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affiche Décès de Eli Wallach

Décès de Eli Wallach

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Genre : Nécrologie

L'Actu

L’acteur américain, presque centenaire s’est éteint il y a une dizaine de jours. Il eut une belle et longue carrière alternant sensibilité et masculinité, marquée par plusieurs rôles majeurs.

Comme toujours Eli Wallach ne fit pas les choses à moitié, il débuta au cinéma avec un grand maître : Elia Kazan. C’est en effet en 1956 dans Baby Doll, en riche propriétaire, qu’il obtint son premier rôle. Issu de l’Actors Studio, dont le réalisateur est l’un des créateurs, il y côtoya un certain Marlon Brando, pour ne citer que lui. Ce qui est aussi le cas de Caroll Baker, l’actrice principale de ce film dans lequel il lança sa carrière. Ce dernier était d’ailleurs écrit par l’une des personnes marquantes de son histoire, Tennesse Williams.

Né Brooklyn en 1915 dans une famille juive, Eli Wallach dû attendre la fin de la Seconde Guerre Mondiale pour vivre véritablement sa vocation, lui qui fut sergent-chef dans un hôpital militaire d’Hawaii au cours de cette période. Sa formation initiale obtenue au Texas, lui permit de se lancer dans le théâtre dès qu’il eut mené à bien sa tâche. Et c’est là, qu’à Broadway il fit ses classes dans notamment plusieurs pièces du célèbre Tennesse Williams. Il reçut un Tony Award en 1952, l’équivalent des Oscars pour le théâtre, pour sa prestation dans La Rose tatouée.

Après ses débuts dans le septième art, il enchaîna avec Les Sept Mercenaires, western de John Sturges inspiré du chef d’œuvre Les Sept Samouraïs, de Kurosawa. Sa performance dans  Les Désaxés de John Huston un an après fut particulièrement remarquée notamment pour cette scène où le personnage de Guido Delinni fit danser Marilyn Monroe, devenue son amie. Ce fut le dernier film de l’icône blonde ainsi qu’à l’acteur Clark Gable.

Puis vint donc son rôle phare donc en 1966, le rôle d’une vie dans Le Bon, La Brute et Le Truand. Sergio Leone qui décela chez lui son humour et un côté chapelinesque lui proposa l’un des rôles principaux d’un des westerns les plus cultes aujourd’hui. Tuco le « Truand » attachant, c’était Eli Wallach. Pour ce dernier volet de la trilogie des dollars, il rejoignit Lee Van Cleef et Clint Eastwood, avec son fameux signe de croix répétés à de multiples reprises. Et c’est à lui que ce dernier déclara « Tu vois, le monde se divise en deux catégories : ceux qui ont un revolver chargé et ceux qui creuse. Toi, tu creuses ! ». Ce western spaghetti fut pour l’acteur américain l’accès définitif à la notoriété internationale.

Sa carrière suivra son cours, avec généralement des rôles secondaires et la confirmation de son talent et sa passion pour le cinéma. Cela notamment dans l’Hexagone à travers Le Cerveau, du réalisateur français de La Grande Vadrouille, Gérard Oury. Son passage en 1990 dans la troisième partie du Parrain de Coppola lui a rappelé au bon souvenir son passé de truand sur le grand écran. Et encore à la fin de sa carrière il obtint, divers rôles dans des films de qualité tels Mystic River de son compagnon de western Eastwoodou The Ghost Writer de Polanski. Tout cela pour mettre un point final à une carrière où il restera éternellement célèbre en tant que Tuco.

Clément SIMON