Le clan des bêtes
Genre : Drame
Pays : Irlande
Durée : 1h46
Réalisateur : Christopher Andrews
Acteurs : Christopher Abbott, Barry Keoghan, Colm Meaney
Un berger irlandais est entraîné dans un conflit violent avec une ferme voisine, lorsque ses moutons sont attaqués par des inconnus…
Premier long métrage du réalisateur dont plusieurs courts ont, en quelque sorte, servi de préparation. Il est curieux de voir que la ruralité se fait de plus en plus jour au cinéma et c’est tant mieux. Mais après le volet social tel Petit paysan d’Hubert Charuel (2017), un virage est pris qui dépeint une certaine violence, au minimum une rudesse caractérisée des modes de vie. Récemment As Bestas de Rodrigo Sorogoyen (2022) et il y a quelques mois à peine Anna de Marco Amenta rhabillaient la pastoralité pour quelques saisons au moins.
Le clan des bêtes se passe en Irlande. Oubliez tout de suite les clichés de l’office du tourisme avec pub, musique celtique et balades en VTT. Ici, l’ouverture donne le ton. Michael roule à fond la caisse sur une petite route de campagne avec, à bord, sa petite amie et sa mère. Cette dernière veut s’échapper du domicile conjugal. Mais Michael disjoncte et c’est la sortie de route, au propre plus encore qu’au figuré, mortel.
Quelques années plus tard, on le retrouve. Mais dans la maison d’à côté, Caroline, l’aimée d’antan, est mariée à un taiseux et mère d’un grand fils genre bon à rien. Michael vit seul avec son père depuis le drame. La tension est forte entre les deux foyers. Et le vol de deux béliers suffira à mettre le feu aux poudres dans une spirale de vengeance et de haine inextinguible qui laisse le spectateur aussi pantois qu’hypnotisé.
Beaucoup de scènes sont nocturnes. Le mal rôde. Chaque personnage (principalement masculin) a quelque chose de mauvais en lui. Le père de Michael passe son temps à le rabaisser, à l’humilier et le dévaloriser. Chez les voisins, Gary, père de Jack et mari de Caroline, est peu présent ou mal présent. C’est Jack qui semble avoir pris dans ce ferment toute la veulerie et la méchanceté qui flottent dans l’air depuis trop longtemps. Dans le peu de vie sociale que devrait représenter le marché aux bêtes, les complots, les ragots, la malveillance planent.
Au fil du film, le nœud de l’intrigue va s’éclaircir en repassant l’histoire du point de vue de l’un puis de l’autre personnage. Il n’en reste pas moins que la parole est presque inexistante et que la bestialité est du côté des humains, pas de leurs moutons. Comme un poison sourd, comme une tempête inarrêtable, la violence va crescendo, jusqu’à échapper à tout raisonnement possible.
Le clan des bêtes évoque un western âpre, sans pardon possible et emporte tout jusqu’à friser les grands drames de la mythologie. Une véritable expérience sensorielle, qui exclut l’espoir, et semble indiquer que la haine transmise de génération en génération est sans issue. Il fallait oser. Christopher Andrews a réussi.
Françoise Poul
DVD
Distributeur Blaq Out
Vidéo : 16/9 - 2.39:1 couleurs
Son : Anglais Dolby audio 5.1
Sous titres : français
Sortie Vidéo : 2 septembre 2025
Bonus : aucun
Fiche technique
Titre original : Bring Them Down
Réalisation : Christopher Andrews
Scénario : Christopher Andrews
Musique : Hannah Peel
Décors : Fletcher Jarvis
Costumes : Hannah Berry
Photographie : Nick Cooke
Son :
Montage : George Cragg
Production : Julianne Forde, Jacob Swan Hyam, Ivana Mackinnon, Ilya Stewart et Ruth Treacy
Société de production : Tailored Films et Wild Swim Films
Société de distribution : New Story et Charades
Pays de production : Royaume-Uni, Irlande et Belgique
Langue originale : anglais
Format : couleur — 2,39:1 — son 5.1
Genre : Thriller
Durée : 106 minutes
Dates de sortie : 23 avril 2025
Distribution
Christopher Abbott : Michael
Barry Keoghan : Jack
Colm Meaney : Ray O'Shea
Paul Ready : Gary
Nora-Jane Noone : Caroline
Susan Lynch : Peggy O'Shea
Aaron Heffernan : Lee
Diarmuid de Faoite : James
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