LES SORTIES DU 30 AVRIL 2025

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Genre : Ciné région

L'Actu

LES SORTIES DU 30 AVRIL 2025

LES COUPS DE CŒUR

GHOSTLIGHT (USA) - 2024

(1h55) de Kelly O’Sullivan et Alex Thompson

avec Keith Kupferer, Dolly de Leon, Tara Mallen, Katherine Mallen Kupferer, Hanna Dworkin, Dexter Zollicoffer, H.B. Ward, Alma Washington, Tommy Rivera-Vega

Dan (Keith Kupferer), employé à la voirie de Chicago, se fait renvoyer à la suite d’un banal incident de circulation. En face du chantier, une troupe de théâtre amateur tente - tant bien que mal - de mettre en scène Roméo et Juliette. Rita (Dolly de Leon), l’une des comédiennes, lui propose d’intégrer leur troupe. Il accepte sans enthousiasme ; alors que chez lui, le drame personnel qui ronge sa famille va être débattu devant des avocats.

Kelly O’Sullivan et Alex Thompson signent avec ce film leur première collaboration. Tout en finesse et par petites touches, ils nous révèlent l’histoire de cette famille endeuillée, mettant en scène un père taiseux, qui ne se confie jamais. C’est grâce au drame de Shakespeare (dont il ne connaît même pas la fin !), que Dan pourra livrer sa part de douleur, véritable catharsis libératoire. Toujours juste et tragiquement émouvant, le personnage arrivera à mettre des mots (ceux de Shakespeare) sur ses maux.

La famille qui se reconstruit petit à petit à l’écran est aussi une famille à la ville (Keith Kupferer, Tara Mallen et leur fille Katherine Mallen Kupferer), issue du théâtre. Face à elle, on retrouve Dolly de Leon, originaire des Philippines, que l’on avait découvert dans Sans filtre de Ruben Östlund (Palme d’Or 2022).

CE NOUVEL AN QUI N’EST JAMAIS ARRIVE (Roumanie/Serbie) - 2024

(Anul Nou care n-a fost) (2h18) de Bogdan Mureșanu

avec Adrian Văncică, Nicoleta Hâncu, Emilia Dobrin, Iulian Postelnicu, Mihai Călin, Andrei Miercure, Luca Toma, Ioana Flora, Vlad Ionuţ Popescu, Marian Râlea, Angel Popescu, Radu Gabriel, Ion Sapdaru, Gabriel Spahiu, Manuela Hărăbor, Vasile Muraru, Mircea Lăcătuș, Ada Galeș

Décembre 1989, les Roumains préparent les festivités de fin d’année. Le pays est encore (pour peu de temps seulement) gouverné par le régime communiste des époux Ceaușescu. Et de toute évidence, le passe-temps préféré des citoyens est l’espionnage (même si bien souvent, ils s’exécutent pour leur propre survie ou celle de leurs proches) ; et c’est à qui dénoncera son voisin le premier, ne serait-ce que pour la moindre suspicion. Tout le monde tremble, on craint jusqu’à une simple lettre adressée au Père Noël.

Bogdan Mureșanu, dont c’est le premier long métrage, nous livre un film choral dans lequel six personnages et leur famille se croisent au cours de ce 20 décembre, veille de la chute des dictateurs qui leur fit oublier « ce Nouvel An ». Sur fond de répression de la population à Timișoara, qui restera présente, mais en off, les six protagonistes songent à changer leur destin, d’une manière ou d’une autre, chacun pour des motifs différents. Si l’instant est historique, le réalisateur ne s’interdit pas de souligner quelques situations cocasses et fait dire à un de ses personnages « un homme sur dix est un agent secret, un sur quatre, un mouchard ». La révolution est en marche, un simple pétard suffira à mettre le feu aux poudres, tout en suivant la mélodie répétitive et le crescendo graduel du Boléro de Ravel, rassemblant alors la population opprimée dans une même marche.

A VOIR EGALEMENT CETTE SEMAINE

LES INDOMPTES (USA) - 2025

(On swift horses) (1h59) de Daniel Minahan

avec Daisy Edgar-Jones, Jacob Elordi, Will Poulter, Diego Calva, Sasha Calle, Don Swayze, Andrew Keenan-Bolger, Jason Kravits, Chad Coe

Adapté du premier roman de Shannon Pufahl (« Et nous nous enfuirons sur des chevaux ardents »), le film nous plonge dans l’Amérique puritaine, au sortir de la guerre de Corée. Une Amérique corsetée par les convenances, les bonnes mœurs. Muriel (Daisy Edgar-Jones), tout juste mariée à Lee (Will Poulter), est attirée par son beau-frère, le très charismatique Julius (Jacob Elordi). Pourtant, c’est chacun de leur côté qu’ils vont tracer leur chemin, et faire s’épanouir le champ des possibles.

Du romantisme qui flirterait avec le mélodrame, des jeux de paris obsédants, des amours défendues que l’on devait taire à cette époque, le tout servi par une reconstitution des années 50 impeccable. Le rêve américain !

LES LINCEULS (CDN/France) - 2024

(The shrouds) (1h56) de David Cronenberg

avec Vincent Cassel, Diane Kruger, Guy Pearce, Sandrine Holt, Elizabeth Saunders, Jennifer Dale, Eric Weinthal, Jeff Yung, Ingvar Sigurdsson, Vieslav Krystyan, Matt Willis, Steve Switzman, Victoria Fodor, Jill Niedoba

Le film de David Cronenberg (grand habitué de la sélection cannoise) sort presque un an après sa présentation à Cannes en mai 2024. S’inspirant du décès de son épouse en 2017 (dont il est resté inconsolable) pour écrire son nouveau scénario, il imagine son alter-ego à l’écran, interprété par Vincent Cassel (même coupe de cheveux, même accent de Toronto). Le réalisateur canadien précise que ce n’est pas un film de thérapie, car la peine ne s’efface jamais.

C’est ainsi que son personnage, Karsh (Vincent Cassel), invente et commercialise un linceul high-tech, qui permet de visionner des images du cadavre en temps réel en se connectant à une application. Chaque personne pouvant ainsi rester relié au défunt. Le principe du cinéma en quelque sorte, voir et revoir le passé, la décomposition en moins. Mais jouer à l’apprenti sorcier, suscite la convoitise et le cimetière GraveTech est vandalisé.

Cronenberg retrouve quelques-uns de ses thèmes de prédilection ; la gémellité (l’épouse défunte a une sœur jumelle ; les deux rôles sont interprétés par Diane Kruger) ou bien encore la dégénérescence des organismes. Le film navigue entre une ode à l’amour et une thèse complotiste emportée par le frère de Karsh, interprété par un Guy Pearce très inspiré.

LITTLE JAFFNA (France) - 2024

(1h55) de et avec Lawrence Valin (1^er long métrage)

avec Kawsie Chandra, Puviraj Raveendran, Vela Ramamoorthy, Radikaa Sarathkumar, Marilou Aussiloux, Sajinthan Santhiran

Refusant de rester cantonné aux rôles de vendeur de roses, Lawrence Valin se lance dans sa première réalisation de long métrage (non sans avoir réalisé auparavant un court métrage sur le même thème Little Jaffna, en 2018), dont il est à la fois co-scénariste et premier rôle.

Michael (Lawrence Valin), récemment entré dans la police, infiltre un groupe criminel qui finance la guérilla au Shri Lanka, grâce aux extorsions et blanchiment qu’il pratique. Un polar musclé et énergique, filmé en plein Paris dans la quartier tamoul de Little Jaffna.

Le film a été présenté au Festival International du Film Policier à Reims, en 2025.

LES REGLES DE L’ART (France) - 2025

(1h34) de Dominique Baumard

avec Melvil Poupaud, Sofiane Zermani, Steve Tienchu, Julia Piaton, Sophie Vannier, Nitsa Benchetrit, Hamed Souna

En 2010, cinq œuvres inestimables du XXème siècle, exposées au musée d’Art moderne à Paris, ont été volées. Profitant d’un système de sécurité défaillant, le voleur a pu en toute impunité choisir à son gré un Picasso, un Léger, un Matisse, un Modigliani et enfin un Braque et partir les toiles sous le bras. Le réseau fut découvert et mis en prison, mais plus aucune trace des œuvres (potentiellement jetées à la poubelle !) Dominique Baumard s’est inspiré de ce fait divers pour une nous livrer un thriller qui loucherait sur le cocasse des situations (scène du cambriolage) et la comédie.

On y retrouve un Melvil Poupaud, qui depuis quelques films a amorcé un changement de registre et s’essaie avec bonheur à des personnages plus légers. Autour de lui, Sofiane Zermani (Barbès, Little Algérie) et Steve Tienchu (L’amour c’est surcoté) forment un trio d’amateurs dont la maladresse force le rire.

Prix Spécial du Jury à l’Alpe-d’Huez 2025.

THUNDERBOLTS* (USA) - 2024

(2h06) de Jake Schreier

avec Florence Pugh, Sebastian Stan, Julia Louis-Dreyfus, David Harbour, Hannah John-Kamen, Lewis Pullman, Wyatt Russell, Olga Kurylenko, Geraldine Wiswanathan, Chris Bauer, Wendell Pierce

Ayant survécu au piège fomenté par Valentina Allegra de Fontaine (Julia Louis-Dreyfus), des anti-héros forment un nouveau clan, celui des Thunderbolts* (littéralement « coups de foudre »), d’après les comics Marvel publiés en 1997 et réalisé par Jake Schreier (Robot & Frank).

Le film s’inscrit dans le cycle 2, la Saga du Multivers / Phase 5 et révèle le personnage de Sentry (Lewis Pullman) pour la première à l’écran. Moins de super-pouvoirs dans cet épisode au profit du renouvellement des caractères des personnages secondaires, les laissés-pour-compte des aventures précédentes, et qui finalement insufflent un vent nouveau salvateur dans la saga qui semblait en bout de course.

TU NE MENTIRAS POINT (Irlande) - 2024

(Small things like these) (1h38) de Tim Mielants

avec Cillian Murphy, Clare Dunne, Emily Watson, Michelle Fairly, Eileen Walsh, Helen Behan, Patrick Ryan, Peter Claffey, Ian O’Reilly

Le titre français fait penser à un précepte inscrit sur la table des dix commandements de Dieu, rappelés dans le Nouveau Testament. Des mensonges, des non-dits, des secrets, il en est question tout au long du film, de ceux que l’on tait toute une vie et qui vous pèsent.

C’est l’histoire de Bill Furlong (Cillian Murphy, aphasique à souhait), homme taiseux qui dirige une petite entreprise de charbonnage dans une Irlande laborieuse. En livrant du charbon, il assiste, avec un regard fuyant, à une scène qui le replonge dans le passé douloureux de sa famille. Une jeune fille, criant et se débattant, est placée de force par ses parents dans le couvent, habilité par l’Eglise à remettre sur le droit chemin les filles mères, les filles perdues comme on disait. (Un couvent-blanchisserie des « Madeleine », déjà décrit, mais de l’intérieur, dans The Magdalen Sisters (2003) de Peter Mullan.)

De Tim Mielants, cinéaste belge, on connaît surtout les épisodes de la saison 3 de la série à succès Peaky Blinders,avec Cillian Murphy, réalisés en 2016. Par un procédé de flash-back, il nous fait revivre l’enfance de Bill, dont la mère réchappa, elle, au calvaire chez les sœurs. Toute la force du film tiendra dans le sursaut de vie et de conscience chez Bill, endormi depuis trop d’années par le poids des traditions bien-pensantes. Le tout servi par des lumières de décembre à peine éclairées par quelques lueurs d’un Noël qui approche.

Adaptation du roman « Ce genre de petites choses » de Claire Keegan.

UNE POINTE D’AMOUR (France) - 2025

(1h15) de Maël Piriou (1^er long métrage)

avec Julia Piaton, Quentin Dolmaire, Grégory Gadebois, Florence Viala, Claude Guyonnet, Louis Meignan, Aude Léger, Roc Esquius Miquel

Après Hasta la Vista (2012) de Geoffrey Enthoven, The Sessions (2013) de Ben Lewin et plus proche de nous Mission Paradis(2021) de Richard Wong, Maël Piriou traite à son tour de la difficulté pour les personnes en situation de handicap d’avoir des relations sexuelles.

Pour Mélanie (Julia Piaton, deux films à l’affiche, cette semaine), avocate atteinte d’une maladie incurable, c’est une évidence, un besoin, elle doit faire le voyage en Espagne et découvrir une maison close spécialisée. Elle entraîne son ami Benjamin (toujours génial Quentin Dolmaire), tétraplégique et un chauffeur grognon (Grégory Gadebois parfait comme d’habitude) fraîchement sorti de prison, dans sa quête d’amour physique. A la fois drôle et émouvant, le scénario ne tombe jamais dans le misérabilisme. Road-movie-feel-good, le film vaut aussi pour le trio de comédiens, tous dans un registre de jeu différent et très convaincants.

ET AUSSI

ASCQ 44 (France) - 2024

(1h13) de Germain et Robin Aguesse

Documentaire, raconté par Benoît Allemane

COURSIER DE NUIT (Arabie Saoudite) - 2023

(Mandoob) (1h52) d’Ali Kalthami

avec Mohammed Aldokhei, Hajar Alshammari Mohammed Alttowayan, Mohammed Algarawi, Abu Salu, Sarah Taibah, Amani Alsami

LES ESPRITS LIBRES (France) - 2024

(1h42) de Bertrand Hagenmüller

Documentaire

LES FLEURS DU SILENCE (USA/Afrique du Sud/France/UK) - 2024

(Lilies not for me) (1h39) de Will Seefried (1^er long métrage)