Leurs Enfants après eux
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Genre : Ciné région
L'Actu
Leurs Enfants après eux
Genre : Drame
Pays : France
Durée : 2h21
Réalisateur : Ludovic et Zoran Boukherma
Genre : Drame
Pays : France
Durée : 2h21
Réalisateur : Ludovic et Zoran Boukherma
Acteurs : Paul Kircher, Angelina Woreth, Sayyid El Alami
« On s’emmerde ! »
Les années 90 en Moselle dans l’Est de la France pendant l’été. Anthony et son cousin s’emmerdent. Dans ce pays se dressent les cheminées des hauts fourneaux, squelettes d’un âge d’or révolu. Dans ce paysage abandonné, désert de l’âme, c’est sûr, il n’y a plus rien à faire. Il n’y a peut-être plus d’espoir quand on est condamné, sans un ailleurs pour espérer. Il reste les filles, objets de désir, de séduction, pour ne pas mourir d’ennui. Il reste la fille, Stéphanie et son regard qui vous piège aux portes de l’âge adulte.
Pour revoir la belle, comme dans un conte de fées, Anthony emprunte la moto sacrée de son père. Cette dernière est volée par Hacine, en rébellion contre cette société qui ne veut pas de lui. Cette escapade déclenche une série de situations qui, comme le caillou jeté dans le lac, créent de nombreuses répercussions sur plusieurs années. L’apprentissage de la vie prend les couleurs noires du désespoir, ouvrant les portes d’un abîme qu’il faudra bien surmonter pour grandir. La fatalité est une hydre qui peut vous dévorer ou vous pousser à affronter l’avenir pour grandir.
« A la base, nous on était venus pour voir des filles topless ! »
Les frères Boukherma adaptent le roman éponyme de Nicolas Mathieu, prix Goncourt 2018, une grande fresque sociale et amoureuse dans les années 90. Ils ne gardent que l’histoire d’amour, quelques points de raccord à l’époque, une partition musicale de Francis Cabrel à Texas, marqueur des étés qui défilent. Ils jalonnent le récit de points de repère sociaux des années 90, comme la reconversion des sites industriels.
Depuis leurs premiers longs métrages, Willy 1er, Teddy, L’année du requin, ils prennent le prétexte du genre pour explorer la société et des personnages dans la marge en quête de jours meilleurs. Ils se concentrent sur l’histoire d’amour d’Anthony et Stéphanie, de la relation tendue entre Anthony et Hacine. Autour de ces deux parcours viennent se greffer des figures broyées par un monde sans horizon.
Patrick, le père d’Anthony, accroché au passé, à un couple qui s’effrite un peu plus chaque jour, sombre dans l’alcool. Gilles Lellouche est remarquable dans une descente aux enfers et une tentative désespérée de reconstruire un passé bien meilleur que l’avenir. La moto est tout ce qui reste des hiers rieurs. La mère, admirable Ludivine Sagnier, tente de protéger son fils et de survivre dans ce monde qui ne porte plus rien. C’est dans ce paysage qu’Anthony, Stéphanie et Hacine cherchent un chemin qui leur permettra d’affronter le futur et de devenir adultes. Les adultes ne leur servent pas forcément d’exemple dans leur lutte quotidienne pour survivre plus que vivre. Ils devront chercher ailleurs un moyen d’échapper à ce monde qui devient de plus en plus une ville fantôme. Stéphanie est bien la seule qui s’émancipe en partant faire des études.
Hacine trouvera au Maroc un chemin qui le conduira sur des sentiers de traverse. Anthony, quant à lui, finira par retrouver le chemin de la société, mais à quel prix. Cette tragédie se déploie en cinémascope, accentuant son aspect western, polar crépusculaire, la fin d’un âge d’or quand tout était possible. Paul Kircher continue son ascension avec ce personnage dégingandé, sans prise sur les évènements, récompensé à la Mostra de Venise par le prix du “Meilleur jeune espoir”.
Sayyid El Alami étoffe sa palette de comédien dans des rôles de plus en plus complexes. Le choix de Ludovic et Zoran Boukherma s’avère judicieux, apportant une pierre de plus à leur questionnement sur des personnages en mutation ou en quête d’autre chose. Les thématiques sont nombreuses, nous ramenant à ces années qui ne finissent plus de nous promettre le retour à l’embellie.
Patrick Van Langhenhoven
Fiche technique
Titre original et francophone : Leurs enfants après eux
Réalisation : Ludovic et Zoran Boukherma
Scénario : Ludovic et Zoran Boukherma, d'après le roman Leurs enfants après eux de Nicolas Mathieu
Musique : Amaury Chabauty
Costumes : Clara René
Photographie : Augustin Barbaroux
Montage : Géraldine Mangenot
Production : Alain Attal et Hugo Sélignac
Sociétés de production : Chi-Fou-Mi Productions et Trésor Films
Société de distribution : Warner Bros France (France)
Budget : 12 millions d'euros
Pays de production : France
Langue originale : français
Format : couleur
Genre : drame
Dates de sortie : 31 août 2024 (Mostra de Venise 2024) 4 décembre 2024
Distribution
Paul Kircher : Anthony Casati
Angelina Woreth : Stéphanie Chaussoy
Sayyid El Alami : Hacine
Ludivine Sagnier : Hélène Casati, mère d'Anthony
Gilles Lellouche : Patrick Casati, père d'Anthony
Louis Memmi : le cousin d'Anthony
Christine Gautier : Vanessa
Anouk Villemin : Clémence Durupt, copine de Stéphanie
Lounès Tazaïrt : Malek, père de Hacine
Victor Kervern : Romain Rotier
Thibault Bonenfant : Simon Rotier
Bilel Chegrani : Kader
Barbara Butch : Irène, tante d'Anthony
Raphaël Quenard : le mec au chien
« On s’emmerde ! »
Les années 90 en Moselle dans l’Est de la France pendant l’été. Anthony et son cousin s’emmerdent. Dans ce pays se dressent les cheminées des hauts fourneaux, squelettes d’un âge d’or révolu. Dans ce paysage abandonné, désert de l’âme, c’est sûr, il n’y a plus rien à faire. Il n’y a peut-être plus d’espoir quand on est condamné, sans un ailleurs pour espérer. Il reste les filles, objets de désir, de séduction, pour ne pas mourir d’ennui. Il reste la fille, Stéphanie et son regard qui vous piège aux portes de l’âge adulte.
Pour revoir la belle, comme dans un conte de fées, Anthony emprunte la moto sacrée de son père. Cette dernière est volée par Hacine, en rébellion contre cette société qui ne veut pas de lui. Cette escapade déclenche une série de situations qui, comme le caillou jeté dans le lac, créent de nombreuses répercussions sur plusieurs années. L’apprentissage de la vie prend les couleurs noires du désespoir, ouvrant les portes d’un abîme qu’il faudra bien surmonter pour grandir. La fatalité est une hydre qui peut vous dévorer ou vous pousser à affronter l’avenir pour grandir.
« A la base, nous on était venus pour voir des filles topless ! »
Les frères Boukherma adaptent le roman éponyme de Nicolas Mathieu, prix Goncourt 2018, une grande fresque sociale et amoureuse dans les années 90. Ils ne gardent que l’histoire d’amour, quelques points de raccord à l’époque, une partition musicale de Francis Cabrel à Texas, marqueur des étés qui défilent. Ils jalonnent le récit de points de repère sociaux des années 90, comme la reconversion des sites industriels.
Depuis leurs premiers longs métrages, Willy 1er, Teddy, L’année du requin, ils prennent le prétexte du genre pour explorer la société et des personnages dans la marge en quête de jours meilleurs. Ils se concentrent sur l’histoire d’amour d’Anthony et Stéphanie, de la relation tendue entre Anthony et Hacine. Autour de ces deux parcours viennent se greffer des figures broyées par un monde sans horizon.
Patrick, le père d’Anthony, accroché au passé, à un couple qui s’effrite un peu plus chaque jour, sombre dans l’alcool. Gilles Lellouche est remarquable dans une descente aux enfers et une tentative désespérée de reconstruire un passé bien meilleur que l’avenir. La moto est tout ce qui reste des hiers rieurs. La mère, admirable Ludivine Sagnier, tente de protéger son fils et de survivre dans ce monde qui ne porte plus rien. C’est dans ce paysage qu’Anthony, Stéphanie et Hacine cherchent un chemin qui leur permettra d’affronter le futur et de devenir adultes. Les adultes ne leur servent pas forcément d’exemple dans leur lutte quotidienne pour survivre plus que vivre. Ils devront chercher ailleurs un moyen d’échapper à ce monde qui devient de plus en plus une ville fantôme. Stéphanie est bien la seule qui s’émancipe en partant faire des études.
Hacine trouvera au Maroc un chemin qui le conduira sur des sentiers de traverse. Anthony, quant à lui, finira par retrouver le chemin de la société, mais à quel prix. Cette tragédie se déploie en cinémascope, accentuant son aspect western, polar crépusculaire, la fin d’un âge d’or quand tout était possible. Paul Kircher continue son ascension avec ce personnage dégingandé, sans prise sur les évènements, récompensé à la Mostra de Venise par le prix du “Meilleur jeune espoir”.
Sayyid El Alami étoffe sa palette de comédien dans des rôles de plus en plus complexes. Le choix de Ludovic et Zoran Boukherma s’avère judicieux, apportant une pierre de plus à leur questionnement sur des personnages en mutation ou en quête d’autre chose. Les thématiques sont nombreuses, nous ramenant à ces années qui ne finissent plus de nous promettre le retour à l’embellie.
Patrick Van Langhenhoven
Fiche technique
Titre original et francophone : Leurs enfants après eux
Réalisation : Ludovic et Zoran Boukherma
Scénario : Ludovic et Zoran Boukherma, d'après le roman Leurs enfants après eux de Nicolas Mathieu
Musique : Amaury Chabauty
Costumes : Clara René
Photographie : Augustin Barbaroux
Montage : Géraldine Mangenot
Production : Alain Attal et Hugo Sélignac
Sociétés de production : Chi-Fou-Mi Productions et Trésor Films
Société de distribution : Warner Bros France (France)
Budget : 12 millions d'euros
Pays de production : France
Langue originale : français
Format : couleur
Genre : drame
Dates de sortie : 31 août 2024 (Mostra de Venise 2024) 4 décembre 2024
Distribution
Paul Kircher : Anthony Casati
Angelina Woreth : Stéphanie Chaussoy
Sayyid El Alami : Hacine
Ludivine Sagnier : Hélène Casati, mère d'Anthony
Gilles Lellouche : Patrick Casati, père d'Anthony
Louis Memmi : le cousin d'Anthony
Christine Gautier : Vanessa
Anouk Villemin : Clémence Durupt, copine de Stéphanie
Lounès Tazaïrt : Malek, père de Hacine
Victor Kervern : Romain Rotier
Thibault Bonenfant : Simon Rotier
Bilel Chegrani : Kader
Barbara Butch : Irène, tante d'Anthony
Raphaël Quenard : le mec au chien
