Comment allier une passion pour le jazz et pour le septième art ? C’est dans ce but que le festival international du cinéma et du jazz de Paris a été créé l’an passé. Et victime de son succès, il revient pour une seconde édition du 19 novembre au 29 novembre 2013.

Dès lors la présence de Michel Legrand s’inscrit comme l’illustration parfaite du mélange entre ces deux disciplines. Du haut de ses 81 ans, le compositeur français est le parrain de ce festival. Pour ceux à qui ce nom pourtant célèbre ne dit rien, les plus jeunes peut-être, Michel Legrand est un compositeur qui comme le présente très justement le site de Cinejazz n’a fait rien que « 167 musiques de films et de téléfilms ». Il est surtout connu pour être l’auteur de l’accompagnement des films très musicaux de Jacques Demy à la BO inoubliable : Lola, Les Parapluies de Cherbourg, Les Demoiselles de Rochefort ou encore le sublime Peau d’âne. Cela au cours des années 60, années pendant lesquelles il fit aussi plusieurs musiques pour les films d’un des leaders de la Nouvelle Vague, Jean-Luc Godard ou d’autres classiques du cinéma tel La Piscine de Jacques Deray ou Cléo de 5 à 7 d’Agnès Varda. C’est après une nomination aux Oscars, qu’il ne remportera pas, que Legrand alla s’installer aux Etats-Unis, où il y débute une seconde vie. Il composa dès lors des musiques de films américains et sa notoriété dans le monde ne fut plus à refaire. Le point d’orgue de cela fut la réception d’un Oscar pour la meilleure musique originale pour The Windmills of Your Mind dans L’affaire Thomas Crown de Norman Jewison en 1968. Cet Oscar en amena deux autres en 1971 pour la meilleure musique originale dans Un été 42 de Robert Mullingan et un autre pour le film musicale de Barbara Streisand Yentl en 1984.

Hormis cet invité de prestige le festival se déroule sur deux axes, avec de nombreuses soirées mais également différents programmes proposés. Une compétition sur le thème « Jazz et amour » dévoile dix courts-métrages. Ces derniers seront présentés au cours d’une première soirée, avant une remise de prix après une projection spéciale séniors au cours d’une seconde soirée.  De nombreuses soirées ont en effet lieu avec notamment pour l’ouverture Antoine Hervé et sa « Leçon de piano » qui se déroule à La Sorbonne. Deux autres sont consacrées au parrain de cette édition avec des reprises par Fabienne Guyon et un hommage par le trio Denis Leloup, Michel Le Bevillon et Jean-Pierre Solvès. Enfin des soirées « Improvisations et acoustiques », « Le Great American Song Book » et spéciale Ray Charles complètent cette section.

Un évènement du festival vient faire son apparition et s’inscrit déjà comme un de ses moteurs : c’est un colloque international « Esthétiques Jazz : La scène et les images » se déroulant sur deux jours au musée Dapper. Son thème est « Ecritures et improvisations », et consiste en une réflexion sur l’improvisation jazzique avec l’écriture cinématographique, ou comment concilier les deux matières. Cette manifestation est organisée par le laboratoire SeFeaA/IRET en partenariat avec l’université de Rennes 2. On retrouve également un cycle universitaire Cinejazz au 13 rue de l’Université, bâtiment appartenant à l’I.E.P  de Paris (Sciences-Po). Trois projections ont lieu, accompagnées d’une présentation : Le Chanteur de Jazz d’Alain Crosland, Cab Calloway, le dandy de Harlem de Jean-François Pittet et Ray de Taylor Hackford. Enfin un ciné-concert a lieu la veille du dernier jour au bar Les Disquaires. Cinéphiles et mélomanes, ce festival est fait pour vous il y en aura pour tous les goûts !