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affiche Aline à vue

Aline à vue

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Genre : Festival Cinéma

L'Actu

A want in her
Film de Myrid Carten


Présenté au Festival de Dinard 2025, A Want in Her de Myrid Carten est un portrait intime et troublant d’une femme qui revient en Irlande du Nord pour
affronter un passé familial douloureux. Entre documentaire et autofiction, le film mêle confession et enquête avec une sincérité rare.
Sa mise en scène brute — caméra mobile, lumière naturelle — sert parfaitement une exploration de la mémoire et de la culpabilité. Si la narration reste parfois décousue, l’émotion, elle, est d’une justesse bouleversante.
Un film fragile, âpre, mais profondément humain.


Split Milk
Film de Brian Durnin


Dans l’Irlande des années 1980, le jeune Bobby rêve d’être détective comme son idole télévisée. Quand son frère aîné disparaît, lui et son amie Nell se lancent dans une enquête à leur mesure. Ce simple postulat sinueux revêt une tonalité douce-amère : le quotidien d’enfants emportés par un mystère familial devient miroir des failles d’un foyer.
Le film séduit par sa nostalgie précise — ambiance d’époque, regards d’enfance,pointe d’innocence perdue — et par la manière dont il mêle quête ludique et anxiété réelle. Certains pourront regretter un rythme un peu flottant ou des enjeux dramatiques parfois devinés plus que pleinement explorés.Mais Spilt Milk touche par son coeur : modeste, malin, et délicatement douloureux.


Brides
Film de Nadia Fall


Deux adolescentes britanniques, meilleures amies, se lancent dans un voyage
censé être inoubliable, mais très vite les choses dérapent quand elles se
retrouvent bloquées à Istanbul, en route vers la Syrie. Le scénario installe
d’abord la légèreté d’un rêve partagé, puis bascule vers la réalité dramatique d’un destin hors-contrôle.
La mise en scène, sobre et sans fioritures, laisse respirer l’amitié et la peur, le désir d’évasion et la cruauté d’un monde qui ne pardonne pas. Le contraste créé entre la jeunesse insouciante et l’âpreté de l’expérience donne au film une puissance émotionnelle certaine.
Quelques réserves toutefois : l’intrigue, bien que forte, ne s’articule pas toujours avec la fluidité souhaitée, et certains choix narratifs gardent une part de mystère qui pourra laisser le spectateur sur sa faim.
Brides s’impose comme un film fort, contemporain, engagé, un récit de rupture et de choc, porté par des jeunes actrices convaincantes.


Dragonfly
Film de Paul Andrew Williams


Dans un quartier britannique frappé par l’austérité, deux femmes : la
vieillissante Elsie et sa voisine Colleen, nouent une relation qui semble d’abord salvatrice avant de laisser poindre un doute troublant. Le film excelle à capter l’équilibre fragile entre bonté apparente et sentiment d’intrusion, entre solitude sociale et manipulation. Grâce à une mise en scène sobre et tendue, Williams parvient à insuffler à ce drame un souffle de thriller presque horrifique, l’atmosphère s’épaissit au fil du récit, jusqu’à un dénouement brutal qui remet en cause notre complicité avec les personnages. Les deux comédiennes principales, Brenda Blethyn et Andrea Riseborough,incarnent avec finesse les deux visages de ce huis-clos social, tenant l’écran avec un mélange d’empathie et de malaise croissant.
Dragonfly est une oeuvre puissante, à la fois intime et tendue, qui s’impose par sa capacité à transformer un décor ordinaire en champ de suspense psychologique.


Dreamers
Film de Joy Gharoro-Akpojotor


Dans un centre de rétention au Royaume-Uni, Isio, migrante nigériane sans
papiers, se heurte à l’attente, l’incertitude et la procédure. Elle y rencontre Atefeh, une nouvelle détenue, et de cette promiscuité naissent solidarité, désir… puis le besoin de choisir entre obéissance et fuite.
Le film évite le pathos facile et privilégie l’intime : les regards, les silences, la mécanique implacable de l’administration migratoire.
Mais cette économie de moyens et ce format court (moins de 80 minutes) jouent
aussi contre le film : certains personnages secondaires restent flous, l’équilibre entre romance et drame social manque d’un peu de densité pour pleinement convaincre. Une oeuvre fragile mais importante.


My Father’s Shadow
Film de Akinola Davies


Dans le Lagos tumultueux de 1993, alors que l’agitation électorale monte, un
père emmène ses deux jeunes fils à travers la ville pour régler une simple affaire familiale : une journée qui devient un rite de passage autant qu’un portrait de la société nigériane.
La mise en scène, subtile et fluide, capte avec finesse l’énergie chaotique de la mégapole et la fragilité des liens familiaux. On ressent la tension politique mais surtout l’émotion silencieuse du père et des enfants, pris entre absence, désir d’amour et fardeau du passé.
Le film excelle dans son équilibre entre la mémoire intime et la grande Histoire, sans tomber dans le didactisme. Quelques scènes pourraient paraître lentes ou contemplatives, mais c’est précisément ce rythme posé qui fait la force de l’oeuvre.
« My Father’s Shadow » est un premier film impressionnant : élégant, poignant
et d’une belle ambition, il inscrit avec justesse une voix nouvelle dans le cinéma


Mr Burton
Film de Marc Evans


Sous-le nom de son mentor, le jeune Richard Burton (alors Richard Jenkins)
s’élève d’un foyer modeste du Pays de Galles vers une carrière d’acteur grâce à l’oeil attentif de son instituteur Philip Burton. Le film met en lumière cette relation entre élève et maître, entre talent brut et détermination, dans un décor d’après-guerre où l’ambition se heurte aux failles familiales.
Visuellement, on apprécie la sobriété et la finesse : loin d’un biopic flamboyant, le film adopte une mise en scène mesurée, qui laisse respirer les silences et les blessures. Le jeune acteur incarnant Richard (Harry Lawtey) se distingue par une intensité retenue, et c’est mérité puisqu’il a obtenu le prix d’interprétation au festival.
Biopic élégant, habité, qui réussit à restituer avec justesse le passage d’un gamin brillant au futur géant du cinéma, sans forcer le drame mais en laissant parler le coeur et le doute.


Marching Powder
Film de Nick Love


Dans un mélange d’humour cru et de drame social, Marching Powder plonge dans
la vie de Jack, hooligan vieillissant et toxicomane confronté à sa perte de
repères : six semaines pour changer ou retourner en prison.
Le film joue la carte de l’énergie brute : dialogues coupants, situations extrêmes, protagoniste haut en couleur. La performance de Danny Dyer incarne avec franchise cette rage-vieillissante à la dérive.
Certes, le ton est volontairement excessif et certains choix narratifs manquent de nuance — mais c’est aussi ce qui donne au film sa saveur, son souffle ‘bang’ et sa capacité à secouer.
Marching Powder est brut, direct, pas toujours subtil — mais pas inoubliable
pour autant, et parfaitement calibré pour qui aime le cinéma sans fard.


The thing with feathers
Film de Dylan Southern


Après la mort brutale de sa femme, un père tente d’élever seul ses deux jeunes fils ; peu à peu, leur appartement devient le théâtre d’une présence troublante : une mystérieuse créature nommée « Crow », née de l’imagination de l’hommeillustrateur,
s’immisce dans le quotidien comme le symbole d’un deuil insoutenable.
Le film se distingue par une belle ambition visuelle : les séquences oniriques, l’atmosphère oppressante et la performance de Benedict Cumberbatch au coeur du chaos émotionnel sont autant d’atouts.
Pour autant, le récit peine à trouver un équilibre : l’approche métaphorique,
parfois trop littérale ou fragmentée, aliène l’émotion et laisse certains
personnages secondaires trop en retrait.


Charlie Chaplin - A man of the world
Film de Carmen Chaplin


Documentaire réalisé par la petite fille de Chaplin, on découvre des secrets de familles mais surtout des origines encore inconnues du grand public.
Pendant plus d’une heure on se laisse guider sur les pas de ce géant du cinéma pour notre plus grand plaisir.