Buffalo Bill et les indiens
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Genre : Ciné région
L'Actu
Buffalo Bill et les Indiens
Genre : Western
Pays : USA
Durée : 2h03
Réalisateur : Robert Altman
Acteurs : Paul Newman, Joel Grey, Kevin McCarthy
Dans un coin perdu du Wyoming, en 1886, une vieille cabane subit l’attaque des Indiens sanguinaires. Le spectateur comprend bien vite que tout ceci n’est qu’un show, un spectacle grandeur nature réinventant l’histoire de l’Ouest et de ses colons courageux. Mécréants, canailles en tout genre, Amérindiens emplumés aux couleurs passées, c’est un défilé de l’histoire de l’Ouest avec, en guest star, le meilleur d’entre tous, la légende des légendes, Buffalo Bill.
Il est à lui seul toute l’histoire de ce continent conquis à la flamme du fusil. Il manque, pour compléter le spectacle, le méchant, costaud comme une montagne, aux yeux injectés de sang. Buffalo Bill achète à l’armée un prisonnier de choix, l’Indien le plus méprisé de l’Ouest, celui qui osa tuer Custer, Sitting Bull. Ce dernier est bien décidé à imposer ses conditions pour participer à cette farce de l'Ouest appelée à parcourir le monde. La tension est à son maximum quand il rencontre enfin le président des États-Unis, Grover Cleveland, venu assister au show.
« J’ai le sens de l’Histoire » braille Buffalo Bill « et c’est moi qui commande ! »
Robert Altman nous vient de la télévision. Il gravit tous les échelons jusqu’à celui de réalisateur. Il vient d’obtenir un immense succès avec une satire de l’Amérique, antimilitariste, Mash. Le film reçut la Palme d'or lors du 23e Festival de Cannes en 1970. Le Privé (1973) et Nashville (1975) font de lui l’un des réalisateurs indépendants favoris de la vieille Europe. Tout est prêt pour une nouvelle critique de l’Amérique et plus particulièrement celle de l’Ouest, encensé par le cinéma dans les années cinquante.
Buffalo Bill et les Indiens apparaît comme un film foutraque, chaotique, avec des figures légendaires dynamitées. C’est la marque de fabrique d’Altman qui invente une nouvelle façon de filmer, plus réaliste. Il faut lire entre les images et ne pas se laisser perturber par le grand bazar pour saisir une critique acerbe de la légende.
Comme il l’avait fait avec Mash, il démonte le mythe pour le ramener à une réalité beaucoup moins spectaculaire. Le show deviendra bien plus tard un grand barnum, un cirque digne des comédies et spectacles de Broadway d’aujourd’hui.
En cela, Buffalo Bill, porté par les pulps de l’époque, transforme cette popularité montante en un business fructueux. Robert Altman montre une galerie de personnages loin du mythe. Paul Newman compose un Buffalo Bill décalé, buveur, en perruque, marié à une Castafiore. Altman lui oppose Sitting Bull qui ne dira pas un mot avant la fin, rétablissant la figure de l’Indien bien avant l’heure.
Burt Lancaster interprète le faiseur de légendes, transformant un tueur de bisons en un mythe représentant à lui seul l’Ouest américain. C’est la fin de celui-ci et déjà le début de la civilisation qui tente de s’émanciper de ces canailles qui l’ont construite.
Buffalo Bill crée le mythe du Far-West et ses codes vestimentaires. Nous lui devons les chapeaux, les chemises, les foulards, les coiffes de plumes pour les Indiens. Aujourd’hui, le film résonne autrement avec notre époque. Robert Altman anticipe déjà ce monde voué à l’argent, au mensonge, réinterprétant l’Histoire, transformant le monde en un spectacle permanent.
C’est la grande époque du Nouvel Hollywood. Certains des réalisateurs, à travers un cinéma plus populaire, continueront de mettre le mythe à mal. C’est pourquoi Buffalo Bill et les Indiens mérite une seconde lecture en profondeur pour mieux comprendre, à travers l’Amérique des années 70 et des pionniers, celle d’aujourd’hui, entre Barak Obama et Donald Trump.
Patrick Van Langhenhoven
DVD
Distributeur : Canal +
Dans un coin perdu du Wyoming, en 1886, une vieille cabane subit l’attaque des Indiens sanguinaires. Le spectateur comprend bien vite que tout ceci n’est qu’un show, un spectacle grandeur nature réinventant l’histoire de l’Ouest et de ses colons courageux. Mécréants, canailles en tout genre, Amérindiens emplumés aux couleurs passées, c’est un défilé de l’histoire de l’Ouest avec, en guest star, le meilleur d’entre tous, la légende des légendes, Buffalo Bill.
Il est à lui seul toute l’histoire de ce continent conquis à la flamme du fusil. Il manque, pour compléter le spectacle, le méchant, costaud comme une montagne, aux yeux injectés de sang. Buffalo Bill achète à l’armée un prisonnier de choix, l’Indien le plus méprisé de l’Ouest, celui qui osa tuer Custer, Sitting Bull. Ce dernier est bien décidé à imposer ses conditions pour participer à cette farce de l'Ouest appelée à parcourir le monde. La tension est à son maximum quand il rencontre enfin le président des États-Unis, Grover Cleveland, venu assister au show.
« J’ai le sens de l’Histoire » braille Buffalo Bill « et c’est moi qui commande ! »
Robert Altman nous vient de la télévision. Il gravit tous les échelons jusqu’à celui de réalisateur. Il vient d’obtenir un immense succès avec une satire de l’Amérique, antimilitariste, Mash. Le film reçut la Palme d'or lors du 23e Festival de Cannes en 1970. Le Privé (1973) et Nashville (1975) font de lui l’un des réalisateurs indépendants favoris de la vieille Europe. Tout est prêt pour une nouvelle critique de l’Amérique et plus particulièrement celle de l’Ouest, encensé par le cinéma dans les années cinquante.
Buffalo Bill et les Indiens apparaît comme un film foutraque, chaotique, avec des figures légendaires dynamitées. C’est la marque de fabrique d’Altman qui invente une nouvelle façon de filmer, plus réaliste. Il faut lire entre les images et ne pas se laisser perturber par le grand bazar pour saisir une critique acerbe de la légende.
Comme il l’avait fait avec Mash, il démonte le mythe pour le ramener à une réalité beaucoup moins spectaculaire. Le show deviendra bien plus tard un grand barnum, un cirque digne des comédies et spectacles de Broadway d’aujourd’hui.
En cela, Buffalo Bill, porté par les pulps de l’époque, transforme cette popularité montante en un business fructueux. Robert Altman montre une galerie de personnages loin du mythe. Paul Newman compose un Buffalo Bill décalé, buveur, en perruque, marié à une Castafiore. Altman lui oppose Sitting Bull qui ne dira pas un mot avant la fin, rétablissant la figure de l’Indien bien avant l’heure.
Burt Lancaster interprète le faiseur de légendes, transformant un tueur de bisons en un mythe représentant à lui seul l’Ouest américain. C’est la fin de celui-ci et déjà le début de la civilisation qui tente de s’émanciper de ces canailles qui l’ont construite.
Buffalo Bill crée le mythe du Far-West et ses codes vestimentaires. Nous lui devons les chapeaux, les chemises, les foulards, les coiffes de plumes pour les Indiens. Aujourd’hui, le film résonne autrement avec notre époque. Robert Altman anticipe déjà ce monde voué à l’argent, au mensonge, réinterprétant l’Histoire, transformant le monde en un spectacle permanent.
C’est la grande époque du Nouvel Hollywood. Certains des réalisateurs, à travers un cinéma plus populaire, continueront de mettre le mythe à mal. C’est pourquoi Buffalo Bill et les Indiens mérite une seconde lecture en profondeur pour mieux comprendre, à travers l’Amérique des années 70 et des pionniers, celle d’aujourd’hui, entre Barak Obama et Donald Trump.
Patrick Van Langhenhoven
DVD
Distributeur : Canal +
Vidéo : Format 16/9 compatible 4/3, cinéma respecté 2.35, Couleurs
Son : Français, Anglais DTSHD-MA 2.0
Sous titres : Français
Bonus :
Préface de Jean-Baptiste Thoret
"Altman, le sens du spectacle" : Conférence du professeur, critique et essayiste Vincent Amiel à la Cinémathèque Française
Court métrage : "The Resurrection of Broncho Billy" de James R.Rokos, écrit par John Carpenter et produit par John Longenecker, Oscar 1971 du meilleur court-métrage de fiction (1970, 21')
Présentation de "The Resurrection of Broncho Billy" par Jean-Baptiste Thoret
Archives du Wild West Show, provenant de la Library of Congress, avec :
- Une Journée au Wild West Show
- Le Far West de Buffalo Bill et le Far East de Pawnee Bill
Fiche technique
Titre : Buffalo Bill et les Indiens
• Titre original : Buffalo Bill and the Indians, or Sitting Bull's History Lesson
• Pays d'origine : États-Unis
• Année : 1976
• Réalisation : Robert Altman
• Producteur : Robert Altman
• Producteur associé : Scott Bushnell, Jac Cashin, Robert Eggenweiler
• Producteur exécutif : Dino De Laurentiis, David Susskind
• Production : Dino De Laurentiis Company, Lions Gate Film, Talent Associates-Norton Simon
• Société de distribution : United Artists
• Scénario : Robert Altman et Alan Rudolph, d'après la pièce Indians de Arthur Kopit
• Musique : Richard Baskin
• Directeur de production : Les Kimber
• Photographie : Paul Lohmann
• Montage : Peter Appleton, Dennis M. Hill1
• Direction artistique : Jack Maxsted
• Décors : Anthony Masters
• Costumes : Anthony Powell
• Maquillage : Monty Westmore
• Langue : anglais
• Format : Couleur
• Ratio : 2.35 : 1
• Son : Stéréo
Budget : ~ 6 000 000 $ US (4 273 800 €)
• Genre : Western, Comédie
• Durée : 123 minutes
• Dates de sortie : 24 septembre 1976
• dates de sortie BR : 20 octobre 2024
Distribution
• Paul Newman (VF : Marc Cassot) : William F. Cody alias Buffalo Bill, la vedette
• Geraldine Chaplin (VF : Béatrice Delfe) : Annie Oakley, le « coup sur »
• Burt Lancaster (VF : Michel Gatineau) : Ned Buntline (en), le fabricant de légende
• Harvey Keitel (VF : François Leccia) : Ed Goodman, le neveu de Buffalo Bill
• Joel Grey (VF : Jacques Ciron) : Nate Salisbury, le producteur
• Kevin McCarthy (VF : Raoul Delfosse) : major Arizona John Burke, l'agent
• Allan F. Nicholls (en) (VF : Raymond Loyer) : Prentiss Ingraham, le journaliste
• John Considine (VF : Pierre Fromont) : Frank E. Butler (en), le manager du « coup sur »
• Frank Kaquitts : Sitting Bull, l'indien
• Denver Pyle (VF : Claude Bertrand) : McLaughlin, l'agent des affaires indiennes
• Will Sampson (VF : Georges Atlas) : William Halsey, l'interprète
• Gary MacKenzie : un Mexicain au fouet
• Pat McCormick : Grover Cleveland, le président des États-Unis
• Shelley Duvall (VF : Jane Val) : Frances Cleveland, la « première dame »
• Pluto Calcedona : le cheval de Buffalo Bill
• Evelyn Lear : Nina Cavallini, la soprano
• Noelle Rogers (VF : Perrette Pradier) : Lucille DuCharme, la colorature
• Bonnie Leaders : Margaret, la mezzo-contralto
• Robert DoQui (VF : Serge Sauvion) : Oswald Dart, le cow-boy
• Bert Remsen : Crutch, le barman
• E. L. Doctorow : le conseiller du président Cleveland (non crédité)
Préface de Jean-Baptiste Thoret
"Altman, le sens du spectacle" : Conférence du professeur, critique et essayiste Vincent Amiel à la Cinémathèque Française
Court métrage : "The Resurrection of Broncho Billy" de James R.Rokos, écrit par John Carpenter et produit par John Longenecker, Oscar 1971 du meilleur court-métrage de fiction (1970, 21')
Présentation de "The Resurrection of Broncho Billy" par Jean-Baptiste Thoret
Archives du Wild West Show, provenant de la Library of Congress, avec :
- Une Journée au Wild West Show
- Le Far West de Buffalo Bill et le Far East de Pawnee Bill
Fiche technique
Titre : Buffalo Bill et les Indiens
• Titre original : Buffalo Bill and the Indians, or Sitting Bull's History Lesson
• Pays d'origine : États-Unis
• Année : 1976
• Réalisation : Robert Altman
• Producteur : Robert Altman
• Producteur associé : Scott Bushnell, Jac Cashin, Robert Eggenweiler
• Producteur exécutif : Dino De Laurentiis, David Susskind
• Production : Dino De Laurentiis Company, Lions Gate Film, Talent Associates-Norton Simon
• Société de distribution : United Artists
• Scénario : Robert Altman et Alan Rudolph, d'après la pièce Indians de Arthur Kopit
• Musique : Richard Baskin
• Directeur de production : Les Kimber
• Photographie : Paul Lohmann
• Montage : Peter Appleton, Dennis M. Hill1
• Direction artistique : Jack Maxsted
• Décors : Anthony Masters
• Costumes : Anthony Powell
• Maquillage : Monty Westmore
• Langue : anglais
• Format : Couleur
• Ratio : 2.35 : 1
• Son : Stéréo
Budget : ~ 6 000 000 $ US (4 273 800 €)
• Genre : Western, Comédie
• Durée : 123 minutes
• Dates de sortie : 24 septembre 1976
• dates de sortie BR : 20 octobre 2024
Distribution
• Paul Newman (VF : Marc Cassot) : William F. Cody alias Buffalo Bill, la vedette
• Geraldine Chaplin (VF : Béatrice Delfe) : Annie Oakley, le « coup sur »
• Burt Lancaster (VF : Michel Gatineau) : Ned Buntline (en), le fabricant de légende
• Harvey Keitel (VF : François Leccia) : Ed Goodman, le neveu de Buffalo Bill
• Joel Grey (VF : Jacques Ciron) : Nate Salisbury, le producteur
• Kevin McCarthy (VF : Raoul Delfosse) : major Arizona John Burke, l'agent
• Allan F. Nicholls (en) (VF : Raymond Loyer) : Prentiss Ingraham, le journaliste
• John Considine (VF : Pierre Fromont) : Frank E. Butler (en), le manager du « coup sur »
• Frank Kaquitts : Sitting Bull, l'indien
• Denver Pyle (VF : Claude Bertrand) : McLaughlin, l'agent des affaires indiennes
• Will Sampson (VF : Georges Atlas) : William Halsey, l'interprète
• Gary MacKenzie : un Mexicain au fouet
• Pat McCormick : Grover Cleveland, le président des États-Unis
• Shelley Duvall (VF : Jane Val) : Frances Cleveland, la « première dame »
• Pluto Calcedona : le cheval de Buffalo Bill
• Evelyn Lear : Nina Cavallini, la soprano
• Noelle Rogers (VF : Perrette Pradier) : Lucille DuCharme, la colorature
• Bonnie Leaders : Margaret, la mezzo-contralto
• Robert DoQui (VF : Serge Sauvion) : Oswald Dart, le cow-boy
• Bert Remsen : Crutch, le barman
• E. L. Doctorow : le conseiller du président Cleveland (non crédité)
