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affiche Les sorties du 26 janvier 2022

Les sorties du 26 janvier 2022

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Genre : Ciné région

L'Actu

 « Adieu Paris » (1h36) de et avec Edouard Baer.

Huit vieux amis (des écrivains, des artistes…) doivent se retrouver pour leur déjeuner annuel à la Closerie des Lilas. Les premiers arrivés ne font pas bon accueil à l’invité exceptionnel (Benoît Poelvoorde) - persona non grata, dans ce cercle très fermé, pour une maladresse jugée inexcusable. Fier, il restera au bar tout en épiant le groupe dont il aimerait tant faire partie.

Ce petit monde parisien, machiste, vieillissant, s’attable autour d’un pot-au-feu. Le vin aidant, les langues se délient, les masques tombent et les phrases assassines aussi.

Des rôles remarquablement bien écrits pour une brochette d’acteurs au mieux de leur forme. De l’excentrique au nostalgique en passant par le cabotin et au désabusé, ces gloires d’antan doivent dire adieu à Paris.

NB Le film est dédié à Jean-François Stévenin, l’Auvergnat aubergiste, disparu en 2021.

(Voir également la grande critique de notre ami Patrick Langhenhoven)

« The lost Leonardo » (1h40) d’Andreas Koefoed.

Documentaire-enquête autour du « Salvator Mundi » (« Le sauveur du monde ») attribué à Leonard de Vinci et probablement à l’un de ses élèves.

Pendant longtemps on a cru que cette peinture du Christ, datant de 1500, était perdue depuis le XVIIème siècle. Mais elle est retrouvée dans une collection privée à La Nouvelle Orléans, en 2005. Le tableau est examiné, analysé, restauré, authentifié, expertisé, estimé, adjugé. Enfin, vendu aux enchères pour 450 millions de dollars en 2017. L’œuvre la plus commentée est aussi la plus chère jamais vendue au monde.

Passionnante investigation filmée sur trois ans, qui explore une technique, mais aussi le pouvoir et l’argent et se clôt sur le jeu de la mondialisation. Si chaque intervenant nous livre son avis éclairé et démonte le précédent témoignage, le « Leonardo perdu », lui,  n’a toujours pas dévoilé son mystère.

« Presque » (1h32) de et avec Bernard Campan et Alexandre Jollien.

Louis (Bernard Campan), croque-mort, renverse accidentellement Igor (Alexandre Jollien), livreur de produits Bio. Autant le premier est taciturne et ne pense qu’à sa société de pompes funèbres, autant le deuxième respire la joie de vivre et ce malgré son handicap, survenu à sa naissance.

Comme souvent dans un road-movie - en corbillard de Lausanne à Montpellier ! - le film décrit la naissance d’une franche amitié, pas gagnée d’avance ; mais ici il est ponctué de belles pages de philosophie.

Amis dans la vraie vie depuis plus de dix-huit ans, Bernard Campan et Alexandre Jollien * (écrivain et philosophe suisse) traitent avec délicatesse, mais aussi avec beaucoup d’humour, du handicap et du regard des autres.

* Alexandre Jollien a obtenu une maîtrise de philosophie et il est l’auteur d’une dizaine d’ouvrages, et pourtant atteint d’une infirmité motrice cérébrale.

« Une jeune fille qui va bien » (1h38) de Sandrine Kiberlain.

Eté 1942, Paris est occupé mais la vie continue. Irène (lumineuse Rebecca Marder) entend bien vivre l’insouciance de ses 19 ans. Elle se consume pour le théâtre et passe son temps entre les répétitions, ses amis, son nouvel amour (Cyril Metzger) et sa famille. Elle ne sait pas que, bientôt, tous les Juifs devront porter l’étoile jaune.

Sandrine Kiberlain signe le scénario et la réalisation d’un premier film très personnel. Le film se déroule sous l’Occupation, sans que l’on ne voit l’ombre d’une botte allemande et c’est sa très grande force, dont le point d’orgue sera le tout dernier plan. L’histoire suit les premiers pas d’une jeune fille qui entre dans la vie d’adulte et qui ne vit que pour le concours du Conservatoire. Françoise Widhoff (qui est monteuse dans la vie) interprète avec justesse et lucidité le rôle de la grand-mère d’Irène, prénommée Marceline dans le film en hommage à Marceline Loridan-Ivens, romancière et scénariste, survivante de la Shoah, et grande amie de Sandrine Kiberlain.

(Voir également la grande critique de notre ami Patrick Langhenhoven)

Et aussi :

 « Nos âmes d’enfants» (1h48) en N&B de Mike Mills.

Pour rendre service à sa sœur, Johnny (Joaquin Phoenix) accepte de s’occuper pendant quelques jours de son neveu, Jesse (Woody Norman). Alors qu’il interview des jeunes sur la vision de leur futur, il n’a aucune idée de la façon de s’occuper d’un gamin de neuf ans, bavard et fantasque.

Jolis moments de complicité et de tendresse maladroite entre un célibataire et un gamin déjà mature, qui vont tenter de s’apprivoiser, chacun apprenant de l’autre et qui donne à Joaquin Phoenix une occasion de nous livrer toutes les palettes de son talent.

« Un monde » (1h13) de Laura Wandel.

C’est la rentrée des classes pour Nora (Maya Vanderbecque) et son grand frère Abel (Günter Duret). Mais tout bascule lorsque Nora découvre qu’Abel est harcelé par d’autres élèves, et qu’elle promet de ne rien dire.

Une histoire filmée à hauteur d’enfant - les adultes sont souvent filmés hors cadre - décrivant toute la cruauté parfois de leur monde. Un premier film coup de poing, et aussi une formidable leçon de courage chez des gamins prisonniers dans leur cour de récréation.

Véronique Regoudy-Bazaia