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affiche Bilan cinéma 2020  2/3

Bilan cinéma 2020 2/3

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Genre : Ciné région

L'Actu

Les deux humoristes Vincent Dedienne et Blanche Gardin se sont retrouvés dans « Effacer l’historique » (26 août) de Gustave Kervern et Benoît Delépine. Blanche Gardin est également à l’affiche de deux autres comédies dans lesquelles les indispensables smartphones tiennent une place centrale dans l’histoire : « Selfie » (15 janvier) de Thomas Bidegain, Marc Fitoussi, Tristan Aurouet, Cyril Gelblat et Vianney Lebasque et « #Jesuislà » (5 février) d’Eric Lartigau.

Quant à Vincent Dedienne, il s’est plus concentré vers la famille avec « Terrible jungle » (29 juillet) d’Hugo Benamozig et David Caviglioli, dans lequel il interprète le fils de Catherine Deneuve. Dans « Parents d’élèves » (7 octobre) de Noémie Saglio, il devient papa de substitution, dans l’espoir de courtiser la belle institutrice (Camélia Jordana).

 Benjamin Voisin est très certainement la révélation du jeune espoir masculin ; tour à tour, il nous étonne : « Un vrai bonhomme » (8 janvier) de Benjamin Parent ; nous émerveille : « La dernière vie de Simon » (5 février) de Léo Karman ; nous séduit : « Eté 85 » (14 juillet) de François Ozon.

 Tom Hanks aurait dû être à l’affiche de plusieurs films. Aucun d’entre eux ne sort en salle (sauf aux Etats-Unis), ils sont directement accessibles sur différentes plateformes de streaming.

 « Un ami extraordinaire » rebaptisé « L’extraordinaire Mr. Rogers », de Marielle Heller, est proposé en VOD le 21 avril ;

« USS Greyhound » d’Aaron Schneider, prévu en salle le 24 juin, était accessible le 10 juillet sur Apple Tv+ France ;

« Borat 2 » de Jason Woliner, sort le 23 octobre sur Amazon Prime Vidéo.

Enfin, « La mission » de Paul Greengrass ne sortira que le 10 février 2021 sur Netflix.

 Elles ont appris une langue étrangère pour un film

 L’on savait Isabelle Huppert polyglotte, elle a étudié le russe et parle anglais et italien. Pour être crédible et endosser le rôle d’une traductrice spécialisée dans la transcription d’écoutes pour les Stups, l’actrice a appris l’arabe. Vêtue d’un hidjab, elle devient dealer bien malgré elle dans « La daronne » (9 septembre) de Jean-Paul Salomé. Certains y ont vu un contrepoint au rôle interprété par Isabelle Adjani dans « Le monde est à toi » de Romain Gavras, en 2018.

Karin Viard, quant à elle, a appris l’allemand pour son rôle dans « Les apparences » (23 septembre) de Marc Fitoussi. Elle y campe la femme d’un chef d’orchestre de renom, expatriée à Vienne pour la carrière de son mari.

 - Comédiens et comédiennes qui sont passé(e)s derrière la caméra pour leur premier long

 Mathias Mlekuz tourne pour le cinéma (« Les enfants de la chance »), pour la télévision (« Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ») et joue au théâtre (Balzac, Goldoni, Tchekhov, Shakespeare…). «Mine de rien» (26 février) est sa première réalisation. Il a co-écrit le scénario avec Philippe Rebbot (qui joue dans le film) et Cécile Telerman. Son fils Josef est également au générique. Cette comédie-sociale a été présentée au Festival International du film de comédie de l’Alpe d’Huez et a reçu le prix du Public.

 Non seulement Elie Semoun est derrière la caméra, mais il interprète trois personnages dans la suite des aventures de l’élève au pull jaune rayé noir. « Ducobu 3 » sort le 5 février et bénéficie de ce que l’on a nommé « reprise du 22 juin ». Il peut s’enorgueillir d’être le premier des films français, cinquième place du box-office national.

 Maryam Touzani, découverte dans « Razzia » de Nabil Ayouch, présente son premier long dans la sélection Un Certain Regard, Cannes 2019. « Adam » sort le 5 février.

 La comédienne Nadège Trebal avait déjà réalisé plusieurs documentaires, avant de se lancer dans la fiction. Dans « Douze Mille » (15 janvier), elle interprète la petite amie de Arieh Worthalter, acteur belge, que l’on a pu voir également dans « A cœur battant » (30 septembre) de Keren Ben Rafael.

- Réalisateurs et réalisatrices

 Il n’y a pas assez de superlatifs pour définir Cheyenne-Marie Carron, à la fois scénariste-réalisatrice-productrice indépendante, prolifique (un film par an) et créatrice éclectique (parfumeuse pour l’aider à financer ses films et écrivaine). Elle réussit à passer à travers les restrictions d’ouverture des cinémas et présente « Le fils d’un roi » le 18 février. « Le soleil reviendra » sort le 6 octobre. Il révèle la comédienne Florence Eugene, sa parfaite alter ego. Autodidacte, son cinéma lorgne très fort, du côté d’Éric Rohmer - entre autres. Tout comme le réalisateur disparu en 2010, elle travaille avec une très petite équipe de tournage.

 Avec une régularité annuelle, Clint Eastwood présente son nouveau film. « Le cas Richard Jewell » (19 février) est basé sur un fait divers qui s’est déroulé aux jeux d’Atlanta, en 1996. Le film fait polémique Outre-Atlantique, notamment à cause du portrait que le réalisateur dresse de la journaliste Kathy Scruggs (incarné par Olivia Wilde), jugé diffamatoire.

 Il faudra attendre pour voir le prochain Woody Allen. « Rifkin’s Festival » a été tourné en Espagne, le réalisateur souhaitant prendre le large par rapport à l’affaire qui le poursuit.

 Les fans de Hong Sang-soo, ont eu de quoi se réjouir avec la sortie de deux films. Tourné en 2018 « Hotel by the river » sort le 29 juillet ; « La femme qui s’est enfuie » le 30 septembre. Le réalisateur sud-coréen a tourné avec son actrice fétiche et compagne dans la vie, Kim Min-hee. Leur collaboration dure depuis le film « Un jour avec un jour sans », sorti en février 2016, soit sept films au compteur.

 Cette année, mieux valait se prénommer Mathias, que François, Christophe ou Emmanuel, pour sortir son film. On retrouve ainsi : Mathias Mlekuz « Mine de rien » ; Mathias Théry et Etienne Chaillou « La cravate » et Mathias Malzieu « Une sirène à Paris ».

- Durée et titres

 Avec une durée de 4h39, « City Hall » (21 octobre), du documentariste de Frederick Wiseman, est sans conteste le film le plus long.

Aucun autre film ne dépasse la durée de 4h, à l’exception du documentaire « Israël, le voyage interdit », de Jean-Pierre Lledo, mais qui est diffusé en quatre parties - Kippour (2h20), Hanouka (2h37), Pourim (3h) et Pessah (3h12) -, soit 11h09 tout de même !

Concernant les longs métrages de fiction, « Malmkrog » (8 juillet), du roumain Cristi Puiu, étend son récit sur 3h20.

 Les titres les plus courts comportent trois lettres.

« Sol » (8 janvier) de Jézabel Marques, est le diminutif de Solange, rôle tenu par Chantal Lauby.

« ADN » de et avec Maïwenn, est - comme chacun le sait - l’acronyme de l’ Acide DésoxyriboNucléique. Le film étant sorti le 28 octobre, il n’a été visible en salle que deux jours.

 Le titre le plus long comporte 39 lettres.

« Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part » (22 janvier) d’Arnaud Viard, nous offre une belle allitération en « que ».

 Comme en 2019, c’est le mot Fille qui a été le plus employé dans un titre. Soit six fois.

« Les filles du docteur March » (1er janvier) de Greta Gerwig,

« Fille du vent » (22 janvier) de Malec Démiaro et « Filles de joie » (11 mars) de Frédéric Fonteyne et Anne Paulicevich, qui traitent tous les deux de la prostitution,

« La fille au bracelet » (12 février) de Stéphane Demoustier,

« Nana et les filles du bord de mer » (12 août) de Patricia Bardon

et « Belle-fille » (19 août) de Méliane Marccagi.

 Suivi de très près par le mot Femme avec cinq films : « Femmes d’Argentine » (11 mars) de Juan Solanas,

« La femme des steppes, le flic et l’œuf » (19 août) de Quanan Wang,

« La troisième femme » (19 août) d’Ash Mayfair,

« Honeyland La femme aux abeilles » (16 septembre) de Tamara Kotevska et Ljubomir Stefanov,

et « La femme qui s’est enfuie » (30 septembre) de Hong Sang-soo.

 Viennent ensuite quatre fois les mots Amour et Jour ; trois fois les mots Etoile et Voyage.


- Faits de société : l’Homo Numericus

Le # (hashtag ou « mot-dièse » en français) apparaît dans deux titres : « #Jesuislà » (5 février) d’Eric Lartigau et « Les joueuses #paslàpourdanser » (9 septembre) le documentaire de Stéphanie Gillard.

Ce symbole que l’on retrouve sur les réseaux sociaux fait écho à deux autres films : « Selfie » (15 janvier) de Thomas Bidegain, Marc Fitoussi, Tristan Aurouet, Cyril Gelblat et Vianney Lebasque, ainsi que « Effacer l’historique » (26 août) du duo Kervern/Delépine. Les deux comédies se moquent des addictions et des travers apparus avec les nouvelles technologies.

Véronique Regoudy-Bazaia