LES SORTIES DU 27 AOUT 2025

AU PROGRAMME DE CETTE SEMAINE :

Un film thaïlandais primé à Cannes dans la section Semaine de La Critique (Fantôme utile), deux films en langue allemande (En première ligne et Miroirs n°3), une nouvelle adaptation d’un roman américain à succès (La guerre des Rose), un billet gagnant au Loto (Le Roi Soleil) et le nouveau film de Darren Aronofsky (Pris au piège).

A VOIR CETTE SEMAINE

EN PREMIERE LIGNE (CH/Allemagne) - 2025

(1h32) de Petra Biondina Volpe

avec Leonie Benesch, Sonja Riesen, Alireza Bayram, Selma, Urs Bihler, Margherita, Albana Agaj, Ridvan Murati, Urbain Guiguemdé, Elisabeth Rolli, Doris Schefer, Jürg Plüss, Jeremia Chung, Eva Fredholm, Andreas Beutler, Lale Yavas, Dominique Lend

Floria (Leonie Benesch) assure - aussi bien qu’elle le peut - son poste d’infirmière dans un service hospitalier en sous-effectif. Elle doit se démultiplier et apporter à chaque patient non seulement les soins mais également tout le réconfort dont il a besoin. La tâche est insurmontable et la faute professionnelle peut arriver à chaque minute.

Étymologiquement, on désignait les soldats partant « en première ligne », comme ceux qui allaient au casse-pipe. Ici ce sont les infirmières qui sont au front. Le problème est mondial, dans tous les pays, on va connaître une pénurie d’infirmières (et d’infirmiers) d’ici peu. C’est une réalisatrice suisse, Petra Biondina Volpe qui souligne le cas dans son pays, à travers cette fiction tournée quasi comme un documentaire, en suivant Floria tout au long de sa nuit de garde. On ressent l’effet de perpétuel mouvement dans l’action, pas de temps mort, tout est urgent quand on est pas assez nombreux et qu’il faut être disponible et vigilant. Triste constat de l’état financier des hôpitaux. 

Après son rôle marquant dans La salle des profs (2024), dans lequel elle incarnait une prof intègre, et vue en début d’année dans l’incroyable 5 septembre (2025), qui revient sur la prise d’otages lors des J.O. de Munich en 1972, Leonie Benesch a enfilé la blouse de soignante pour un rôle tout en humanité et bienveillance, mais aussi avec ses « pétages de plomb ».

FANTOME UTILE (Singapour/Allemagne/France) - 2025

(Pee chai dai ka) (2h10) de Ratchapoom Boonbunchachoke

avec Davika Hoorne, Witsarut Himmarat, Apasiri Chantrasmi, Wanlop Rungkumjad, Wisarut Homhuan

La pollution à la poussière qui affecte la population, devient de plus en plus inquiétante pour les autorités thaïlandaises. L’épouse bien-aimée de March, Nat, succombe à ce mal. Inconsolable, son univers vacille lorsqu’il découvre que sa femme s’est réincarnée dans un aspirateur. Son encombrante famille, bien plus préoccupée par le décès d’un ouvrier de l’usine, réfute cette lubie de fantôme, qui pourrait s’avérer pourtant utile pour dépoussiérer cette usine qui en a bien besoin.

Première réalisation de Ratchapoom Boonbunchachoke et premier film à représenter la Thaïlande dans la section de la Semaine Internationale de la Critique, le film a reçu le Grand Prix de la 64^ème édition. Le cinéma fantastique nous avait déjà donné un réfrigérateur possédé (L’attaque du frigo tueur, 1992) mais pas encore d’aspirateur hanté. Sous couvert d’une jolie histoire d’amour plus forte que la mort (inspirée d’une légende populaire thaïlandaise), le scénario prend une dimension politique anticapitaliste en utilisant le surnaturel comme support et en profite pour faire une critique acerbe de la société. C’est drôle, cocasse et délicieusement absurde.

LA FEMME QUI EN SAVAIT TROP (Allemagne/Iran) - 2024

(The witness) (1h40) de Nader Saeivar, co-écrit avec Jafar Panahi

avec Maryam Boubani, Hana Kamkar, Nader Naderpour, Abbas Imani, Ghazal Shojaei

En Iran, Tarlan (Maryam Boubani), professeur d’histoire à la retraite, passe beaucoup de temps avec sa fille adoptive et sa petite fille. Sa fille (Hana Kamkar, chanteuse iranienne), professeur de danse reconnue, poste des vidéos de ses chorégraphies sur Internet, ce qui ne plaît pas du tout à son mari, homme violent, mais intouchable du fait de son poste important. Un jour, Tarlan voit quelque chose que son gendre dissimule. Pourra-t-elle le dénoncer sans recevoir des menaces ?

A partir d’un scénario écrit à quatre mains (Saeivar/Panahi), le film dresse l’amère constat d’un pays religieux et patriarcal. Un pays où la loi dit que si un mari tue l’amant de sa femme dans son lit, il ne sera pas condamné. Un pays où un fils ne défend même pas sa propre mère, parce qu’elle est une femme. Un pays néanmoins où des femmes osent retirer le foulard islamique (tel que l’a fait Maryam Boubani dans la vraie vie), note d’espoir symbolisée par la danse de Ghazal (Ghazal Shojaei) la petite fille, à la toute fin. Brûlant plaidoyer en soutien du mouvement « Femme, Vie, Liberté ».

LA GUERRE DES ROSE (USA/GB) - 2025

(The Roses) (1h45) de Jay Roach

avec Olivia Colman, Benedict Cumberbatch, Kate McKinnon, Andy Samberg, Allison Janney, Belinda Bromilow, Zoë Chao, Jamie Demetriou, Sunita Mani, Ncuti Gatwa

36 ans après la première adaptation du roman The war of the Roses du dramaturge américain Warren Adler (décédé en 2019) par Dany de Vito, Jay Roach propose une nouvelle version de ce couple qui se sépare avec pertes et fracas. Emportés par les excellents Olivia Colman et Benedict Cumberbatch, le film nous livre des joutes verbales mémorables ainsi que des coups pendables de circonstance, au moment du partage des biens, à savoir leur incroyable maison, avec tous les pièges qu’elle peut receler. Ainsi l’on passe de leur première rencontre sur l’air de Happy Together le tubedes Turtles en 1967, au succès de la chef d’un côté et de l’architecte de l’autre, puis au fiasco pour finalement les retrouver devant une conseillère conjugale désespérée par leur cas. Toujours drôle et enlevé, l’histoire épouse les travers de notre société moderne.

MIROIRS No. 3 (Allemagne) - 2025

(1h26) de Christian Petzold

avec Paula Beer, Barbara Auer, Matthias Brandt, Enno Trebs, Philip Froissant, Victoire Laly, Marcel Heuperman, Hendrik Heutmann, Christoph Glaubacker, Christian Koerner, Lukas Elszel, Sascha Eichenauer, Mehmet Kucak, Katrin Gajndr, Sebastian Gäbel, Yee Him Wong

Roulant à vive allure en décapotable, sur une route de campagne, Laura (Paula Beer) et son compagnon rentrent à Berlin. Le véhicule quitte la route et se renverse. Laura ressort indemne de l’accident et demande à une femme, Betty (Barbara Auer), qui a assisté à la scène, de s’installer chez elle, le temps de récupérer psychologiquement. Une relation mère-fille s’instaure, au grand dam du mari et du fils, inquiets pour Betty.

Présenté à la Quinzaine des Cinéastes au dernier Festival de Cannes, Christian Petzold retrouve pour la quatrième fois, son actrice fétiche la lumineuse Paula Beer. Magnifique histoire sur la reconstruction de deux femmes qui ont besoin l’une de l’autre pour continuer à vivre, voir l’horizon au bout de leur peine. D’ailleurs, on ne saura jamais laquelle a le plus besoin de l’autre. Le film est à l’économie d’actions et de paroles et nous projette dans une campagne apaisante ou le simple fait de repeindre une barrière offre une certaine sérénité, sur les notes de Miroirs No. 3 composé Maurice Ravel.

PRIS AU PIEGE - CAUGHT STEALING (USA) - 2025

(Caught stealing) (1h46) de Darren Aronofsky

avec Austin Butler, Regina King, Zoë Kravitz, Matt Smith, Griffin Dunne, Vincent D’Onofrio, Liev Sshreiber, Carol Kane, Bad Bunny, Laura Dern

Fin des années 90, Hank (Austin Butler), ex-prodige de baseball et barman de nuit, a une vie bien rangée et une copine sexy (Zoë Kravitz). Tout dérape lorsque que son voisin de palier, Russ (Matt Smith, affublé d’une crète iroquoise) lui confie son chat. C’est là que commencent les problèmes, mais alors les très très gros problèmes…

Embarqué malgré lui dans une course poursuite sans fin, Hank doit échapper à des gros bras russes mafieux - pléonasme -, à deux Hébreux pratiquants - pas très catholiques -, à une femme-flic douteuse, à sa mère qui l’appelle sans cesse et j’en passe. Une mise en scène musclée, sans temps mort qui laisse une place à un humour grinçant, même si notre héros est un peu trop indestructible au vu d’une opération et du nombre de coups reçus (seul bémol). Le plan final révélera un personnage majeur mais que l’on ne voit jamais auparavant.

LE ROI SOLEIL (France) - 2025

(1h56) de Vincent Maël Cardona

avec Pio Marmaï, Lucie Zhang, Sofiane Zermani, Maria de Medeiros, Panayotis Pascot, Joseph Olivennes, Nemo Schiffman, Claude Aufaure

Dans un bar-PMU à Versailles, « Le Roi Soleil », des habitués discutent. Esmé (Lucie Zhang), la serveuse, affiche les résultats du Loto. Un vieux monsieur (Claude Aufaure) vérifie les numéros de son billet. Il a gagné le gros lot. Ému, il sort pour encaisser son lot mais en oublie son ticket ! Le ticket devient source de convoitise, un coup de feu est tiré, tout dérape.

Vincent Maël Cardona, auteur du film Les magnétiques (2021), et son scénariste Olivier Demangel, entraîne les spectateurs dans une spirale de scénarios possibles, relevant le défi « et si… ça c’était passé autrement ». Ses personnages, tels des marionnettes sont poussés à l’extrême et deviennent incontrôlables suivant les situations, les différents points de vue et révèlent leur vrai visage (cupide) devant l’appât du gain. Un huis clos aux rebondissements aussi noirs que jubilatoires. Malin, efficace et savoureux.

ET AUSSI

BONJOUR LA LANGUE (France) - 2023

(1h20) de et avec Paul Vecchiali

avec Pascal Cervo, Julien Lucq

ESCAPE FROM THE 21st CENTURY (Chine) - 2024

(1h38) de Yang Li

avec Ruoyun Zhang, Yichen Chen, Yang Song, Zhuozhao Li, Yanmanzi Zhu, Fanding Ma, Leon Lee, Qixuan Kang, Elane Zhong, Xiaoliang Wu, Zhengrong Wen, Liang Shi

FAMILY THERAPY (Serbie/Norvège/Croatie/Slovénie/Italie) - 2024

(2h02) de Sonja Prosenc

avec Marco Mandic, Katarina Stegnar, Aliocha Schneider, Mila Bezjak, Judita Frankovic, Jure Hennigman

LE SANG ET LA BOUE (France/Allemagne) - 2024

(1h30) de Jean-Gabriel Leynaud

Documentaire

VEILLEURS DE NUIT (France) - 2025

(1h09) de Juliette de Marcillac

Documentaire

Véronique REGOUDY-BAZAIA