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affiche Les sorties du 22 mars 2023

Les sorties du 22 mars 2023

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Genre : Ciné région

L'Actu

DE GRANDES ESPERANCES (1h45) de Sylvain Desclous
Avec Rebecca Marder, Benjamin Lavernhe, Emmanuelle Bercot, Marc Barbé, Pascal Elso, Thomas Thevenoud, Cédric Appieto, Jean-Emmanuel Pagni, Pascal Reneric, Aurélie Marpeaux, Holy Fatma et Marie-Pierre Nouveau


Madeleine (Rebecca Marder) passe l’été en Corse, chez son fiancé Antoine (Benjamin Lavernhe). Ensemble, ils révisent l’oral de l’ENA. Sur une petite route, le couple se trouve confronté à un automobiliste énervé. L’altercation vire au drame. De grandes espérances, ils en avaient, mais leur monde vacille à la suite d’une dissimulation.
Après des études en sciences politiques, le réalisateur Sylvain Desclous (Vendeur, 2016) s’est tourné vers le cinéma. De grandes espérances son troisième long métrage, oppose deux jeunes prometteurs et ambitieux étudiants issus de classes sociales différentes. Le film oscille entre thriller et film politique et décrit la fracture d’un couple face au mensonge qui les ronge et qui pourrait faire barrage à leur carrière politique. La tension décrite tout le long du film est à l’égal du jeu impeccable du jeune couple (également couple à la ville). L’occasion également d’apprécier Marc Barbé, dans le rôle d’un père taiseux, que l’on va retrouver prochainement en capitaine de Tréville dans Les trois Mousquetaires : d’Artagnan de Martin Bourboulon.
(Voir également la grande critique dans l’onglet Cinéma)


LE BLEU DU CAFTAN (2h04) de Maryam Touzani
Avec Lubna Azabal, Saleh Bakri, Ayoub Missioui et Zakaria Atifi

    
Halim (Saleh Bakri) est un maalem. C’est-à-dire qu’il est passé maître dans la confection de caftans (longue tunique), un art qui demande autant d’application que de temps. Lui et sa femme Mina (Lubna Azabal) tiennent une boutique dans la médina de Salé. Même si Halim rencontre des hommes au hammam, leur couple est uni. Youssef (Ayoub Missioui), un jeune apprenti, vient bouleverser leur vie bien rangée.
Le bleu du caftan est le deuxième film de la réalisatrice marocaine Maryam Touzani (Adam, 2019) et a été présenté dans la sélection « Un Certain Regard » lors du Festival de Cannes 2022. Elle est partie de son amour pour les métiers d’artisans (de ceux qui commencent à s’éteindre) pour planter son décor et nous transporter dans un monde qui semble intemporel. Si l’homosexualité d’Halim est cachée (car punie de peine de prison au Maroc), la maladie de Mina l’est tout autant. Un film tout en délicatesse et sensualité (les tissus, la peau…) qui nous conduit, le temps nécessaire à la confection d’un caftan, jusqu’à une scène finale qui nous submerge d’émotion.


DALVA (1h20) d’Emmanuelle Nicot
Avec Zelda Samson, Alexis Manenti, Fanta Guirassy, Marie Denarnaud, Jean-Louis Coulloch’h, Sandrine Blancke, Maïa Sandoz, Charlie Drache, Roman Coustère Hachez, Babetida Sadjo, Gilles David et Abdelmounim Snoussi


Dalva (Zelda Samson) a douze ans. Elle appelle son père (Jean-Louis Coulloch’h, L’amant de Lady Chatterley, 2006) par son prénom, s’habille et se maquille comme une femme. Celui-ci est brusquement arrêté par la police et Dalva est placée dans un foyer. Dans un déni total, Dalva va devoir se reconstruire auprès de camarades de son âge.
C’est le premier long métrage d’Emmanuelle Nicot, directrice de casting, spécialisée en « casting sauvage », qui a également assuré le casting de son film. Elle dresse un portrait d’une toute jeune fille, magistralement interprété par Zelda Samson (dont c’est le premier rôle au cinéma), sous l’emprise d’un père, qui lui fait confondre amour filial et amour de couple. Une immersion sans complaisance sur le travail des éducateurs en foyer, dont la lourde mission est d’accompagner, sans jamais prendre le rôle de parent.


ETERNAL DAUGHTER (1h36) de Joanna Hogg
Avec Tilda Swinton, Carly-Sophia Davies, Joseph Mydell, Zinnia Davies-Cooke, Alfie Sankey-Green et August Joshi


Un hôtel perdu dans la campagne Galloise, des couloirs vides, un brouillard de circonstance, une étrange atmosphère… Tel est le lieu de villégiature de Julie (Tilda Swinton), réalisatrice, venue trouver l’inspiration auprès de sa mère Rosalind (Tilda Swinton également).
Dans son sixième long métrage, Joanna Hogg (The souvenir part I et II, 2022) décrit avec une grande finesse les rapports mère/fille dans un cadre mystérieux à la lisière du surnaturel, avec une Tilda Swinton décidemment capable de tout incarner.


SAULES AVEUGLES, FEMME ENDORMIE (1h45) de Pierre Földes                                                                           

Film d’animation avec les voix d’Amaury de Crayencour, Mathilde Auneveux, Arnaud Maillard, Feodore Atkine, Bruno Paviot, Pierre Földes, Laurent Stocker, Jean-Pierre Kalfon, Noée Abita et Marie-Christine Barrault


Tokyo, 2011. Suite au tremblement de terre et au tsunami, Kyoko (Mathilde Auneveux) quitte subitement Komura (Amaury de Crayencour), son mari attaché commercial. Celui-ci se voit confier une boîte à livrer dans le nord du pays. Son collègue, Katagiri (Arnaud Maillard), agent de recouvrement découvre chez lui une grenouille géante (Pierre Földes) venue lui demander de l’aide pour sauver Tokyo d’un autre tremblement de terre.
Un scénario dingue, d’après les nouvelles d’Haruki Murami, empreint de poésie, de mystère dans un Japon encore meurtri par les séismes et les tsunamis et ses traumas du XXème siècle. D’une beauté graphique confondante et une véritable surprise de tous les plans. Et certainement la palme du plus beau titre de l’année.


SUR LES CHEMINS NOIRS (1h35) de Denis Imbert
Avec Jean Dujardin, Izïa Higelin, Anny Duperey, Jonathan Zaccaï, Joséphine Japy, Dylan Robert et Sylvain Tesson


Un soir d’ivresse, Pierre (Jean Dujardin) fait une chute, qui le plonge dans le coma. A son réveil à l’hôpital, il se fait la promesse de parcourir à pied la diagonale du vide, qui va l’emmener du Mercantour au Cotentin. Le chemin en solitaire qu’il s’impose sera émaillé de retrouvailles avec sa sœur (Izïa Higelin), sa tante (Anny Duperey), son ami (Jonathan Zaccaï), son ancienne amoureuse (Joséphine Japy) et de rencontres…
Adapté du récit autobiographique de Sylvain Tesson (succès littéraire de 2016), le film nous livre un parcours de 1302 km fait de souffrance, de colère et finalement de renaissance. Introspection d’un trompe-la-mort, empruntant les petits « chemins noirs », ces sentiers qui traversent la France rurale mais ne figurent sur aucune carte.


VALENTINA (1h05) de Chelo Loureiro
Film d’animation, à partir de 4 ans, avec les voix françaises de Jeanne Métivier, Laetitia Casta, Sarah Vergès, Eric Mie, Françoise Markun, Louis Collet, Audrey Di Nardo et Laurence Lecler


Valentina est une petite fille choyée par sa grand-mère qui lui transmet, avant de s’en aller, l’envie de croire que tout est possible si l’on s’en donne les moyens. Dans un voyage imaginaire à la recherche de sa grand-mère, Valentina devra affronter seule sa trisomie 21.
Goya du Meilleur Film d’Animation 2022, le film nous emmène dans un pays féérique dans lequel vivent et chantent les pièces d’un échiquier géant. Voyage initiatique d’une petite fille drôle et charmante qui parviendra à surmonter son handicap pour réaliser son rêve.


Et aussi :


Séance de rattrapage :

LES CHOSES SIMPLES (1h35) d’Eric Besnard
Avec Lambert Wilson, Grégory Gadebois, Marie Gillain, Betty Pierucci Berthoud, Antoine Gouy, Magali Bonat, Déborah Lamy, Pascal Gimenez, Amandine Longeac, Pasquale d’Inca et Félix Fournier


Tout oppose Vincent (Lambert Wilson), brillant entrepreneur mais hautain, à Pierre (Grégory Gadebois), scientifique bourru retiré du monde civilisé. Ils vont se rencontrer au hasard d’une panne automobile. Si au contact de Pierre, Vincent va réapprendre le calme et la vie à la montagne, Pierre, lui, va surmonter ses peurs.
Après Délicieux (2021), Eric Besnard retrouve son comédien Grégory Gadebois, et nous entraîne sur le chemin des choses simples, une omelette, une tisane maison, une sieste dans un hamac, la fabrication de mouches… La force du film c’est l’irruption d’un troisième personnage, Camille (Marie Gillain), la belle-sœur de Pierre. Alors que le duo mal assorti s’embrouille, Vincent, tel Cupidon, va se dévoiler et apporter à son tour son expérience bienveillante.
(Voir également la grande critique dans l’onglet Cinéma)


Véronique Regoudy-Bazaia