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affiche Les Misérables

Les Misérables

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Genre : Ciné région

L'Actu

Les Misérables
Genre : Drame
Pays : France   
Durée : 191 mn
Réalisateur : Jean-Paul Le Chanois                                                                                                                        
Acteurs : Jean Gabin, Danièle Delorme, Bernard Blier


Jean Valjean, condamné pour le vol d’un pain, retrouve la liberté, muni d’un passeport jaune. Il devra se présenter aux forces de l’ordre où qu’il aille. Un brave curé de campagne accueille cet homme de misère sans poser de question. Jean Valjean ne trouve rien de mieux, en lui volant son argenterie, d’alourdir sa peine. Le bon curé Myriel est en réalité un évêque. Il pardonne au sacripant et lui évite la prison.

Jean Valjean, pris de remords, guidé par le bien, devient Monsieur Madeleine, le maire d’un petit village. Après la mort de Fantine, une pauvre ouvrière sans le sou, il prend en charge sa fille, la petite Cosette. Javert, un inspecteur pugnace toujours à ses trousses, arrête un innocent. Jean Valjean se dénonce et s’évade une nouvelle fois du bagne.

Il fuit à la capitale avec la petite Cosette. Elle devient une jolie demoiselle, éprise Marius amoureux de la belle. La période est à la révolte, les barricades se dressent dans Paris. Jean Valjean fera preuve, une fois de plus, de bonté en sauvant Marius mais avec le terrible Javert toujours à ses trousses. Est-ce la fin de leurs tourments et le début d’une nouvelle vie ?


 Dans sa préface, Victor Hugo aura tout dit sur le poids de cette œuvre. « Tant que les trois problèmes du siècle, la dégradation de l’homme par le prolétariat, la déchéance de la femme par la faim, l'atrophie de l'enfant par la nuit, ne seront pas résolus, en d’autres termes et à un point de vue plus étendu encore, tant qu’il y aura sur la Terre ignorance et misère, des livres de la nature de celui-ci pourront ne pas être inutiles ».

 Il situe l’action entre la bataille de Waterloo (1815) et les émeutes de juin 1832. Les Misérables nous parle encore aujourd’hui par les thèmes qu’il développe. C’est un roman social, réaliste dans les descriptions et les situations qu’il raconte. C’est une galerie de personnages meurtris, blessés au fond de leur chair et de leur âme. Ils n’échappent pas à la condition humaine dramatique qu’ils devront surpasser pour trouver le bonheur dans un monde de misère.

C’est la réhabilitation de Jean Valjean, marqué par un destin noir, qui trouve la lumière avec l’évêque Myriel. C’est l’occasion pour Victor Hugo, à travers de longues digressions, d’exposer ses idées sur l’Histoire, la société, la religion. La première partie est consacrée à la rédemption de Jean Valjean et une critique du système judiciaire. La deuxième partie, derrière l’histoire d’amour, aborde la société de l’époque.

Le succès des Misérables est sans doute dû à la modernité de son écriture et son sujet, toujours d’actualité. Victor Hugo pense que l’amour et la compassion peuvent sauver les hommes. Au premier abord, le roman semble manichéen, les bons comme Jean ValJean , Myriel, Cosette, Marius, les mauvais Thénardier, Javert en un certain sens. La route est sombre mais au final, les méchants sont rattrapés par leurs mauvaises actions. Le tout finit par un mariage entre Cosette et Marius. Les Misérables est donc une œuvre multiple, à la fois épique romantique, politique et sociale.

Jean-Paul Le Chanois est un réalisateur à l’œuvre foisonnante, couvrant tous les genres, qui mérite d’être redécouverte. Il préfère ne pas trahir Victor Hugo en suivant le texte à la lettre. C’est la dixième adaptation et l’une des plus célèbres. Très fidèle à l’œuvre de son auteur, elle doit beaucoup au travail de l’écrivain, dialoguiste et scénariste, René Barjavel. Jean-Paul Le Chanois choisit son acteur fétiche pour incarner Jean Valjean, un Jean Gabin remarquable, encore inégalé.

 Il surprend en offrant à Bourvil, admirable, le rôle de Thénardier. La mise en scène évite la copie du roman pour trouver son propre souffle. Le film reste encore très moderne et ne souffre pas du temps qui passe. Jean-Paul Le Chanois, respectueux de l’œuvre d’Hugo, renoue à sa manière avec le côté épique du roman, non seulement dans certaines séquences, Waterloo, les égouts, mais aussi dans le cœur et le débat moral des personnages.

 Il traite de la même manière l’autre grande force de l’histoire, l'amour vu sous tous les angles, filial, chrétien, du père jusqu’au sacrifice, de la justice, et l’Amour avec un grand A. C’est version la plus fidèle et la meilleure des nombreuses adaptations. En 2025, deux nouvelles versions devraient voir le jour. Les Misérables n’ont pas fini de faire parler d’eux. Nous pourrions encore développer bien d’autres pistes tant le récit en fourmille comme pour Notre Dame de Paris.

Patrick Van Langhenhoven



DVD
Distributeur : Pathé                                                                                                                          
Vidéo : 16/9 - 2.35:1 Images : Couleurs                                                                                                                                                                           
Son : Dolby DTS mono                                                                                                                                            
Sous titres : Anglais, Français malentendant                                                                                                                           
Bonus :                                                                                                                                      
« Les Misérables de Victor Hugo, adaptation cinématographique d’une oeuvre majeure » par Delphine Gleizes et Arnaud Laster (2024, 27’38”)                                                               
Archive : interview de Bernard Blier et Jean-Paul Le Chanois, 1958 (Sonuma, 6’)


Fiche technique


    Titre original : Les Misérables
    Titre allemand : Die Elenden
    Titre italien : I Miserabili
    Réalisation : Jean-Paul Le Chanois
    Assistants-réalisation : Serge Vallin, Dagmar Bollin, Ruth Rischer, Max Friedmann, Michel Pezin
    Scénario : Jean-Paul Le Chanois, René Barjavel d'après le roman de Victor Hugo
    Adaptation : Jean-Paul Le Chanois, René Barjavel
    Dialogues : Jean-Paul Le Chanois, René Barjavel
    Décors : Serge Piménoff et Karl Schneider, assistés de Pierre Duquesne, Jacques Brizzio, Alfred Schulz
    Costumes : Marcel Escoffier assisté de Frédéric Junker, Jacqueline Guyot, Louise Schmidt
    Maquillages : Louis Bonnemaison, Yvonne Gaspérina
    Coiffures : Jules Chanteau
    Directeur de la photographie : Jacques Natteau
    Cadrages : Henri Tiquet, Alain Douarinou
    Assistants opérateurs : Max Lechevalier, Jacques Lacourie, Neil Binney
    Son : René-Christian Forget, René Sarazin, assistés de Fernand Janisse et Guy Maillet
    Montage : Emma Le Chanois et Jacqueline Aubery Du Bouley
    Musique : Georges van Parys
    Photographe de plateau : Roger Corbeau
    Scripte : Geneviève Cortier
    Régie : Jean Feix
    Secrétaire de production Charlotte Choquert
    Directeurs de production : Louis Duchesne, Paul Cadéac, Richard Brandt, Erich Kühne
    Sociétés de production : Pathé (France), DEFA (Allemagne), Serena Film (Italie)
    Société de distribution : Pathé (distributeur d'origine, France)
    Pays d'origine :  Allemagne de l'Est,  France,  Italie
    Langue originale : français
    Format : 35 mm - couleur (Technicolor) - 2.35:1 (Technirama) - monophonique
    Genre : drame
    Durée initiale : 242 minutes3,4,1
    Durée de la version DVD : 180 minutes
        1re époque : 85 minutes
        2e époque : 95 minutes
    Dates de sortie : 12 mars 1958
     Dates de sortie vidéo : 6 novembre 2024  

Distribution

    Jean Gabin : Jean Valjean / Champmathieu
    Bernard Blier : Javert père et fils
    Bourvil : Thénardier
    Giani Esposito : Marius Pontmercy
    Elfriede Florin: La Thénardier
    Silvia Monfort : Éponine Thénardier
    Béatrice Altariba : Cosette
    Martine Havet : Cosette enfant
    Danièle Delorme : Fantine
    Jimmy Urbain : Gavroche
    Isabelle Lobbé : Azelma
    Fernand Ledoux : Mgr Bienvenu Myriel
    Serge Reggiani : Enjolras
    Lucien Baroux : Monsieur Gillenormand
    Jean Murat : le colonel baron Georges Pontmercy
    la voix de Jean Topart : le narrateur
    Madeleine Barbulée : Sœur Simplice
    Marc Eyraud : Grantaire
    Pierre Tabard : Prouvaire, un révolutionnaire
    Jacques Harden : Courfeyrac
    Gérard Darrieu : Feuilly, un révolutionnaire
    Hans Ulrich Laufer : Combeferre
    Beyert : Bahorel
    Julienne Paroli : Mme Magloire
    Jean d'Yd : le père Mabeuf
    Suzanne Nivette : Mlle Gillenormand
    Jean Ozenne : le préfet de Montreuil-sur-Mer
    René Fleur : le cardinal
    Gabrielle Fontan : la mère supérieure du couvent
    Laure Paillette : Toussainte, la servante de la rue Plumet
    Paul Villé : Basque
    Louis Arbessier : le préfet de police
    Edmond Ardisson : le brigadier
    André Dalibert : le paysan au cheval à Montfermeil
    Luc Andrieux : un ouvrier insurgé
    Henri Guégan : Laigle, un ami de l'ABC
    Gerhard Bienert : le président du tribunal d'Arras
    Harry Hindemith : un bagnard
    Bernard Musson : Bamatabois, un bourgeois
    Robert Bazil : un commissaire
    Christian Fourcade : « Petit Pierre » (Gervais ou le petit ramoneur, dans le roman)
    Émile Genevois : le cocher de l'omnibus
    Jacques Marin : le secrétaire de M. Madeleine
    Jean Favre-Martin : « La Mort »
    Paul Bonifas : le médecin de l'hôpital
    François Darbon : un médecin
    Palmyre Levasseur : Sœur Perpétue
    Mag-Avril : la servante de M. Madeleine
    Henri Coutet : un charretier
    Raymonde Vattier : une bourgeoise
    Rodolphe Marcilly : l'huissier
    Paul Faivre (non crédité) : le cocher de M. Gillenormand
    Max Doria (non crédité) : le portier
    Christian Lude (non crédité) : le commissaire du Val-de-Grâce
    Mireille Daix (non créditée)6 : Éponine Thénardier enfant
    Pierre Ferval : le comptable de la prison
    Édouard Francomme : le secrétaire de mairie
    Franck Maurice : un homme de la bande
    Pierre Moncorbier
    Jean Blancheur
    Julien Maffre
    Arlette Patrick
    Roger Pelletier
    Marcel Rouzé
    Le chœur de la Chorale populaire de Paris
    Jimmy Perrys (non crédité) : le préposé aux libérables
    Jean Sylvère (non crédité)
    Daniel André
    Christian Brocard (non crédité)
    Raymond Carl (non crédité)
    Yvonne Decade (non créditée)
    Allain Dhurtal (non crédité)
    Jean-Paul Le Chanois (non crédité)
    Robert Porte (non crédité) : Paget
    Panikel (non crédité)
    Gerhard Biard (non crédité)
    André Wasley
    Georges Atlas
    Werner Dissl (non crédité)  : Brevet
    Rolf Moebius (non crédité)  : l'avocat général
    Werner Segtrop (non crédité)  : le défenseur au tribunal
    Nico Turoff (non crédité) : Chenildieu
    et 10 000 figurants de l'armée est-allemande (dans les scènes de la rue Saint-Denis)