Beetlejuice Beetlejuice
Genre : Comédie
Pays : France
Durée : 1h44
Réalisateur : Tim Burton
Acteurs : Michael Keaton, Winona Ryder, Jenna Ortega
La renaissance de Burton Beetlejuice, Beetlejuice, Beee… Chut
Beetlejuice, Beetlejuice, Beee… Chut ! 36 ans après le premier opus, on évite encore de prononcer 3 fois de suite le nom du démon, au risque de le voir apparaître dans son salon. Pour rappel, Beetlejuice prenait place dans la petite ville américaine de Winter River. On y retrouvait un couple de fantômes qui faisait appel à un « bio exorciste » pour faire fuir la famille déjantée new-yorkaise venue s’installer dans leur maison.
Le deuxième volet se passe également dans la petite ville des Etats-Unis où se réunit la famille Deetz après une tragédie. Lydia, toujours hantée par le souvenir de Beetlejuice, se retrouve à faire appel à ses services après que sa fille Astrid doit faire face aux morts et au monde l’au-delà. Beetlejuice de son côté doit également affronter son ex-femme, Dolorès, une morte revenue d’entre les morts, qui en a après l’âme du bio exorciste. Il espère de son côté toujours pouvoir échapper au monde des ténèbres en épousant Lydia, qu’il n’a pas oubliée depuis toutes ces années. Lydia arrivera-t-elle à sauver sa fille tout en échappant une nouvelle fois aux griffes folles de Beetlejuice ?
Quand Tim Burton a annoncé faire une suite à son film culte Beetlejuice (1988), beaucoup de fans ont eu peur. En effet, depuis quelques années, les réalisations de Burton ont enchaîné les déceptions auprès d’eux. On peut citer Miss Pérégrine et les enfants particuliers, Dumbo ou encore Mercredi, série dont il est le réalisateur sur quelques épisodes. On pouvait en effet déplorer la perte de la « patte Burton » qui fut à son apogée dans les années 90 avec ses mondes colorés et sombres à la fois, ses personnages hauts en couleur mais aussi son esthétisme reconnaissable entre mille avec ses effets spéciaux se basant sur des marionnettes.
On comprend donc l’inquiétude des fans à l’idée de voir un remake de Beetlejuice qui est l’exemple même des effets spéciaux « faits main » typiques des années 90 dans un monde qui, aujourd’hui, est basé sur le numérique et le fond vert. Mais quelle surprise ! Cette suite (car Beetlejuice, Beetlejuice est une suite et non un remake réchauffé) est la renaissance de Burton qui nous ramène à ses débuts et à l’apogée de sa carrière. Cela se montre par plusieurs éléments essentiels de l’univers « burtonnien » : les personnages et l’esthétisme du film.
On retrouve les personnages hauts en couleurs du premier volet : l’intrigante Lydia (Winona Rider, exceptionnelle en mère dépassée par une adolescente gothique qui nous rappelle son personnage dans le premier film), la singulière Delia (hilarante Catherine O’Hara) mais bien sûr l’époustouflant Michael Keaton en Beetlejuice. En effet, il est plaisant de voir que les personnages continuent dans une trame logique, dans la suite du premier volet. On sent à travers l’écran que les acteurs ont eux-mêmes pris du plaisir à enfiler de nouveau leur costume. Le plus marquant est Michael Keaton qui n’a pas l’air d’avoir changé entre les deux films, grâce à son légendaire maquillage.
Mais nous retrouvons également de nouveaux personnages, tels qu’Astrid, la fille de Lydia, interprété par Jenna Ortega qui avait déjà collaboré avec Tim Burton pour Mercredi, Dolores (l’ancienne femme de Beetlejuice) joué par la nouvelle muse du réalisateur, Monica Bellucci, un étonnant Willem Dafoe en acteur mort trop investi dans « l’Actors Studio » mais aussi Justin Theroux qui interprète le producteur/petit ami excentrique et agaçant de Lydia. Ainsi, les personnages, tant anciens que nouveaux, permettent d’amener de la vivacité dans le scénario du film, même si celui-ci reste traditionnel. Les personnages utilisent cet humour si particulier de Tim Burton, teinté de cynisme et d’humour noir. Cette vivacité et cet humour sont également portés à l’écran par l’esthétisme qui baigne l’ensemble.
Tim Burton a vraiment pensé le film pour les fans. Les références au premier volet sont tellement nombreuses qu’il faudrait plusieurs visionnages pour toutes les voir. De plus, c’est très agréable de voir que le réalisateur, bien qu’il ait de nouvelles idées, respecte les éléments cultes du premier film. Cela se passe autant par le visuel que par la bande sonore. Ainsi donc, on retrouve les costumes et les décors hauts en couleur qui avaient fait le succès de Burton au début de sa carrière. Ce mélange de couleurs très vives et de couleurs sombres permet de rendre les scènes irréelles et oniriques, surtout celles qui se passent dans le monde de l’au- delà. Nous pouvons ajouter à cela la mise en scène fantaisiste qui permet au film des scènes iconiques comme celle du mariage.
Cette scène n’est d’ailleurs pas sans nous rappeler la scène culte du diner dans le premier film. De plus, les techniques des années 90 telles que les marionnettes faites par lui-même se marient parfaitement avec les effets spéciaux actuels. Cela permet de créer un parfait sentiment de nostalgie : par exemple le fait de revoir le serpent des sables que l’on a adoré détester dans le premier opus. De plus, le sentiment de nostalgie est renforcé par la mythique et sublime musique du meilleur associé de Burton : Danny Elfman. Quels frissons d’entendre dès le générique le thème emblématique de Beetlejuice. La bande originale est un pur plaisir pour les oreilles. Entre les compositions originales de Danny Elfman et les musiques comme McArthur Park par Richard Harris, le spectateur se régale autant visuellement que sonorement.
Pour conclure, Beetlejuice Beetlejuice est un bon film de Tim Burton à aller voir entre fans du réalisateur mais également avec d’autres pour faire découvrir son style particulier à de nouvelles personnes. S’il y une chose à retenir, c’est ce que les morts répètent toujours aux vivants durant le film : « vivez tant que vous le pouvez car une vie, on n’en a qu’une seule. »
Luna Ricard
Fiche technique
Titre original et français : Beetlejuice Beetlejuice
Titre de travail : Beetlejuice 2
Titre québécois : Bételgeuse Bételgeuse
Réalisation : Tim Burton
Scénario : Alfred Gough et Miles Millar, d'après les personnages crée par Michael McDowell et Larry Wilson
Musique : Danny Elfman
Direction artistique : Alex Baily, Will Coubrough, Will Houghton-Connell, Kira Kemble et Katrina Mackay
Décors : Mark Scruton
Costumes : Colleen Atwood
Photographie : Haris Zambarloukos
Montage : Jay Prychidny
Production : Tim Burton, Dede Gardner, Jeremy Kleiner, Tommy Harper et Marc Toberoff
Production déléguée : Alfred Gough, Miles Millar, Seth Grahame-Smith, Brad Pitt, Larry Wilson, David Katzenberg, Katterli Frauenfelder, Anthony Tittanegro, Sara Desmond, Andrew Lary, Pete Chiappetta et Laurence Senelick
Sociétés de production : Warner Bros., The Geffen Company et Plan B Entertainment
Société de distribution : Warner Bros.
Pays de production : États-Unis
Langue originale : anglais
Format : couleur - 1.85:1
Genres : comédie horrifique, fantastique
Durée : 104 minutes
Dates de sortie :11 septembre 2024
Distribution
Michael Keaton (VF : Bernard Lanneau ; VQ : Daniel Picard) : Beetlejuice (orthographié Bételgeuse en VQ)
Winona Ryder (VF : Claire Guyot ; VQ : Violette Chauveau) : Lydia Deetz (orthographié Lydia Delisle en VQ)
Jenna Ortega (VF : Emmylou Homs ; VQ : Marguerite D'Amour) : Astrid Deetz, la fille de Lydia (orthographié Astrid Delisle en VQ)
Catherine O'Hara (VF : Catherine Davenier ; VQ : Claudine Chatel) : Delia Deetz (orthographié Delia Delisle en VQ)
Justin Theroux (VF : Thibaut Lacour ; VQ : Marc-André Bélanger) : Rory, le fiancé et manager de Lydia
Monica Bellucci (VF : elle-même) : Delores, l'ex-épouse de Beetlejuice
Willem Dafoe (VF : Éric Herson-Macarel ; VQ : Sylvain Hétu) : Wolf Jackson, l'officier de police de l'après-vie.
Burn Gorman (VF : Yann Guillemot) : le père Damien, révérend de Winter River
Arthur Conti (VF : Aurélien Raynal ; VQ : Charles Sirard Blouin) : Jeremy Frazier
Danny DeVito (VF : Philippe Peythieu) : le concierge de l'après-vie (caméo)
Santiago Cabrera (VF : Guillaume Lebon) : Richard, le père d'Astrid et l'ancien mari de Lydia
Nick Kellington : Bob Têt'Réduite (Bob-Shrinker en VO)
Filipe Cates : Vlad
Amy Nuttall (VF : Sybille Tureau) : Jane Butterfield. Jr
Sami Slimane (dialogue en français) (VF : Lui-même) : le Tigre
Mark Heenhan : Charles Deetz (apparence physique)
Charlie Hopkinson : Charles Deetz (voix - VF : Patrick Préjean)
Jane Leaney : Mrs. Frazier, la mère de Jeremy
David Ayres : Mr. Frazier, le père de Jeremy
Georgina Beedle : Janet, la secrétaire au café de Wolf Jackson
Tim Burton : Bébé Beetlejuice
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