L’Irlande mémoire et rêve du monde celtique

Comme chaque année, pendant dix jours le port de Lorient vibre de l’esprit celte. Partout le son des cornemuses, biniou, harpe et autres instruments remplissent l’espace, leurs sons s’envolent vers le ciel où les mouettes et goélands chantent le cœur de la Bretagne. Pour ceux qui le croyaient mort, oublié, perdu dans les brumes de l’océan, il résonne encore, bien vivant. Cette année l’invitée du 44^e festival interceltique, l’Irlande, nous rappelle combien il est encore vivace et présent. Pays de l’imaginaire celte qu’elle s’applique à relancer dès le Moyen- Age avec de nombreuses légendes comme Le livre de Kells - chef-d'œuvre enluminé et rédigé autour de l’an 800. Il inspire les motifs de l’affiche et sans aucun doute, l’âme des festivaliers. C’est dans cette humeur vagabonde autour d’un programme copieux, concerts, expositions, cycle de cinéma et conférences, que le voyageur explorera avec amour. Le pavillon irlandais nous promet une ambiance de pub où se mêleront l’humour, la convivialité et l’esprit de fête du peuple irlandais.

Un peu d’histoire. Les Celtes arrivent en Irlande 800 ans avant notre ère avec leur langue et leur culture. Elle est christianisée à partir du V^e siècle de notre ère par Saint Patrick. La partition de l’Irlande en deux pays séparés date de 1921. L’Irlande du Nord restant au sein du Royaume-Uni (Capitale : Belfast), tandis que la République d’Irlande gagne son indépendance complète (Capitale : Dublin avec l’anglais et le gaélique comme langues officielles). L’Irlande est le seul pays au monde dont les armoiries officielles incluent un instrument de musique, et cela depuis le XIII^e siècle : la harpe, instrument sacré de l’Antiquité irlandaise et réservée à l’origine aux hommes. Ses autres instruments emblématiques sont l’uilleann pipes (cornemuse qui se joue assis), le tin whistle (flûte), le concertina (petit accordéon) et plus récemment on recense également le banjo, le bouzouki et le bodhrán (tambour irlandais). Indissociables de la musique, la danse irlandaise avec des mouvements de pieds complexes et fascinants (set dancing) et des costumes colorés et très ornementés qui sont un autre des symboles de la verte Irlande.

C’est un retour aux sources qu’effectueront les presque sept cent mille festivaliers pendant dix jours intenses. Défileront les grandes figures de la musique folk et celte venues d’Irlande, d’Écosse, du Pays de Galles, de Galice, des Asturies, de Cornouaille, de l’ile de Man, d’Australie, du Canada... et de Bretagne !

Les festivités commencent le vendredi avec la première Cotriade à ne pas manquer. Recette celtique : une bonne marmite de poissons, de grandes tablées pour accueillir les convives et des groupes de musiciens et de chanteurs aux sonorités celtiques et entrainantes. Ambiance assurée !

Autre moment fort  la  soirée d'ouverture Année de l'Irlande : The Glanmore Concert n°7. Elle s’annonce riche en émotions, grâce à Liam O’Flynn et son uilleann pipes. Figure emblématique et mythique de son pays, fondateur du groupe Planxty, il manie habilement son instrument avec douceur, sérénité et calme. Il mêlera les mots du poète Seamus Heaney à ses propres notes, et donnera une vision de la tradition irlandaise avec ce qu’elle a pu produire de meilleur, que ce soit en musique ou en paroles poétiques.

Suivra le concert de Bernard Lavilliers, la grande Parade des nations celtes dimanche. Lors de celle-ci, le Bagad de Lann Bihoué de la Marine nationale défilera aux côtés de pipes bands originaires des pays qui ont participé au conflit de la première guerre mondiale : Queensland Irish Association (Australie), Edmonton (Canada), Kyntire School (Écosse), Major Sinclair Memorial et New Ross and District (Irlande) mais également le Samarobriva Pipe Band de la Somme.

Le soir, Anne de Bretagne, renaissant par l’Ensemble Bretaigne Armoricane dirigé par Roland Becker 2014 est l’année du 500^e anniversaire de la mort d’Anne de Bretagne.

Voilà les festivités des premiers jours sans oublier, les nombreux concerts dans les pavillons des nations celtes, les Fest Noz, les concours qui égrèneront ces dix jours de bonheur et de fêtes ! Pour plus de renseignements et tout savoir sur les détails du programme : http://www.festival-interceltique.com.

Patrick Van Langhenhoven

LES CHIFFRES 2013

Budget : 5.181.786 € (36,21 % dédié à l’artistique/ 69,81 % d’autofinancement)

71.469 entrées payantes 17, 37 € : prix moyen d’un billet

38 455 badges de soutien vendus

700 000 festivaliers

200 concerts

 7 créations

12 scènes

1.200 bénévoles