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LES SORTIES DU 1er JANVIER 2025

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Genre : Ciné région

L'Actu

LES SORTIES DU 1er JANVIER 2025

LES COUPS DE CŒUR

UN OURS DANS LE JURA (France) - 2024

(1h48) de et avec Franck Dubosc

avec Laure Calamy, Benoît Poelvoorde, Joséphine de Meaux, Kim Higelin, Mehdi Meskar, Emmanuelle Devos, Anne Le Ny, Louka Meliava, Christophe Canard

Il n’y a pas d’ours dans le Jura !, se plaisent à répéter tel un leitmotiv les protagonistes du film. Et pourtant si. C’est en voulant en éviter un, sur une route, que la vie de Michel (sobre Franck Dubosc) va basculer tout comme la voiture qui arrivait en face. Il avoue à sa femme, Cathy (malicieuse Laure Calamy), qu’il a tué deux étrangers. C’est là que les ennuis commencent… ou pas.

Pour sa troisième réalisation - après Tout le monde debout (2018) et Rumba la vie (2021) deux comédies somme toute assez tendres et humaines, plus axées sur un personnage central en quête de rédemption -, Franck Dubosc, et sa co-scénariste Sarah Kaminsky, nous ici offre une comédie meurtrière très réussie, qui lorgnerait vers les réalisations des frères Coen ou celles de Sam Raimi. On pense bien sûr à Fargo ou à Un plan simple, mais aussi à Mais qui a tué Harry ? d’Hitchcock. Bien écrit et plein de surprises, le film est enlevé par une bonne direction d’acteurs, à commencer par un Benoît Poelvoorde au mieux de sa forme.

BIRD (France/USA/UK) - 2024

(1h59) d’Andrea Arnold

avec Barry Keoghan, Franz Rogowski, Nykiya Adams, Jason Buda, Jasmine Jobson, James Nelson-Joyce, Frankie Box

Bug (Barry Keoghan), devenu père très jeune, essaie tant bien que mal de s’occuper de ses deux enfants, Bailey (Nykiya Adams) et Hunter (Jason Buda), dans un squat au nord du Kent. Le père, plus intéressé dans un business juteux de bave de crapaud et à son prochain mariage, ne voit pas son adolescente de 12 ans grandir. Elle, elle s’évade en regardant les oiseaux, jusqu’au jour où elle rencontre un vagabond en kilt, prénommé Bird (Franz Rogowski) - le « bird » du titre.

On est pas loin du conte fantastique initiatique, mais cependant ancré dans un réalisme social, ceux des laissés-pour-compte, qui est la patte d’Andrea Arnold. Si on a souvent comparé son cinéma à celui de Ken Loach ou encore des frères Dardennes, la réalisatrice nous surprend toujours par son petit supplément d’humanité en convoquant dans son écriture un certain lyrisme de bon aloi.

MAJA Une épopée finlandaise (Finlande) - 2024

(Myrskyluodon Maija) (2h44) de Tiina Lymi

avec Amanda Jansson, Linus Troedsson, Jonna Järnefelt, Desmond Eastwood, Tony Doyle

Au XIXème siècle, Maja (Amanda Jansson), une toute jeune fille, accepte un mariage arrangé avec Janne (Linus Troedsson), simple pêcheur. Ils s’installent à Stormskerry, petite île isolée aux rives poissonneuses. Ils y élèveront leurs enfants, dans une nature sauvage et rude, mais en parfaite liberté. Jusqu’au jour où des soldats britanniques (conséquence d’un conflit qui opposa la Suède et la Russie) envahissent leur île. Janne doit fuir. Maja reste seule face aux épreuves.

Tiina Lymi a adapté la saga-littéraire d’Anni Blomqvist (romancière finlandaise-suédoise), qui comprend cinq tomes (soit près de 1300 pages) publiés à la fin des années 60 et au début des années 70. Si ses livres n’ont toujours pas été traduits en français, ils ont été adaptés pour la télévision nordique (1975/1976). Le film à gros budget est devenu le plus coûteux de la Finlande, à ce jour. Le tournage s’est déroulé entre 2022 et 2023 sur les îles Åland, dont les paysages changent au gré des saisons, magnifiés par une photo exceptionnelle. Une véritable épopée féministe, servie par la résiliente Amanda Jansson.

TOUT IRA BIEN (Hong Kong) - 2024

(All shall be well) (1h33) de Ray Yeung

avec Patra Au Ga Man, Maggie Li Lin Lin, Tai Bo, Hui So Ying, Leung Chung Hang, Fish Liew Chi Yu, Rachel Leung

Angie (Patra Au Ga Man) et Pat (Maggie Li Lin Lin) filent le parfait amour depuis une trentaine d’années. Elles partagent leur temps entre les fêtes familiales, les repas et leur projet de créer un site de vêtements seniors. Pat décède brusquement et sa famille exclu Pat comme si leur histoire n’avait jamais compté, pour de sombres intérêts, par jalousie... Angie devra se battre pour accomplir la dernière volonté de sa compagne.

Le nouveau film de Ray Yeung se fait l’écho féminin de son précédent long métrage Un printemps à Hong Kong, sorti en 2021. Il y décrit avec finesse et douceur des amours homosexuelles, encore mal considérées à Hong Kong, dans une société toujours attachée aux coutumes chinoises traditionnelles teintées d’homophobie. L’occasion également d’évoquer les droits de succession pour les couples du même sexe et d’aborder les droits de la communauté LGBT. Le plan final résonne comme une délivrance parmi une famille choisie, celle-là, la famille de cœur.

 A VOIR AUSSI CETTE SEMAINE

L’AMOUR AU PRESENT (UK) - 2024

(We live in time) (1h44) de John  Crowley

avec Andrew Garfield, Florence Pugh, Grace Delaney, Lee Braithwiate, Aoife Hinds, Adam James, Douglas Hodge, Marama Corlett

La première rencontre entre Almut (Florence Pugh) et Tobias (Andrew Garfield) fut percutante, littéralement parlant. Qu’à cela ne tienne, c’est le coup de foudre. De cet amour naîtra une petite fille, en passant par une PMA. Tout serait parfait si ce n’est l’annonce faite à Almut de son cancer.

Au-delà du simple mélo et son cortège de larmes, John Crowley, réalisateur irlandais au style délicat (Le ChardonneretBrooklyn), joue la carte du flash-back, déconstruit son histoire pour intensifier le propos. Le grand tourbillon de la vie, semé d’embûches (une PMA, un accouchement improbable, un cancer agressif et ses récidives, de grandes espérances professionnelles…), avec l’espoir de ne pas être oubliée.

EEPHUS Le dernier tour de piste (France/USA) - 2024

(Eephus) (1h38) de Carson Lund

avec Keith William Richards,  Cliff Blake, Ray Hryb, Bill “Spaceman Lee, Stephen Radochia, David Pridemore, Keith Poulson, Frederick Wiseman

Le film, présenté à la Quinzaine des Cinéastes 2024, raconte la dernière rencontre entre deux équipes amateurs de base-ball, sur un terrain voué à une démolition prochaine.

Le récit est filmé sur une journée entière, c’est-à-dire le temps de la durée d’un match, jusqu’à la nuit tombée. Une jolie nostalgie tient le propos, mais à recommander uniquement aux fans de ce sport phare aux Etats-Unis.

MIKA EX MACHINA (France) - 2024

(1h35) de et avec Deborah Saïag et Mika Tard

avec Océan, Iris Brey, Ludivine Sagnier, Charlie Biboun, Daniel Gourdon

Mika, en couple avec Deborah, mène l’enquête pour tenter de savoir qui dépose des petits objets quelconques sur sa moto garée en bas de son immeuble dans le 3ème arrondissement de Paris. Armée de jumelles et d’une petite caméra, elle entraîne tout son entourage dans son obsession, soupçonne tout le monde, sa communauté, ses voisins, les SDF.

Entre documentaire et fiction, un petit film bien ficelé et qui tient en haleine jusqu’au dénouement.

PEPE (Namibie/République Dominicaine/France/Allemagne) - 2024

(2h02) de Nelson Carlo de Los Santos Arias

Documentaire

Ours d’Argent à la dernière Berlinale, Nelson Carlo de Los Santos Arias nous entraîne de la Namibie à la Colombie. Il suit le périple d’un hippopotame, prénommé Pepe, importé clandestinement par le narcotrafiquant Pablo Escobar, fan d’animaux exotiques en tout genre.

A l’instar du film Dahomey de Mati Diop (Ours d’Or la même année), qui, elle, filme des œuvres d’art - douées de parole - qui sont rendues à leur pays, le réalisateur donne la parole au fantôme de Pepe - arraché à sa terre natale -, abattu en 2009 car jugé trop dangereux pour la population.

PYRAMIDIEN (Norvège/France) - 2024

(1h15) de Damien Faure

avec David D’Ingéo

QUEENDOM (France/USA) - 2023

(1h38) d’Agniia Galdanova

Documentaire avec Gena Marvin

QUIET LIFE (Suède/Finlande/Estonie/Grèce/Allemagne/France) - 2024

(1h39) d’Alexandro Avranas

avec Chulpan Khamatova, Grigory Dobrygin, Naomi Lamp, Miroslava Pashutina

A prime abord, on se croirait dans un film postapocalyptique - une famille est installée dans une maison aseptisée, on leur donne des consignes. Il n’en est rien. Un curieux phénomène est apparu tout d’abord en Suède au début des années 2000, il s’agit du syndrome de résignation, principalement décelé chez les enfants de demandeurs d’asile. Le réalisateur nous décrit ce phénomène récent, à travers l’histoire d’une famille russe demandant l’asile politique. Leur requête ayant été refusée, leur fille cadette tombe dans le coma, elle est victime du syndrome de résignation.

Parti d’un fait divers, Alexandro Avranas nous livre une œuvre à l’image soignée, et suit le parcours de parents démunis et effondrés.

SCHIRKOA, La cité des fables (France/Inde) - 2024

(Schirkoa : in lies we trust) (1h43) d’Ishan Schukla

Animation

SIX JOURS (France) - 2024

(The chase) (1h41) de Juan Carlos Medina

avec Sami Bouajila, Julie Gayet, Gilles Cohen, Marilyne Canto, Yanick Choirat

Remake du film coréen de Jeong Geun-seop, tourné en 2013 mais demeuré inédit en France. Dix ans après un kidnapping qui avait conduit à la mort d’un enfant, un inspecteur de police n’a plus que six jours – avant que le dossier ne soit clos définitivement - pour retrouver l’auteur du rapt. Une course effrénée s’en suit, elle fait tout l’intérêt du film et masque les rebondissements un peu trop lourds.

LA SOURCE (CDN/Tunisie/France) - 2024

(Mé el aïn) (1h58) de Meryam Joobeur

avec Salha Nasraoui, Adam Bessa, Mohamed Hassine Grayaa, Malek Mechergui, Rayan Mechergui, Chaker Mechergui, Dea Liane

Dans un village reculé de Tunisie, les parents de Mehdi et Amine cherchent en vain à comprendre pourquoi leurs deux fils aînés sont partis rejoindre Daesch. Medhi revient seul, accompagné de son épouse drapée d’un niqab. Mystérieuse par son mutisme et ne dévoilant que ses yeux clairs envoûtants. Parallèlement, Bilal, le flic local et ami de la famille, enquête sur plusieurs disparitions mystérieuses. Pour son premier long métrage, Meryam Joobeur plonge ses personnages dans un monde onirique qui en fait sa force et sa grande beauté, contrastant avec la réalité de l’engagement djihadiste.

TOTTO-CHAN, La petite fille à la fenêtre (Japon) - 2023

(1h54) de Shinnosuke Yakuwa

Animation

Totto-Chan, espiègle fillette grandissant dans le Japon en guerre, tente d’entrer dans le moule des enfants bien disciplinés. En vain. 

« Ceci est la vraie histoire d’une petite fille, élève dans une école de Tokyo », annonce-t-on en ouverture du film. Née en août 1933, Tetsuko Kuroyanagi (Totto-Chan dans la vraie vie) a été renvoyée de son école primaire pour comportement turbulent. Dans sa nouvelle école, elle bénéficiera de la méthode d’éducation d’Emile Jacques-Dalcroze. Plus tard, elle écrira son histoire. Le roman deviendra un best-seller en 1981, mais ne sera traduit en français qu’en 2006. Passage d’un monde d’insouciance bientôt confronté à la réalité de la guerre, sur fond d’antimilitarisme.

Véronique REGOUDY-BAZAIA