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affiche 22e Festival du film de Sarlat

22e Festival du film de Sarlat

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Genre : Festival Cinéma

L'Actu

Du 12 au 16 Novembre 2013.

C’est quand l’automne frappe à notre porte, quand dort sous la terre ce précieux trésor enfoui, la truffe, quand les arbres se couvrent d’or et de brun, Sarlat ouvre ses rues et ses salles aux lycéens de France et de Navarre. Ils s’élancent dans une croisade d’un genre particulier, illuminant les écrans du cinéma Rex où, vampires assoiffés d’images, ils quittent comme nous la lumière du jour pour vivre mille vies sur les écrans où défilent les histoires du cinéma français et international. Chasseurs de trésors de temples perdus, explorateurs du futur, nous devenons ces aventuriers de la pellicule en quête, comme Perceval de notre Graal, du film improbable qui bousculera à jamais les vieilles habitudes pour ouvrir une nouvelle brèche, dresser une statue de vermeil à la gloire du cinéma de demain. En attendant, enfants sages, nous plongeons nos cœurs et nos âmes dans les méandres du passé pour en exhumer, en bons archéologues passionnés, les pépites d’hier. Le festival de Sarlat est toujours un moment de magie où se mêlent le plaisir de dénicher dans une sélection riche et variée les films français à venir sur vos écrans et une sélection internationale, long regard sur l’horizon du cinéma mondial.

Cette année encore, c’est à un choix qui fait saliver le gastronome de la pellicule que nous invite l’équipe de Sarlat. Nous découvrirons avec plaisir, le nouveau visage d’Angélique. Comme la source de son inspiration, cette version peut-elle conquérir le monde ? La suite de L’auberge espagnole, Un casse-tête chinois le nouveau Cédric Klapisch, la vie continue pour nos étudiants devenus adultes. L’épreuve d’une vie le fils de Bertrand Tavernier, Nils, surtout connu pour ses excellents documentaires, il passe à la fiction avec une histoire autour du handicap et du dépassement de soi. Suzanne, de Katell Quillévéré, que nous verrons pour la seconde fois, découvert au Cinemed, c’est un incontournable. L’amour est un crime parfait, est-ce que les histoires d’amour finissent toujours mal, comme le dit la chanson ? Guillaume et les garçons à table, de Guillaume Gallienne. On le voyait toujours en fille, il en rit, il explose l’écran dans une des meilleures comédies du cinéma français. C’est avec plaisir que nous lui poserons nos questions restées sans réponse lors de notre première rencontre.

 Voilà pour une partie de la sélection nationale. Pour l’internationale, nous retiendrons, Fruitvale Station de Ryan Coogler, un très beau film sur le racisme qui conduit un groupe de jeunes au bord du chaos. Ils voulaient s’en sortir, finir un jour de l’an où la mort fauche l’un d’entre eux. Giraffada de Rani Massalha, entre conte et réalité, un vétérinaire palestinien fait tout pour sauver une girafe veuve pour l’amour de son fils, excellent. Only Lovers Left Alive, le dernier Jim Jarmusch, c’est toujours un plaisir de retrouver un réalisateur que nous apprécions et qui nous surprend encore. Bien d’autres films complètent cette sélection en vrac : The lunchbox de Ritesh Batra Inde, Tel père, tel fils de Hirokazu Koreeda Japon, Les drôles de poissons chats de Claudia Sainte-Luce Mexique, Le géant égoïste de Clio Barnard Angleterre, Layla de Pia Marais Afrique du Sud, Des étoiles de Dyana Gaye Sénégal. Dans cette liste incomplète, il existe toujours des moments de grâce où un film vous emporte au cœur de vos questionnements existentiels, où simplement la magie de l’histoire vous fait oublier la grisaille du quotidien.

 En plus, cette année, c’est au tour du réalisateur Manoel d’Oliveira d’être le centre de la rétrospective et des analyses par des spécialistes sur l’œuvre et sur le film L’étrange affaire Angélica inscrite au bac 2014. J’avoue que c’est un réalisateur que je connais peu et ces rencontres  me permettent à mon tour de compléter mon apprentissage et ma connaissance. Guillaume Laurent aborde l’aspect technique du scénario cette année, et Jean Pierre Neyrac se penche sur les métiers de la restauration.

Ainsi, dans les rues où parfois résonnent les cris des équipes de film international venues chercher dans ce décor historique l’inspiration pour un nouveau mousquetaire ou chevalier errant, ce sont les voix de la fin de l’adolescence aux portes de l’âge adulte qui résonnent, tentant de faire revivre les histoires inspirées des écrans noirs de nos nuits blanches…

Patrick Van Langhenhoven