L'Accident de piano
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Genre : Ciné région
L'Actu
L'Accident de piano
Genre : Comédie
Pays : France
Durée : 1h28
Réalisateur : Quentin Dupieux
Genre : Comédie
Pays : France
Durée : 1h28
Réalisateur : Quentin Dupieux
Acteurs : Adèle Exarchopoulos, Jérôme Commandeur, Sandrine Kiberlain
Depuis son plus jeune âge, Magalie, devenue Magaloche, inflige à son corps les châtiments les plus cruels pour le plaisir de son fan-club. Atteinte d’une maladie qui lui évite de ressentir la douleur, elle peut tout subir. La dernière lubie de la star du web est la chute d’un piano. Est-ce que, cette fois, Magaloche n’est pas allée un peu trop loin ? Est-ce pour cette raison qu’elle s’isole, en compagnie de son homme à tout faire, Patrick, dans un chalet perdu en pleine montagne ? Même là, elle n’est pas à l’abri de croiser deux adorateurs sans scrupules pour lui pourrir sa journée. Une journaliste lui arrache une interview en échange de son silence sur cet « accident de piano » pas clair. Si elle ne ressent pas la douleur, son mental n’est pas à l’abri de partir en vrille.
Un an après Le Deuxième acte, en ouverture du 77e festival de Cannes, Quentin Dupieux, l’homme qui tourne plus vite que son ombre, revient avec une nouvelle fable, une comédie noire sur les artistes. Il avait commencé avec Yannick en 2023, puis Daaaaaaalí ! en 2024, Le Deuxième acte 2024, et aujourd’hui L’Accident de piano. Ce n’est pas la première fois qu’il s’interroge sur le rapport du créateur à son œuvre.
Comme Magaloche, pour lui tout est dit dans le film et le jeu de la promotion, avec souvent les mêmes questions revenant en boucle l’agace gentiment. Magaloche n’a aucune envie de subir l’interrogatoire sur le pourquoi et le comment de ce jeu des douleurs qui lui rapporte beaucoup. Elle n’a pas envie non plus de tous ces fans et particulièrement le duo qui la poursuit jusque dans sa cachette. Est-ce qu'il existe d’ailleurs une raison à toutes ces mutilations ? Est-ce qu'il existe une raison à tous ces films pour Quentin Dupieux ?
Depuis ses débuts, on retrouve une constante dans un cinéma de l’absurde, surréaliste, cynique à la Diogène, mordant. Nous pensons que c’est une façon d'examiner par le petit bout de la lorgnette une société qui n’est pas dénuée de dérision. Contrairement à Magaloche, Quentin Dupieux est plus ermite que misanthrope. D’ailleurs, son héroïne n’aime personne et encore moins elle-même. Dans l’esprit des philosophes cyniques, l’auteur pointe les petits travers et hypocrisies de notre société.
Dans L’Accident de piano, c’est l’univers des influenceurs qui est visé et plus particulièrement à la Jackass, avec la capacité de s’infliger le pire pour amuser la galerie. Plus c’est con, plus c’est bon, plus ça rapporte. Est-ce que Magaloche fait tout ceci pour de l’argent, ce que lui répètent son entourage et la journaliste venue l’interviewer ? Est-ce que ce n’est pas le summum de l’absurde, ce qui explique l’intérêt d’un réalisateur qui en a fait son sujet de prédilection ? Qui est le plus coupable, l’artiste insensible exhibitionniste qui pousse à chaque fois plus loin le bouchon ou la horde d’internautes voyeurs qui l’encourage ?
Quentin Dupieux laisse le spectateur répondre à la question. C’est toujours une galerie de personnages décalés, tracés en quelques plans, et dialogués avec brio. Adèle Exarchopoulos campe une influenceuse à la masse, crédible, n’hésitant pas à jouer sur le look et le langage. Jérôme Commandeur est un assistant obséquieux, servile à souhait comme il sait si bien les composer. Sandrine Kiberlain s’amuse avec son personnage de journalistes imbue d’elle-même, au langage châtié.
Pour clore cette galerie, Karim Leklou compose un admirateur délirant, prêt à tout pour un selfie. L'Accident de piano nous entraîne une fois de plus à regarder notre monde d’une autre façon, en nous demandant si tout ceci est bien raisonnable. Ce jeu de massacre, dans un univers blanc comme neige, surligne ce monde des petites bassesses qui est parfois le nôtre. Ces artistes tyranniques, égoïstes, et leurs valets serviles, les journalistes en quête de scoops, prêts à tout et pour finir, ces admirateurs hystériques ne comprenant pas grand-chose à l’œuvre finale.
Patrick Van Langhenhoven
L’avis de Françoise
Comment vit – ou pas – une influenceuse, isolée dans un chalet de montagne, loin des regards – du moins c’est l’intention – accompagnée de son seul factotum et souffre-douleur ?
A propos de douleur, la star ne la ressent pas. C’est grâce à cette particularité qu’elle fait carrière.
Dupieux, avec une minutie d’horloger suisse, aligne les plans, soigne le son au décibel près et nous livre une dinguerie jubilatoire qui vomit le trop-plein de l’époque où le pognon et les écrans sont rois.
Mais il s’écarte des poncifs en filmant – en creux – une solitude pour ainsi dire collective et le vide sans fond d’êtres qui n’ont plus d’intériorité. Adèle Exarchopoulos est magistrale, Jérôme Commandeur, Sandrine Kiberlain et Karim Leclou l’entourent avec une science du jeu qui nous enchante.
Françoise Poul
Fiche technique
Titre original : L'Accident de piano
Réalisation, scénario, photographie et montage : Quentin Dupieux
Musique : Quentin Dupieux (crédité Mr. Oizo) et Chilly Gonzales (postlude)
Costumes : Justine Pearce
Son : Guillaume Le Braz
Production : Hugo Sélignac
Sociétés de production : Chi-Fou-Mi Productions, Arte France Cinéma, Auvergne-Rhône-Alpes Cinéma
Société de distribution : Diaphana Distribution (France)
Budget : 8,6 millions d'euros
Pays de production : Drapeau de la France France
Langue originale : français
Format : couleur — 1,50:1 — Dolby Digital 5.1
Genre : comédie noire
Durée : 88 minutes
Dates de sortie : 2 juillet 2025
Distribution
Adèle Exarchopoulos : Magalie Moreau
Jérôme Commandeur : Patrick Balandras
Sandrine Kiberlain : Simone Herzog, la journaliste
Karim Leklou : Roméo
Gabin Visona : Karim, le petit frère de Roméo
Clara Choï : la coiffeuse
Georgia Scalliet : la femme de Patrick
Depuis son plus jeune âge, Magalie, devenue Magaloche, inflige à son corps les châtiments les plus cruels pour le plaisir de son fan-club. Atteinte d’une maladie qui lui évite de ressentir la douleur, elle peut tout subir. La dernière lubie de la star du web est la chute d’un piano. Est-ce que, cette fois, Magaloche n’est pas allée un peu trop loin ? Est-ce pour cette raison qu’elle s’isole, en compagnie de son homme à tout faire, Patrick, dans un chalet perdu en pleine montagne ? Même là, elle n’est pas à l’abri de croiser deux adorateurs sans scrupules pour lui pourrir sa journée. Une journaliste lui arrache une interview en échange de son silence sur cet « accident de piano » pas clair. Si elle ne ressent pas la douleur, son mental n’est pas à l’abri de partir en vrille.
Un an après Le Deuxième acte, en ouverture du 77e festival de Cannes, Quentin Dupieux, l’homme qui tourne plus vite que son ombre, revient avec une nouvelle fable, une comédie noire sur les artistes. Il avait commencé avec Yannick en 2023, puis Daaaaaaalí ! en 2024, Le Deuxième acte 2024, et aujourd’hui L’Accident de piano. Ce n’est pas la première fois qu’il s’interroge sur le rapport du créateur à son œuvre.
Comme Magaloche, pour lui tout est dit dans le film et le jeu de la promotion, avec souvent les mêmes questions revenant en boucle l’agace gentiment. Magaloche n’a aucune envie de subir l’interrogatoire sur le pourquoi et le comment de ce jeu des douleurs qui lui rapporte beaucoup. Elle n’a pas envie non plus de tous ces fans et particulièrement le duo qui la poursuit jusque dans sa cachette. Est-ce qu'il existe d’ailleurs une raison à toutes ces mutilations ? Est-ce qu'il existe une raison à tous ces films pour Quentin Dupieux ?
Depuis ses débuts, on retrouve une constante dans un cinéma de l’absurde, surréaliste, cynique à la Diogène, mordant. Nous pensons que c’est une façon d'examiner par le petit bout de la lorgnette une société qui n’est pas dénuée de dérision. Contrairement à Magaloche, Quentin Dupieux est plus ermite que misanthrope. D’ailleurs, son héroïne n’aime personne et encore moins elle-même. Dans l’esprit des philosophes cyniques, l’auteur pointe les petits travers et hypocrisies de notre société.
Dans L’Accident de piano, c’est l’univers des influenceurs qui est visé et plus particulièrement à la Jackass, avec la capacité de s’infliger le pire pour amuser la galerie. Plus c’est con, plus c’est bon, plus ça rapporte. Est-ce que Magaloche fait tout ceci pour de l’argent, ce que lui répètent son entourage et la journaliste venue l’interviewer ? Est-ce que ce n’est pas le summum de l’absurde, ce qui explique l’intérêt d’un réalisateur qui en a fait son sujet de prédilection ? Qui est le plus coupable, l’artiste insensible exhibitionniste qui pousse à chaque fois plus loin le bouchon ou la horde d’internautes voyeurs qui l’encourage ?
Quentin Dupieux laisse le spectateur répondre à la question. C’est toujours une galerie de personnages décalés, tracés en quelques plans, et dialogués avec brio. Adèle Exarchopoulos campe une influenceuse à la masse, crédible, n’hésitant pas à jouer sur le look et le langage. Jérôme Commandeur est un assistant obséquieux, servile à souhait comme il sait si bien les composer. Sandrine Kiberlain s’amuse avec son personnage de journalistes imbue d’elle-même, au langage châtié.
Pour clore cette galerie, Karim Leklou compose un admirateur délirant, prêt à tout pour un selfie. L'Accident de piano nous entraîne une fois de plus à regarder notre monde d’une autre façon, en nous demandant si tout ceci est bien raisonnable. Ce jeu de massacre, dans un univers blanc comme neige, surligne ce monde des petites bassesses qui est parfois le nôtre. Ces artistes tyranniques, égoïstes, et leurs valets serviles, les journalistes en quête de scoops, prêts à tout et pour finir, ces admirateurs hystériques ne comprenant pas grand-chose à l’œuvre finale.
Patrick Van Langhenhoven
L’avis de Françoise
Comment vit – ou pas – une influenceuse, isolée dans un chalet de montagne, loin des regards – du moins c’est l’intention – accompagnée de son seul factotum et souffre-douleur ?
A propos de douleur, la star ne la ressent pas. C’est grâce à cette particularité qu’elle fait carrière.
Dupieux, avec une minutie d’horloger suisse, aligne les plans, soigne le son au décibel près et nous livre une dinguerie jubilatoire qui vomit le trop-plein de l’époque où le pognon et les écrans sont rois.
Mais il s’écarte des poncifs en filmant – en creux – une solitude pour ainsi dire collective et le vide sans fond d’êtres qui n’ont plus d’intériorité. Adèle Exarchopoulos est magistrale, Jérôme Commandeur, Sandrine Kiberlain et Karim Leclou l’entourent avec une science du jeu qui nous enchante.
Françoise Poul
Fiche technique
Titre original : L'Accident de piano
Réalisation, scénario, photographie et montage : Quentin Dupieux
Musique : Quentin Dupieux (crédité Mr. Oizo) et Chilly Gonzales (postlude)
Costumes : Justine Pearce
Son : Guillaume Le Braz
Production : Hugo Sélignac
Sociétés de production : Chi-Fou-Mi Productions, Arte France Cinéma, Auvergne-Rhône-Alpes Cinéma
Société de distribution : Diaphana Distribution (France)
Budget : 8,6 millions d'euros
Pays de production : Drapeau de la France France
Langue originale : français
Format : couleur — 1,50:1 — Dolby Digital 5.1
Genre : comédie noire
Durée : 88 minutes
Dates de sortie : 2 juillet 2025
Distribution
Adèle Exarchopoulos : Magalie Moreau
Jérôme Commandeur : Patrick Balandras
Sandrine Kiberlain : Simone Herzog, la journaliste
Karim Leklou : Roméo
Gabin Visona : Karim, le petit frère de Roméo
Clara Choï : la coiffeuse
Georgia Scalliet : la femme de Patrick
