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affiche Dimanche et Lundi

Dimanche et Lundi

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Genre : Festival Cinéma

L'Actu

Le début de la journée commence avec une comédie, ou peut-être un drame, comme nous le dit son réalisateur, Todd Solondz, un vieil habitué du festival, découvert avec le prix du jury en 1995 pour Bienvenue dans l’âge ingrat. Il portait déjà un regard ironique sur la société américaine comme avec Le teckel en compétition. Un chien, passe de maître en maître, c’est un prétexte pour regarder l’Amérique d’aujourd’hui qui n’a pas beaucoup changé depuis son premier film. Nous découvrons ce dimanche ensoleillé, The Free World, dehors les mouettes et goélands frôlent l’océan dans des cris incessants, caressant les vagues. À l’intérieur, l’enfermement, un type sorti de prison s’occupe des chiens perdus sans collier et d’une belle martyrisée par son mari. C’est l’Amérique des douleurs, des cœurs blessés. Nous ne faisons que commencer à entr’apercevoir leurs âmes meurtries, leurs cris de désespoir.

Comancheria quand les faibles se rebellent et quittent le sentier des braves gens pour tenter de s’en sortir. Deux frères braquent des banques pour amasser de quoi payer les dettes de leur mère morte et garder le vieux ranch familial. Il emprunte, dans sa forme et dans l’esprit, au western. Le dimanche s’achève avec le documentaire de Michael Moore, une autre forme de dénonciation de ce qui ne va pas ou plus dans le rêve américain. Et si on s’inspirait des autres pays et de ce qu’ils ont de meilleur pour bâtir un monde nouveau ? Le premier week-end laisse derrière lui le soleil pour un peu de pluie. La compétition prend sa vitesse de croisière, navire chargé des espoirs et désespoirs de la jeunesse avec Goat, un autre regard sur le bizutage dans les fraternités universitaires, il examine un aspect malsain des jeunes étudiants. Mean Dreams, deux jeunes en cavale, une autre histoire d’amour sur fond de trafic pas catholique. Under Pressure, une avant-première, encore le jeu et l’arnaque sur fond d’humanité. Le regard s’intéresse à l’âme des personnages. L’hommage que tous attendaient à James Franco, acteur et réalisateur qui construit une carrière riche en prises de risque et pour finir, sa dernière réalisation, une adaptation de Steinbeck In Dubious Battle dans l’esprit des Raisins de la colère.

Patrick Van Langhenhoven