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affiche 46e Festival du cinéma américain de Deauville

46e Festival du cinéma américain de Deauville

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Genre : Festival Cinéma

L'Actu

46e Festival du cinéma américain de Deauville

Du 4 au 13 septembre 2020

 Un brasier souffle sur le monde. Il emporte toute espérance, brise les barrières, frémissements d’une apocalypse que nous n’aurions jamais imaginée. Il reconstruit l’après, recompose les habitudes, déguise les passants en acteurs d’une fiction bien réelle. La planète se relève, gémit encore sous la vague n’en finissant pas de raser hier, sans visualiser demain. Le cinéma, témoin de la société, ne parierait jamais sur un tel scénario. Demain, quand le silence envahira les territoires de la peur et de la mort, l’homme se réinventera peut-être dans l’espace naturel. Ce dernier est le spectateur stoïque de la folle démesure humaine qui prétend toucher au divin, au cosmos. Dans ce paysage surgi de l’enfer sans prévenir, prisonniers de nos maisons, il fallait renouveler le rendez-vous.

 Dehors, les parasols de la Croisette deauvillienne, impassibles, nous observent nous agiter inutilement. Les chevaux ne courent plus sur la plage mais la vague revient éternellement murmurer quelques rêves d’Amérique. C’est d’abord une sélection canapé sur les petits écrans, 200 films pour n’en retenir que dix en compétition.

« Les œuvres choisies sont des eaux fortes qui abreuvent nos nécessaires imaginaires. Deauville est terre d’asile, champ des possibles, comme le raconte son histoire. Cette édition ne dérogera pas à notre volonté éditoriale de montrer la diversité et l’originalité de la cinématographie américaine.» nous dit Bruno Barde, directeur du festival. C’est sur ce sentier de partage que nous nous retrouverons pour frémir aux images d’une société lointaine, qui nous ressemble. Nous regarderons cette Amérique, marquée par une quête impossible, recherche d'identité, urgence écologique, mythes et chimères, sexualité et incertitude quant à l'avenir. Elle porte le drapeau du désir d’aimer et de vivre n’importe comment, à n’importe quel prix, chante le poète.

 Le jury est présidé par un petit oiseau de paradis sorti de sa cage, divin parfum d’espérance, Vanessa Paradis. Une réalisatrice confirmée, au parcours marqué par les thématiques soulevées plus haut, Rebecca Zlotowski, présidera le jury Révélations. Nous rendrons un hommage vibrant à l’un des acteurs préférés des Français et du festival, Kirk Douglas. Trois prix récompenseront un réalisateur passé outre atlantique, Barbet Schroeder,  avec une  filmographie marquée par une forte empreinte sociale. Le prix d’Ornano Valenti ira à Charlène Favier pour Slalom et pour la littérature, le prix Lucien Barrière choisit Le monde n’existe pas de Fabrice Humbert chez Gallimard.

Dans le cadre de ces circonstances exceptionnelles, le 46e festival du cinéma américain de Deauville se la joue Croisette. Certes, nous avons la plage, les parasols immortalisés par Claude Lelouch, les cabines au nom évocateur, un tapis rouge, mais pas de Croisette. Des équipes, en majorité françaises, viendront présenter leur film et échanger avec le public. Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes, a choisi dix films cosmopolites  sur la sélection des 56 de 2020. Ils s’invitent sous l’été indien de la Normandie. La programmation devrait s’étoffer encore d’ici le 4 septembre pour nous emporter sous des airs d’Amérique, oubliant un instant que la vie n’est pas qu’un rêve de cinéma. Nous serons  là de nouveau, car nous l’avons tant aimé, pour ne pas l’oublier.

 Patrick Van Langhenhoven

 Crédit Photo Michel Haumont, clichés réalisés pendant le 45e festival du cinéma américain.


Pour plus d'information et inscription: https://www.festival-deauville.com