28 ans plus tard
Genre : Horreur
Pays : USA
Durée : 1h55
Réalisateur : Danny Boyle
Acteurs : Aaron Taylor-Johnson, Jodie Comer, Alfie Williams
Un enfant échappe à ce que son père, prêtre anglican, pense être le jour du Jugement dernier qu’il accueille avec joie. 28 ans plus tard, l’Europe a éradiqué le virus de la fureur transformant les humains en zombies. L’Angleterre est en quarantaine, n’ayant pas réussi à vaincre la menace. Sur une île, une communauté isolée survit grâce à des règles strictes. Pour le jeune Spike, c’est le grand jour. Il est autorisé à se rendre sur le continent avec son père pour sa première initiation. Tout ne se passe pas comme il le souhaite et le retour se fait en catastrophe.
Ils traînent dans leur sillage un mâle Alpha, un zombie d’une rare violence. Spike voit sa mère aux portes de la mort et décide de l’emmener sur le continent pour la sauver. Le dernier médecin, Kelson, reste son seul espoir, s’il existe encore. Il ne se doute pas encore de ce qu’ils découvriront. C’est peut-être le dernier espoir, le dernier été pour cette femme que l’oubli gagne peu à peu. Le chemin est long et parsemé d’embûches jusqu'à la délivrance. Parfois, il vaut mieux choisir sa mort.
Il y a 23 ans, Danny Boyle, le réalisateur le plus turbulent de Grande-Bretagne, donnait un nouveau souffle au film de zombies, avec des enragés envahissant le Royaume-Uni. Il remettait ça avec 28 semaines, plus tard, continuant à bousculer le genre. Cette fois, c’est sur une île que les réfugiés tentent de survivre, complétement isolés à marée haute. C’est avec plaisir que l’on retrouve l’ADN de la série avec une mise en scène déjantée, entre des décors surprenants, comme ce sanctuaire dédié à la mort et un petit coin tranquille sur une île.
Comme le confirme Danny Boyle, nous sentons l’influence du Covid, et cette idée folle du Brexit, montrant que l’isolement conduit au chaos. Danny Boyle et Alex Garland ne se contentent pas d’écrire une énième suite sans intérêt, au contraire, ils explorent un nouveau terrain, celui de la mort. Comme le dit le Dr Ian Kelson, Memento Mori, souviens-toi que tu vas mourir. Il nous rappelle la séquence d’ouverture en forme d’Apocalypse, de Jugement dernier, avec le réveil des morts.
C’est bien la notion de notre fin qui hante tout le film et plus particulièrement à travers la mère de Spike. Cette dernière souffre d’un mal que l’on ne connaît pas. Pour la sauver de la damnation, son fils la conduit au dernier médecin, Kelson, dans cet ossuaire particulier, temple dédié aux morts par les vivants qui pourrait devenir le centre d’une nouvelle religion. C’est un décor dantesque que la caméra dévoile par parcelle et enfin dans son ensemble.
Le zombie nous interrogeait déjà sur l’immortalité et la résurrection dans un corps devenu enfer en quête de nourriture. Il fallait souvent tuer l’esprit, viser le cerveau pour que la mort soit définitive. Danny Boyle tourne avec des IPhones boostés, ce qui lui permet d’oser des cadres et des mouvements improbables, renforçant l'idée du chaos ambiant. Au milieu, le film se permet un soupçon de poésie à l’image de Dante et sa Divine comédie, nous rappelant que nous sommes tous mortels.
Il y a un double aspect dans 28 ans plus tard, mythologique, et mystique, entre l’esprit des dieux de l’aube de l’humanité et la vision de la mort, plus christique, du Jugement dernier et d’un enfant porteur, peut-être, de notre salut. Certains auront du mal à se frayer un chemin dans ce chaos, découpé en plusieurs parties, parfois discordantes. Les zombies s’incarnent en plusieurs catégories, à l’image de Walking Dead, les normaux furax, les rampants gargantuesques, et les mâles Alpha dotés d’une force surhumaine.
Les pères n’ont pas la cote, à l’inverse de la mère, figure messianique, protectrice qui sauve un nouveau-né. Ce dernier est une surprise qui pousse encore plus loin le cauchemar- ou la rédemption- de cet univers. Dans ce chaos, Spike est la figure d’Orphée guidant sa mère vers la liberté. Ralph Fiennes est le gardien d’un sanctuaire particulier, le Charon au cœur de l’apocalypse - ou de l’enfer. 28 ans plus tard redonne du sang neuf à une franchise qui ne se contente pas de ses acquis, mais explore de nouvelles pistes.
Patrick Van Langhenhoven
Fiche technique
Titre original : 28 Years Later
Titre français : 28 Ans plus tard
Réalisation : Danny Boyle
Scénario : Alex Garland
Décors : Carson McColl, Gareth Pugh et Mark Tildesley
Costumes : Carson McColl et Gareth Pugh
Photographie : Anthony Dod Mantle
Montage : Jon Harris
Musique : Young Fathers
Producteurs : Bernard Bellew, Danny Boyle, Alex Garland, Andrew Macdonald et Peter Rice
Producteurs délégués : Cillian Murphy et Allon Reich
Sociétés de production : Columbia Pictures, DNA Films, BFI et Decibel Films
Société de distribution : Sony Pictures Releasing
Budget : 60 000 000 $
Pays de production : États-Unis, Royaume-Uni
Langue originale : anglais
Format : couleur - 2.76:1
Genre : horreur, science-fiction post-apocalyptique, thriller
Durée : 115 minutes
Dates de sortie : 18 juin 2025
Classification : Interdit aux moins de 16 ans
Distribution
Jodie Comer (VF : Marie Diot) : Isla
Aaron Taylor-Johnson (VF : Mario Bastelica) : Jamie
Alfie Williams : Spike
Ralph Fiennes (VF : Bernard Gabay) : Dr Ian Kelson
Jack O'Connell (VF : Valentin Merlet) : Sir Jimmy Crystal
Erin Kellyman : Jimmy Ink
Edvin Ryding (VF : Cyril Descours) : Erik Sundqvist
Chi Lewis-Parry : "the Alpha"
Emma Laird : Jimmima