Les Musiciens
Genre : Drame
Pays : France
Durée : 1h42
Réalisateur : Grégory Magne
Acteurs : Valérie Donzelli, Frédéric Pierrot, Mathieu Spinosi
Pour honorer la mémoire de son père et concrétiser son rêve, Astrid Thompson, sa fille, réunit un quatuor pour interpréter, avec des stradivarius patinés par le temps, une œuvre contemporaine. Elle vient de découvrir le dernier des quatre, au total, deux violons, un alto et un violoncelle. Il reste à trouver les musiciens capables de porter aux nues la composition de Charlie Beaumont, retiré du monde comme un ermite.
Après d'âpres négociations, il accepte de sortir de sa tanière pour tenter de souder les quatre prétendants à ce concert exceptionnel. Il devrait porter la musique au paradis des anges, au cœur de cette petite église discrète, à l’acoustique remarquable. Il reste toutefois bien du chemin avant que le rêve ne devienne réalité. La musique n’est pas qu’une question d’instruments et de virtuoses. C’est aussi une question d’harmonie. Ils ont sept jours pour la trouver.
« Vous savez, moi, si j’ai eu envie de faire de la musique, c’est pour me libérer de ce que je trouve pesant dans le langage. » Un musicien.
En trois films, L’air de rien (2012), Les parfums (2020) et aujourd’hui Les musiciens, Grégory Magne s'est-il fait le chantre des liens et des sens ? Après l’odorat, c’est l'ouïe qu’il met en avant, mais pas que. La première image éveille tous nos sens avec cet intérieur d’un violon que le luthier examine pour confirmer qu’il est bien de Stradivarius.
Le bois patiné, la caisse de résonance, les sons et l’envie de toucher ce bois si vieux devenu un instrument magique accorde tous nos sens. Nous allons pénétrer dans les secrets de la musique. Comment un morceau prend naissance, une partition devient bien plus que des notes sur du papier. Tout doit toucher à la perfection, des musiciens jusqu’au lieu où les notes éveilleront de nouveau, notre esprit et tous nos sens. Il est donc question d’oreille, de cœur, et d’un petit rien, ineffable, innommable.
« C’est une musique sublime, qui a une fonction de résolution : elle dit que lorsqu’on ne peut plus se parler, on peut encore s’entendre. » Thibault Pailler, luthier sur le film.
Il faut d’abord arriver à ce que quatre esprits et conceptions du jeu musical s’entendent pour trouver l’âme du morceau. Pour ce faire, c’est au compositeur Charlie Beaumont de tenter de réunir ces esprits différents pour ne faire qu’un. Le vieil ermite a plus d’un tour dans son sac pour aboutir à ses fins. La tâche n’est pas facile entre les tempéraments de chacun, les vieilles histoires amoureuses pour certains, et une jeune musicienne et ses followers.
La musique n’est pas statique, elle évolue, elle bouge avec ses interprètes et avec son compositeur qui n’hésite pas à reprendre certaines parties. C’est tout ce jeu des liens qui se tissent, se défont, se retrouvent, se perdent et s’unissent pour le meilleur qui fait sens et nous captive. Il n’est pas besoin d’être un spécialiste, c’est bien plus que les notes ce qui intéresse le réalisateur.
« Ici, la musique a sa propre dramaturgie, au service de laquelle sont les personnages, avec tempérament mais humilité. C’est justement ce qu’ils vont rechercher : oublier leur ego. » Grégoire Heizel, compositeur de la musique.
C’est la vibration des instruments qui vole dans l'air et se noue pour donner une âme à un morceau. C’est celle de Grégoire Hetzel qui compose la musique du film, personnage à part entière qui doit porter le jeu des acteurs, tous musiciens. La caméra glisse sur les visages, explore les paysages extérieurs rappelant qu’elle est aussi nature, naturelle.
Le chant des oiseaux semble être en écho aux notes qui viendront plus tard. La caméra saisit aussi les gestes de chacun, les archets frôlant les cordes, les lieux de pierre et de bois. Comme pour Les parfums, Grégory Magne nous emporte du chaos à l’harmonie dans un voyage au cœur d’un monde pudique se dénudant pour ravir nos sens.
Patrick Van langhenhoven
Fiche technique
Titre original : Les Musiciens
Réalisation : Grégory Magne
Scénario : Grégory Magne et Haroun
Musique : Grégoire Hetzel et Daniel Garlitsky
Décors : Valérie Faynot
Costumes : Bénédicte Mouret-Cherqui
Photographie : Pierre Cottereau
Son : Nicolas Cantin , Daniel Sobrino, Fanny Martin et Olivier Goinard
Montage : Béatrice Herminie
Production : Frédéric Jouve et Pierre-Louis Garnon
Société de production : Les Films Velvet et Baxter Films
Société de distribution : Pyramide Distribution
Pays de production : France
Langue originale : français
Format : couleur — 2,39:1 — son 5.1
Genre : Comédie dramatique
Durée : 102 minutes
Dates de sortie : 7 mai 2025
Distribution
Valérie Donzelli : Astrid Thompson
Frédéric Pierrot : Charlie Beaumont
Mathieu Spinosi : George Massaro, 1er violon
Emma Ravier : Apolline de Castre, alto
Daniel Garlitsky : Peter Nicolescu, 2e violon
Marie Vialle : Lise Carvalho, violoncelle
Valentin Pradier : Louis
Nicolas Bridet : le frère
François Ettori : le luthier