Col. Gradinaru
Andi Vasluianu : Procureur Socaciu
Toma Cuzin : Chircu
Mirela Oprisor : Stela
