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affiche Cinéma britannique 1/2

Cinéma britannique 1/2

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Genre : Festival Cinéma

L'Actu

Cinéma britannique

Le festival du film britannique se déroule à Dinard, cette semaine, ce qui est une bonne occasion de mettre à l’honneur un cinéma aux multiples facettes, à l’histoire riche et aux talents singuliers. Car le Royaume-Uni est avant tout l’un des précurseurs du cinéma. C’est en effet là-bas que les premières images en mouvement furent enregistrées marquant le début de cet art qui nous est si cher, par William Friese-Greene en 1889. Dans la lignée de cet inventeur, Robert Wiliam Paul et Birt Acres tournèrent le premier film anglais en 1895, intitulé Incident at Clovelly Cottage. Ce fut le point de départ du début des films, de l’industrie du cinéma... L’histoire du cinéma britannique est un peu particulière. Elle connut comme beaucoup de cinéma des hauts et des bas, sans véritablement avoir connu un âge d’or. Même s’il y eut une période plus faste.

La Grande-Bretagne souffrit pendant très longtemps de la comparaison et de la concurrence avec les productions américaines. Une loi passa même en 1927 pour obliger les cinémas de l’île à passer un certain nombre de leurs films. Des artistes tels Charlie Chaplin et son humour et sa profondeur qui n’est plus à présenter excellèrent avec le cinéma muet pendant que d’autres pointèrent leur nez. Ce fut le cas d’un certain Hitchcock par exemple. Ce dernier avant de s’exiler à Hollywood et d’acquérir la nationalité américaine participa au développement de ce cinéma. Il réalisa notamment le premier film anglais parlant avec Chantage en 1929. La majorité de ses chefs-d’œuvre sont donc considérés comme des films américains et non anglais. Ce fut au Royaume-Uni par la suite la période des péplums, grandes épopées et adaptions de Shakespeare et autre Dickens. Cela valut une grande renommée à ceux qui restent comme quelques-uns des meilleurs réalisateurs britanniques de tous les temps : David Lean (Lawrence d’Arabie, Brève Rencontre), Carol Reed (Le Troisième Homme) ou encore Laurence Olivier (Henri V) et plusieurs chefs-d’œuvre. Ce dernier se fit véritablement un nom sur la scène mondiale avec ces films qui eurent un écho important. Parallèlement à cela un mouvement de films documentaires vit le jour sous la houlette de Grierson, dans les années 30.

Après la seconde guerre mondiale il y eut un essor avec la production de films à gros budgets et une tentative timide de rivaliser avec les studios d’Hollywood. De nombreux films virent le jour sous l’impulsion des studios de J. Arthur Rank et Alexandre Korda, et on peut aujourd’hui considérer cette période comme un « âge d’or ». La montée en puissance de ce dernier coïncide avec le départ du très grand Hitchcock vers les Etats-Unis. Ces studios permirent l’émergence de plusieurs cinéastes de renommés. On peut citer notamment l’affirmation du duo Michael Powell et Emeric Pressburger, qui tournèrent notamment le très grand Les Chaussons Rouges, filmant le milieu de la danse, et marquèrent l’histoire de toute leur œuvre.

Il y eut également de l’autre côté de la Manche une Nouvelle Vague, à l’image de celle française mais qui eut un écho moins retentissant. Aussi appelé le Free Cinema, inspiré du documentaire, ce renouveau édictait plusieurs principes à respecter, et dura une petite dizaine d’années à la fin des années 1950 et le début des années 1960. C’est autour de la revue Sequence que se réunirent Lyndsay Anderson, Karel Reisz et Tony Richardson, qui devinrent les figures de proue de ce courant. Comme le firent plus ou moins les réalisateurs français de la Nouvelle Vague avec Les Cahiers du Cinéma. Anderson accéda à la popularité dès son premier film, Le Prix d’un homme, et se fit véritablement une place avec If... considéré comme l’un des chefs-d’œuvre du cinéma britannique. Ils tournèrent leurs plus grandes réussites durant cette période Reisz avec Samedi soir, dimanche matin notamment et Richardson avec Un goût de miel. Schlesinger et Oliver, deux autres grands noms britanniques, tournèrent également selon ce concept. La particularité de ce renouveau était notamment la mise en scène de personnage simple à travers des comédies sociales généralement, que l’on retrouve encore de nos jours.

Cette Nouvelle Vague eut de l’influence par la suite. Derrière ce mouvement apparurent différents réalisateurs, qui devinrent incontournables dans le 7ème art, avec une reconnaissance de la part de la critique et notamment le festival de Cannes, qui servi de révélateur. Une liste comportant forcément des manques peut être composée du grand Ken Loach, qui prend très souvent rendez-vous avec le festival. Il se fit remarquer avec l’histoire attachante de Kes. Puis il reçut pour la fresque magnifique sur la guerre civile irlandaise, Le vent se lève, la palme d’or en 2006 et remporta également trois prix du jury. Mike Leigh qui est également un habitué, obtint quant à lui la Palme d’or en 1996 avec Secrets et Mensonges, qui suivait plusieurs récompenses secondaires. Stephen Frears, et Ses Liaisons Dangereuses dont la lignée des grandes adaptations, ou encore The Queen, évoquant les relations royales est à ajouter à cette liste. Jamais en compétition à Cannes, il fut président du jury de Cannes en 2007. Terrence Davies encore, qui vient de livrer le magnifique The Deep Blue Sea, tourna auparavant notamment Distant Voices, Still Lives.Ils sont aujourd’hui toujours en activité. D’autres réalisateurs comme Stephen Daldry et Danny Boyle acquirent une certaine notoriété et furent récompensés par le Hitchcock d’or, la récompense suprême de ce festival. Kenneth Branagh s’installe aussi dans cette lignée avec ces adaptations et fresques de la Grande-Bretagne telles Hamlet ou Henri V.

Clément SIMON