La 46^ème Cérémonie des César du cinéma français

s’est tenue à l’Olympia, vendredi 12 mars 2021

Sous la présidence de Roschdy Zem,

et présentée par Marina Foïs

 Retour en chiffres

0 : zéro César pour le film « Eté 85 » de François Ozon, qui figurait pourtant parmi les grands favoris avec ses 12 nominations. Déjà en 2003, « Huit femmes » avait obtenu 12 nominations et repartait bredouille ! Pour sa sixième nomination dans les catégories meilleur réalisateur et meilleur film, François Ozon fait figure de grand oublié.

 1 : c’est le nombre de César décerné au film « Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait » d’Emmanuel Mouret. Ses 13 nominations faisaient de lui le grand favori. Emilie Dequenne obtient son premier César, celui de la meilleure actrice dans un second rôle. Par le passé, la comédienne avait été nommée quatre fois (meilleur espoir féminin, meilleure actrice dans un second rôle et meilleure actrice).

 2 : c’est le titre du film de Filippo Meneghetti, qui remporte le César du meilleur premier film. « Deux», qui symbolise l’amour entre deux septuagénaires, Madeleine (Martine Chevalier) et Nina (Barbara Sukowa), devrait représenter la France lors de la Cérémonie des Oscars 2021.

 3h34 : c’est la durée de la retransmission de la cérémonie sur Canal + en clair.

 4’33’’ : c’est le temps du discours de remerciement de Laure Calamy, César de la meilleure actrice dans « Antoinette dans les Cévennes », écrit et réalisé par Caroline Vignal. Pas de limitation de temps cette année.

 5 : c’est le nombre d’années pendant lesquelles Sébastien Lifshitz a filmé Emma et Anaïs, les deux protagonistes de son documentaire « Adolescentes ». On suit leur parcours de la 4^ème à la Terminale, jusqu’aux résultats du Bac. Il obtient le César du meilleur film documentaire, après avoir reçu le Prix Louis-Delluc.

 7 : c’est le nombre de César obtenus par le film d’Albert Dupontel, « Adieu les cons », qui finit grand vainqueur de cette soirée, devant « Adolescentes » qui totalise quant à lui 3 César. Le film remporte le César du meilleur film, de la meilleure réalisation, du meilleur scénario original, du meilleur acteur dans un second rôle, de la meilleure photo et des meilleurs décors ainsi que le César des Lycéens. En l’absence de l’auteur-réalisateur-acteur, c’est la productrice, Catherine Bozorgan, qui est venue chercher les trophées sur scène.

 8 : c’est le nombre de nominations obtenu par Madeline Fontaine, au cours de sa carrière. Ce soir, elle reçoit son troisième César pour les meilleurs costumes de « La bonne épouse » de Martin Provost. Le film sorti le 11 mars, n’est resté que quatre jours à l’affiche, suite à la fermeture des salles le samedi 14 au soir. Il a bénéficié d’une reprise le 22 juin.

 9 : c’est le nombre de jours d’exploitation du film « Adieu les cons » d’Albert Dupontel. Il totalise 719 365 entrées, mais sa carrière est stoppée net suite au deuxième confinement. Il devrait ressortir lors d’une très attendue réouverture des salles.

 13 : c’est le nombre record de nominations obtenues pour « Les choses qu’on dit, les choses qu’ont fait » d’Emmanuel Mouret. Suivi de très près par « Adieu les cons » d’Albert Dupontel et « Eté 85 » de François Ozon, qui ont obtenu chacun 12 nominations.

14 : c’est l’âge actuel de Fathia Youssouf, César du meilleur espoir féminin dans « Mignonnes » de Maimouna Doucouré. L’apprentie comédienne a été choisie parmi quelques 700 fillettes. Elle est, avec Charlotte Gainsbourg, la plus jeune des lauréates à avoir obtenu ce prix.

 20 : c’est l’heure à laquelle démarrait le tournage de « La nuit venue » de Frédéric Farruci, qui comme son titre l’indique se déroule la nuit. Le compositeur Rone reçoit le César de la meilleure musique originale.

 23 : c’est le nombre de César attribué lors de la cérémonie. Sans compter les sept César remis à chaque membre du Splendid ainsi que le César d’honneur remis à titre posthume à Jean-Pierre Bacri, disparu le 18 janvier dernier.

 30 : c’est le nombre de films (toute catégorie confondue) nommés au moins une fois mais qui n’ont finalement remporté aucun trophée ; parmi lesquels : « Eté 85 » ; « ADN » ; « De Gaulle ».

 40 : c’est l’âge de Jean-Pascal Zadi, qui devient l’acteur le plus âgé à obtenir le César du meilleur espoir masculin. Il a coécrit, coréalisé et joué son propre rôle dans « Tout simplement noir ».

 45 : C’est le nombre de films nommés dans au moins une catégorie.

57 : c’est l’âge de Corinne Masiero, révélée pour son rôle dans « Louise Wimmer » et remettante du César du meilleur costume. L’actrice est arrivée sur scène vêtue d’une peau d’âne, semblable à celle portée par Catherine Deneuve, dans le film de Jacques Demy. Sous cette peau, elle portait la robe ensanglantée de Sissy Spacek dans « Carrie au bal du diable ». Pour finir, elle n’a pas hésité à se dénuder, dévoilant ainsi les slogans sur son corps : « Rend nous l’art Jean !» et « No culture no futur ». Par cet acte, elle dénonce la précarité des intermittents du spectacle en cette période de pandémie et tacle au passage le CNC, sans nommer son président mis en examen pour agressions sexuelles.

107 : c’est le nombre de nominations, pour l’ensemble des 45 films sélectionnés, toutes catégories confondues.

 114 : c’est le nombre de disparus, depuis février 2020 à ce jour, auxquels l’Académie rend hommage. Autant de photos de comédiens, que de scénaristes, réalisateurs, monteurs, producteurs, photographes de plateau, attachées de presse qui défilent, pendant que Benjamin Biolay interprète la chanson « Que reste-t-il de nos amours ? », créée par Charles Trenet.

Hommage particulier - avec des extraits de films - à Jean-Pierre Bacri, Claude Brasseur, Jean-Claude Carrière, Jean-Loup Dabadie, Michel Piccoli et au compositeur italien Ennio Morricone. Ainsi qu’à la réalisatrice Tony Marshall, disparue il y a un an jour pour jour ; elle reste à ce jour l’unique femme à avoir obtenu le César de la meilleure réalisation.

125 : c’est le nombre de films qui étaient éligibles dans la catégorie César du meilleur film.

 130 : c’est à peu près le nombre d’invités (nommés et remettants + la maman de la toute jeune et mignonne Fathia Youssouf) à cette soirée ; nombre limité suite à l’observation d’un protocole sanitaire strict. Pour accéder à la salle de l’Olympia, les invités ont dû fournir un test PCR et passer de surcroît un test antigénique sur place. Les César ne sont pas remis en main propre, un homme en combinaison de protection le déposait sur le chevalet après l’annonce du nom du lauréat.

 150 : c’est le nombre de mètres qui sépare la maison où il a vu le jour, à Colombières-sur-Orb, et le cimetière où il est enterré. Son ami Louis Garrel rend hommage au scénariste-parolier-metteur en scène et écrivain Jean-Claude Carrière, décédé ce 8 février à l’âge de 89 ans.

 190 : c’est le nombre de films qui étaient éligibles dans la catégorie César du meilleur film étranger. Cinq films sont restés en lice. Le réalisateur danois Thomas Vinterberg reçoit ce César pour son film « Drunk ».

 412 : c’est le nombre de nouveaux membres admis en 2020.

500 : c’est le nombre d’heures de rush que Tina Baz a dû visionner pour le montage du documentaire « Adolescentes ». Elle obtient bien naturellement le César du meilleur montage.

 1970 : c’est l’année de la sortie du film « Les choses de la vie », de Claude Sautet avec Romy Schneider et Michel Piccoli. L’affiche de la 46^ème cérémonie rend hommage au comédien disparu en 2020.

1974 : c’est l’année de création de la troupe du Splendid composée de Josiane Balasko, Michel Blanc, Marie-Anne Chazel, Christian Clavier, Gérard Jugnot, Thierry Lhermitte et Bruno Moynot. Laurent Lafitte (qui a co-écrit les textes de la cérémonie avec Blanche Gardin) leur décerne le premier César Anniversaire, qui couronne l’ensemble de leur carrière.

 2011 : c’est l’année de la Révolution du Jasmin. L’action du film « Un fils » de Mehdi M. Barsaoui se déroule en Tunisie sept mois après. Il permet à Sami Bouajila d’obtenir le César du meilleur acteur. Roschdy Zem, le président de la Cérémonie, et lui ont remporté le Prix d’interprétation masculine à Cannes en 2006.

 4292 : c’est le nombre de membres votants de l’Académie des Arts et Techniques du Cinéma. En 2020, il y en avait 4313. *

 4959 : c’est le nombre de membres de l’Académie.

 1 640 000 : c’est le nombre de spectateurs qui ont suivi la cérémonie. Une audience très faible comparée à celle de l’an passé.

 (*Chiffres révélés par le site de l’Académie des Arts et Techniques du Cinéma.)

Véronique Regoudy-Bazaia