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affiche FEFFS 2013 : jour 5 : mardi 17 2/2

FEFFS 2013 : jour 5 : mardi 17 2/2

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Genre : Festival Cinéma

L'Actu

mardi 17 ( suite ) : il semble désormais inconcevable de pouvoir surprendre avec des zombies et pourtant chaque année, de nouvelles bonnes surprises nous viennent du monde entier. Cette année, après l'excellent The Battery venu d'Amérique, voici le très réussi The Returned de l'espagnol Manuel Carballo. Une épidémie a transformé la population mondiale en zombies mais, réelle originalité, il existe un traitement qui permet aux patients de retrouver leur humanité. Problème : les stocks d'antidotes diminuent et la panique s'installe car il suffit de moins de 36 heures pour redevenir définitivement un mort-vivant. La menace des dangereux anti-revenants se fait plus forte et le règne du chacun pour soi se généralise. Le récit se focalise sur un quatuor d'amis : Kate, médecin au coeur de la lutte contre l'épidémie et son conjoint Alex ( Emily Hampshire et Kris Holden-Ried ) ainsi que leurs amis Amber et Jacob ( Claudia Bassols et Shawn Doyle ) qui vont les aider à se cacher, quand la menace anti-infectés se fera plus grande. Grâce à la sobriété de la mise en scène ( les zombies sont peu présents à l'écran ) et la subtilité de l'écriture, une réelle émotion s'installe, avec ce couple pour qui chaque jour gagné est un dur combat. Leur envie de survivre à tout prix, la juste dépiction d'une amitié profonde entre Alex et Jacob ( Shawn Doyle est particulièrement excellent ) rendent cette oeuvre très recommandable. Une sortie en salles ne serait pas illégitime, loin de là.

Encore une histoire de singes criminels avec le décevant Konga de John Lemont, pillage éhonté de King Kong où Fay Wray est remplacée par... Michael Gough ! Cet acteur habituellement extraordinaire ne peut rien pour sauver ce triste plagiat si pauvre que dans le final, le gorille est contraint de rester aux pieds de Big Ben avec un bien triste effet de transparence même pas à l'échelle.

Santo contre l’invasion des martiens d'Alfredo B. Crevenna est un grand moment de n'importe quoi mais bien plus amusant. Le catcheur Santo, alias le Captain America du Mexique, lutte contre des envahisseurs venus de Mars. Ce ne sont pas de petits hommes verts mais des hommes et des femmes comme vous et moi, avec des perruques blondes et qui se donnent des noms de divinités grecques sans que l'on sache trop pourquoi ! ' Puisque nous sommes au Mexique, nous parlerons espagnol ' sont leurs premiers mots et chacune de leurs apparitions sera à peu près aussi débile. Les scènes se suivent et se répètent de façon quasi criminelle, et pourtant le pauvre Santo est constamment dépassé par ces adversaires, plus déterminés à le kidnapper qu'à l'éliminer, sans que cela soit non plus très justifié. Le pauvre catcheur masqué est surpris à CHAQUE fois que ses adversaires disparaissent en manipulant leur ceinture magique. Il se tourne sur lui-même et les cherche, on cherche dans un coin le petit théâtre de Guignol et des enfants qui hurleraient pour l'aider un peu à résoudre les grands mystères du récit.

Courageux mais pas téméraire, victime d'une faille temporelle spatiale qui s'appelle la pluie, je dois renoncer à revoir, NOM DE ZEUS, le film culte Retour vers futur, première projection en plein air du festival, avec un ciel facétieux qui vide ses bassines sur les spectateurs cinq minutes avant la chanson de Huey Lewis. Je choisis le retour vers le passé avec un autre film culte des années 80 : Link avec les excellents Terence Stamp et Elizabeth Shue, même ici. Trois fois hélas, il s'agit d'un réel nanar, lent, victime de lourdeurs de style ( oh les ralentis bien pourris ! ) et de rebondissements paresseux dignes de mauvais slashers qui plombent ce qui aurait pu être un grand moment d'épouvante si le réalisateur Richard Franklin avait accepté la simplicité du duel entre le singe Link et la jolie baby-sitter de Nuit de Folie que suggérait la première partie, forte et angoissante. Content d'avoir pu le revoir mais avec la certitude qu'il s'agit de la dernière fois.

V/H/S 2 est un excellent film à sketchs, avec quatre histoires plutôt surprenantes. Seule faiblesse : le segment " Tape 49 " de Simon Barrett qui assure la transition avec des personnages, un détective privé et son assistante qui enquêtent sur la disparition du protagoniste du premier volet et dont les agissements sont incohérents : qui aurait l'idée de regarder une VHS en découvrant le cadavre de son assistant au lieu de fuir les lieux du crime ? Mais oublions ce petit ratage, qui a le mérite de ne pas occuper trop de temps, pour évoquer les quatre autres courts-métrages effrayants ou inquiétants, de façons très différentes et tous en visions subjectives. " Phase I Clinical Trials " d'Adam Wingard ( You're Next ) a une idée plutôt inventive : l'alliance d'un homme greffé d'une paire d'yeux électroniques et d'une femme greffée d'oreilles du même calibre qui peuvent désormais voir et entendre des fantômes. Mais de tels pouvoirs, instables, ne sont pas évidents à gérer, surtout avec un oncle libidineux dans les parages. Avec quelques bons moments d'effroi et une tension constante, la séance commence bien.

" A Ride in the Park " de Gregg Hale et Edúardo Sanchez, respectivement producteur et réalisateur du Projet Blair Witch avec pour la deuxième fois de la journée une belle histoire de zombies, avec les derniers instants d'un VTTiste du dimanche, sa transformation en mort-vivant et un joli twist final, un film court entre drôlerie et émotion. Délire total et enfer sur Terre avec le cintré " Safe Haven " de Gareth Evans ( The Raid ) et Timo Tjahjanto avec une équipe de journalistes qui rencontrent le ' père ' d'une secte le jour de leur départ pour un meilleur monde. Très vite, le secret de Paradise Gate se révèle lorsqu'une adolescente lâche ces mots : ' je ne suis plus une petite fille, père s'en est assuré '. Entre un triangle amoureux et un hommage explicite à Rosemarys's Baby, le film s'achève sur un dernier mot hilarant ( papa ) aussi surprenant qu'une rencontre entre Darth Vador et Luke Skywalker. Un brillant court-métrage, principale justification de la vision de V/H/S 2. Enfin, si " Slumber Party Alien Abduction " de Jason Eisener ( Hobo with a shotgun ), soirée pyjama envahie par les extraterrestres, est le moins convaincant du quatuor, avec une mise en scène qui n'est pas sans rappeler Projet X, surtout par sa dimension épileptique, il est sauvé par une énergie communicative et les instants d'une vision subjective d'un caniche qui va souffrir le martyre. On sort de la vision de cette anthologie remués et requinqués, malgré les premiers signes de fatigue après déjà près d'une vingtaine de films déjà vus.

Attention ! Attention ! Un lapin allemand aurait été repéré dans les rues de Strasbourg. Un producteur de cinéma au nom de fournisseur clandestin de chocolat serait traqué par une certaine Nathalie F. avec un scalpel rouillé. L'homme serait en fuite en Amérique auprès de pom-pom girls en mauvaise santé... ça c'est du message cryptique...

Pascal  Le Duff