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affiche Documentaire film du Bach

Documentaire film du Bach

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Genre : Festival Cinéma

L'Actu

Frédérick Wiseman
« S'appuyer sur le réel, l'éloge de la forme documentaire »


Frederick Wiseman, né en 1930 à Boston, commence par des études de droit et deviendra professeur jusqu'en 1961. Il s'intéresse alors à l'univers du cinéma, d'abord en tant que producteur puis comme réalisateur en 1967 d'un premier documentaire sur une prison psychiatrique. Il met ainsi en place sa technique de réalisation : beaucoup d'heures de tournage avec une petite équipe, pas de voix-off, un travail de montage de plusieurs mois pour donner un sens, du rythme et un récit aux rushes. Frederick Wiseman s'aventure depuis à réaliser comme un long portrait de l'Amérique dans laquelle il vit, s'intéressant aux institutions et à la vie quotidienne de ses habitants. Il a abordé des sujets aussi variés que l'éducation (High School en 1968 et 1994 et At Berkeley en 2013), la santé (Hospital en 1970, Welfare en 1975 et Near Death en 1989), la société de consommation dans Model (1980), la violence humaine dans l'armée (Basic Training en 1971 ou Missile en 1987) et dans la vie quotidienne avec Domestic Violence (2001 et 2002) ou encore Boxing Gym (2010). Chroniqueur prolixe de la vie américaine, Frederick Wiseman a tourné également à plusieurs reprises en France : son dernier film, Menus plaisirs, nous immerge dans le restaurant étoilé Trois gros à Ouches.


Le film du bac est un documentaire
HIGH SCHOOL 1968

Inédit en salle – Copie restaurée 4K
Documentaire - 1H15 - ÉTATS-UNIS
1968. Dans un grand lycée public de Philadelphie, les cours de langue, de cuisine, de mathématiques et de sport rythment le quotidien des élèves. Au
fil de rencontres entre enseignants, étudiants, parents et responsables administratifs, l'idéologie et les valeurs sociales de l'École se révèlent.

Cette année la conférence par Amélie Dubois

 Frederick Wiseman ou l'art du montage Figure majeure du cinéma documentaire, Frederick Wiseman se distingue par une oeuvre riche principalement consacrée à la vie interne de diverses institutions américaines : par exemple, un bureau d'aide sociale dans Welfare (1973), un lycée de Philadelphie dans High School (1968), un centre d'entraînement militaire dans Basic Training (1971), la mairie de Boston dans City Hall (2020). Il nous invite ainsi à pénétrer au coeur de lieux où se jouent, s'interrogent les conditions, règles et moyens établis par la société pour que les hommes vivent ensemble. Dès son premier film Titicut Follies (1967) tourné dans une prison d'État psychiatrique, le cinéaste américain a développé une approche cinématographique immersive qui se passe de tout commentaire et préfère soumettre le spectateur à la réalité brute d'une situation précise. Il s'agira de présenter la spécificité de cette méthode dans le champ documentaire, et de revenir plus exactement sur la place centrale que le cinéaste accorde au montage qu'il prend lui-même en charge. Wiseman envisage cette étape comme un moment-clé de son travail, celui où chacun de ses films trouve sa forme et son sens. Que font émerger les récits documentaires qu'il construit ? Notre attention se portera sur les enchaînements, les raccords établis par Wiseman entre certaines situations enregistrées et sur son art d'articuler « le spécifique et l'abstrait » comme il le dit lui-même. Nous nous intéresserons aussi aux longs blocs que constituent les séquences filmées et assemblées par le cinéaste, qui invitent le spectateur à une expérience passionnante d'observation, d'écoute et de traversée d'une réalité à plusieurs facettes. Se révèlent ainsi divers états de la parole, et à travers eux les multiples fonctions et relations rendues possibles ou impossibles à l'intérieur d'un lieu, d'un système. L'occasion d'observer d'autres formes de montage entre les visages et les mots, matières humaines vivantes, vibrantes du cinéma de Wiseman.