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affiche Carnet de Festival 2 Reims Polar

Carnet de Festival 2 Reims Polar

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Genre : Festival Cinéma

L'Actu

Plus on s’approche du week-end, plus la fréquentation augmente. Dans les files, c’est Le Masque et la Plume. Avec la rotation des films certains ont vu ce que l’on s’apprête à visionner. Ce qui est étonnant, c’est la diversité des avis. Alors, le mieux est sûrement de s’en tenir, après moult hésitations, à son choix initial. Ces échanges dans la bonne humeur prennent fin dès que les portes s’ouvrent. C’est soudain chacun pour soi ! Les Rémois ont seulement l’avantage de connaitre les salles et de se méfier des plus petites à capacité limitée.

S’il est une constante dans presque toutes les œuvres projetées, c’est le bruit amplifié de la respiration angoissée ou essoufflée des protagonistes. Planques, courses poursuites, à plein poumons, au point qu’en sortant on n’est pas tout à fait sûr de respirer normalement !

Un thème qui a traversé tout le festival est le conflit de loyauté. Choisir entre l’institution (l’armée) et la famille dans Edge of Night (Allemagne Turquie, Türker Süer), entre le boulot de flic et les sentiments troubles qui se nouent avec la cible dans Undercover (Espagne, Arantxa Echevarria), ou entre la vie de famille et la vie dédiée à une cause dans Mexico 86 (Belgique France, César Diaz).

Le sens des embrouilles, toujours jubilatoire, était très présent également comme dans Carnival is over (Brésil Portugal, Fernando Coimbra), un concours de truanderie sur fond d’héritage en milieu à haut risque, Les neuf Reines (Argentine, Fabian Bielinski), où le truand expérimenté ne l’est peut-être pas tant que ça dans cette histoire de revente de timbres rares et bien sûr, Lettres Siciliennes (Italie France, Fabio Grassadonia et Antonio Piazza) dans lequel la remise en selle d’un vieux politicien corrompu n’est pas de tout repos.

L’humour atténue la violence comme la musique adoucit les mœurs et pour le dessert rigolard, Old Guy (USA UK, Simon West) nous offre un duo de vieux mentor en carton et de son nouvel associé imposé, un divertissement de bonne tenue.

Pour finir, on retiendra The Things You Kill (France Pologne Canada et Turquie, Alireza Khatami), très troublant long métrage qui nous entraine dans un univers à la David Lynch après la mort de la mère, dans une œuvre complexe qui questionne la masculinité, l’émancipation d’une culture et le retour du refoulé. On vous croit (Belgique, Charlotte Devillers et Arnaud Dufeys), film coup de poing, peut-être plus judiciaire que policier, avec une interprète exceptionnelle, traitant des abus sur enfant (inceste) et Little Jaffna (France, Lawrence Valin) dans le quartier Tamoul de Paris, palpitante affaire d’infiltration policière donnant un résultat inédit, à ne pas manquer, très prochainement sur tous les bons écrans.
2025, vraiment, est un bon cru, comme on dit en Champagne !

Françoise Poul