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affiche FEFFS 2013 : jour 4 : lundi 16 2/2

FEFFS 2013 : jour 4 : lundi 16 2/2

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Genre : Festival Cinéma

L'Actu

Bon, reprise chronologique du compte-rendu strasbourgeois après cette pause thématique d'une haute tenue.

lundi 16 ( suite ) :

L'héroïne de APP de Bobby Boermans, la blonde Anna, l'excellente Hannah Hoekstra, vue dans le drame sensuel Hemel présenté à Créteil cette année, remarque une nouvelle application appelée Iris sur son téléphone et dont elle ignore l'origine. Comme HAL dans 2001, elle semble animée d'une volonté propre et de desseins meurtriers. Les amis d'Anna sont en danger mais elle, pas très concernée au final, n'a même pas l'idée de changer de puce, ou de s'acheter un appareil de téléphone à l'ancienne, genre le mien ou simplement d'éteindre son téléphone ! Certes, APP pourrait bien offrir la trouvaille la plus innovante depuis le retour de la 3D d'autant que le synchronisme était parfait, ce qui n'était pas gagné d'avance. Grâce à une application redoutable, et un système complexe que je me suis empressé de ne pas comprendre, ce thriller agit en interaction avec les téléphones du public pour leur apporter des éclairages sur des éléments de l'intrigue, et parfois même la devancer : le nom du ou des coupable(s) est révélé au public qui a téléchargé l'application complice longtemps avant ceux qui ne l'ont pas fait. Mais elle est surtout utilisée pour créer des split-screens vides de sens et qui n'apportent rien au scénario. Certes, une nouvelle révolution technologique est en cours mais cela ne fait pas un film. Le récit est si navrant que l'on s'en désintéresse très vite avec des suspenses aberrants. Un simple exemple : dans une piscine professionnelle où des sportifs s'entraînent pour des compétitions, il serait possible de trouver des échafaudages, aux bords du bassin, sur lesquels on aurait laissé des appareils électroniques branchés !

Ah la sécurité n'est plus ce qu'elle était. Pour se remettre d'un tel ratage artistique, un festival dans le festival de jeux de mots navrants s'improvise après un trop long APPéro. Ainsi, j'aurais aimé aimer APP mais APP a pu, APP u rester jusqu'au bout mais APP eine. APP ourri, APP a bon, en bref big APP pas peur. APP n'a pas été réalisé par APPichatpong Weerasethakul, n'est pas adapté d'un texte de Guillaume APPollinaire, n'est pas produit par Judd APPatow, et ne contient pas d'apparition d'APP acino. Si la technologie permet d'espérer découvrir des films réellement interactifs, il sera possible de reconnaître ce long-métrage comme une étape historique. Sans son application et à voir simplement sur dvd, le film n'a aucun intérêt, c'est un commentaire rude mais assez juste. Sinon, ce n'est pas pour dénoncer, mais Simon Riaux ( écran large donc ) n'aime pas APPaloosa de Ed Harris alors qu'Ilan Ferry ( presque Hollywood Reporter ) aime APPacific Rim. Personne n'est APParfait. Et déception cette année, Laurent n'a pas rejoué l'APP des Guerriers. Allez, don't worry, be APPy, voir ce film est moins gênant que de se voir offrir un lAPPin allemand par un producteur américain.

La sélection des courts français ' fantastiques ' ne suscite guère d'enthousiasme. On apprécie, avec modération, l'humour de Mecs Meufs de Liam Engle sur l'inversion des rapports entre hommes et femmes sur l'art de la drague, de Zygomatiques de Stephan Cafiero avec les frères Astier de Kaamelott ( Alexandre et Simon ) sur la dictature anti-rires ou de La femme qui flottait de Thibault Lang-Willar, avec Philippe Rebbot et Mickael Abiteboul encombrés par un corps de femme tombée d'un avion et trouvée dans la piscine du premier. Les trop sérieux Ecce Mulier (L'Enfer) de Vanessa Pavie-Crottier ou de The Things they Left Behind de Guillaume Heulard et Stéphane Valette, d'après une nouvelle de Stephen King sur le 11 septembre 2011 sont loin d'avoir la force cinématographique que leurs auteurs visaient, autant sur la forme et le fond, le manque de moyens n'excuse pas tout. Douce nuit de Stéphane Bouquet, avec un trio de voleurs de sapins de Noël dont Jo Prestia et Rose or the Mute Liars de Grégory Monro laissent eux aussi indifférents.

Pascal Le Duff