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affiche Annecy cinéma italien 2014 : Hommages et événements

Annecy cinéma italien 2014 : Hommages et événements

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Genre : Festival Cinéma

L'Actu

Hommages et événements

Un voyage cinématographique a été effectué en Sardaigne (10 films patrimoniaux et contemporains), accompagné d’une exposition de photographies de plateaux de deux films classiques tournés en Sardaigne (Proibito de Mario Monicelli et Padro padrone des frères Taviani) et de films contemporains. L’exposition est signée Antonio Maraldi pour le centro cinema città di Cesena.

Luciano Tovoli, chef opérateur, a donné au public six leçons de cinéma et un vibrant hommage a été rendu à Valeria Golino: Storia d’amore de Francesco Maselli (1986), Respiro d’Emanuele Crialese (2002), La guerra di Mario d’Antonio Capuano (2005), A casa nostra de Francesca Comencini (2006), Giulia non esce la sera de Giuseppe Piccioni (2008). C’est aussi à la Golino réalisatrice que le festival a rendu hommage en projetant sa première œuvre de fiction : Miele (2012) avec Jasmina Trinca.

Dans le cadre des autres événements (préouverture, ouverture, palmarès, avant-premières), le public a aussi découvert le dernier film de Valeria Golino : Comme il vento (Comme le vent) de Marco Simon Puccioni (2013). Le film, véritable œuvre d’engagement civil et politique dans la lignée de Francesco Rosi ou Giuseppe Ferrara, retrace le parcours héroïque et douloureux d’Armidia Miserere, l’une des premières femmes directrices de prison en Italie qui mettra fin à ses jours après le brutal assassinat de son compagnon. Bouleversante dans sa sublime interprétation d’Armidia, Valeria Golino fait ressortir la terrible solitude de son personnage confronté à la violence de la mafia.

Une quinzaine de films ont été projetés en avant-premières. Parmi eux on retiendra Le meraviglie (Les merveilles) d’Alice Rohrwacher, Grand Prix du jury à Cannes 2014, film très attendu en France qui bouleverse les frontières entre fiction et documentaire et offre au spectateur des moments d’intense poésie. Mais aussi, en ouverture, La sedia della felicita (La chaise du bonheur) de Carlo Mazzacurati, disparu prématurément en janvier dernier, puis L’intrepido de Gianni Amelio, l’amore non perdona de Stefano Consiglio avec, pour la première fois, Ariane Ascaride dans un film italien, Anime nere (Les âmes noires) de Francesco Munzi, film sur la guerre entre les clans de la ‘ndrangheta, l’impitoyable mafia calabraise qui relève de tout, sauf du folklore,

Sotto una buona stella de Carlo Verdone venu présenter sa dernière comédie dont il a lui-même payé le sous-titrage et dont l’œuvre dans sa totalité est toujours inédite en France, Il giovane favoloso (Le jeune homme fabuleux) de Mario Martone où l’on retrouve Elio Germano dans le rôle de Giacomo Leopardi, poète replié sur lui-même en raison de la souffrance qu’il ressent de sa condition humaine, Incompresa (L’incomprise) d’Asia Argento, drame d’une fillette confrontée à la brutale séparation de ses parents. Sans oublier In grazia di Dio (A la grâce de Dieu) d’Edoardo Winspeare, magnifique portrait de quatre femmes du Salento qui, victimes de la crise, retournent à la terre qu’elles cultivent pour nous donner une leçon d’espérance ni Il capitale umano (Les opportunistes) de Paolo Virzi qui passe de la comédie au drame social pour représenter le cinéma italien aux Oscars.

En une soixantaine de films qui n’oublient pas le patrimoine mais mettent l’accent sur la modernité, Annecy cinéma italien offre au regard du spectateur un panorama assez complet de ce qui se fait dans le cinéma italien d’aujourd’hui. Avec des recettes en 2013 en augmentation de 3,3% par rapport à l’année précédente, une part de marché qui passe la barre des 30% dans la Péninsule et un film classé premier au box-office (Sole a catinelle, Averses de soleil de Gennaro Nunziante avec le phénomène comique Checco Zalone), ses succès internationaux, le cinéma italien ne se porte pas si mal. Avec la relance des coproductions franco-italiennes suite à l’accord bilatéral signé à Cannes en 2013, il reste à souhaiter que le cinéma transalpin puisse trouver une plus juste reconnaissance et soit à même de mieux s’exporter dans les salles de l’Hexagone.

Alain Claudot, Rendez-vous du cinéma italien de Reims