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affiche Festival du film italien de Villerupt

Festival du film italien de Villerupt

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Genre : Festival Cinéma

L'Actu

Le mois d’octobre est le mois des festivals du film italien. Après Annecy qui vient de se terminer, c’est au tour de Villerupt de mettre à l’honneur ce cinéma. C’est pour cette commune de Lorraine, la 36ème édition d’un festival à la réputation qui n’est plus à faire. L’idée de faire un festival avait germé dans la tête de plusieurs cinéphiles et au moment de choisir l’orientation à lui donner, se tourner vers l’Italie parut comme une évidence.

C’est en effet une région qui a un lien fort avec ce pays, il y avait une forte immigration italienne, venue pour travailler dans la sidérurgie notamment. De plus en 1976, le cinéma transalpin rayonnait de son aura. 1976 c’est une année importante pour la France avec le lancement des césars du cinéma par exemple, qui ne nous ont depuis plus quitté. Mais l’Italie avait une place importante dans le milieu. Car oui 1976 est aussi l’année de la sortie de films tel que le sulfureux Salo ou les 120 jours de Sodome de Pasolini, mais aussi les très beaux La Casanova de Fellini par ce dernier, Affreux, sale et méchant par Scola, prix de la mise en scène à Cannes ou encore 1900 par Bertolucci. Malgré une crise du cinéma italien dans les années 80, pendant laquelle les organisateurs ont dû stopper le festival pendant 2 ans, aujourd’hui sa santé est bonne : sa durée a en effet été allongée à deux semaines complètes et les fréquentations sont à son comble. Le festival s’est même permis de s’élargir vers les commune proche jusqu’à aller au Luxembourg.

Un réalisateur comme Bertolucci a notamment contribué à la notoriété de ce festival et a en effet déjà remporté plusieurs prix, attribué par la presse. C’est également le cas pour Servan Ozpetek, Marco Bellochio ou encore Paolo Virzi.  Ce dernier est d’ailleurs en cette édition 2013 mis à l’honneur. Une section spéciale en hommage à ses œuvres est consacrée et huit de ses films sont présentés au public. Mais malgré ce succès et ses personnalités, le festival revendique encore sur son site, son « aspiration populaire » et « le réalisme social, souligné par une observation juste de la société et un sens de l’humour aiguisé » comme terreau.

A côté de cette programmation spéciale, on en retrouve quatre autres. Il y a évidemment la sélection officielle, très riche, avec pas moins de 21 films. On se croirait à Cannes ! Six prix sont remis : un du jury, un du jury jeune, du public, de la presse, des exploitants et de la ville de Villerupt. Le jury du festival est cette année présidé par le réalisateur Edoardo Winspeare. Tandis que la catégorie « Films panorama » offre comme son nom l’indique un panel des meilleurs films italiens de l’année avec notamment La Grande Bellazza de Sorrentino, Io et te de Bertolucci ou encore Un château en Italie de la franco-italienne Valérie Bruni Tedeschi, qui fut présenté à Cannes. Les Cahiers du cinéma, revue que l’on ne présente plus, font revivre cinq chefs-d’œuvre du cinéma italien : I Mostri de Risi, Ieri, Oggi, Domani de De Sica, Il Gattopardo de Visconti, Otto e mezzo de Fellini et RoGoPaG film commun de Rossellini, Godard, Pasolini et Gregoretti.

Comme tout festival, en parallèle à diverses programmations un thème général se dégage. En cette année, le thème choisi est « Le cinéma italien et les Pouilles ». La section « Films thème » présente 18 films sur cela. Si les Pouilles ne vous dit rien, c’est une région du sud-est de l’Italie, qui depuis les années 90 notamment est un précieux terrain d’expression pour les réalisateurs transalpins. Une exposition de photographies est consacrée en plus de ces films, à ce territoire. C’est l’une des trois avec celle sur Paolo Virzi et Viaggi in Italia 2.

L’affiche, Le Lapin, a de nouveau était réalisée par le dessinateur lorrain Baru, pour la neuvième édition. Et comme pour lier ces deux régions que sont l’Italie et la Lorraine, la récompense pour ce festival est une sculpture de l’artiste italo-lorrain Amilcar Zannoni, décédé en 2009 et qui trouvait en l’acier un support parfaitement adapté. Qui remportera ces sculptures et sera le grand vainqueur de cette édition ? Une chose est sûre, c’est l’Italie qui en sortira grandit, et son cinéma chargé d’histoire.

Clément SIMON