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affiche 19ème Rendez-vous du cinéma italien de Reims 1/2

19ème Rendez-vous du cinéma italien de Reims 1/2

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Genre : Festival Cinéma

L'Actu

19ème Rendez-vous du cinéma italien de Reims :

 jeunesses et comédies du 28 janvier au 4 février cinéma Opéra

Néo-réalisme et comédie sont deux des principaux piliers du cinéma italien. Mais si le néo-réalisme ne dure que quelques années, laissant derrière lui des chefs-d’œuvre tels Rome, ville ouverte de Roberto Rossellini  ou Le voleur de bicyclette de Vittorio De Sica, les comédies triomphent régulièrement au box-office de la fin des années 1950 à nos jours. C’est à elles, associées au thème de la jeunesse ou plutôt des jeunesses parce que plurielles, que s’attache le 19ème Rendez-vous du cinéma italien qui se déroulera du 28 janvier au 4 février 2014 aux cinémas Opéra de Reims sous l’égide du comité de jumelage Reims-Florence.

 Comédie à l’italienne tout d’abord, celle qui n’a pas hésité dans la double décennie 1960-1970 « à traiter de sujets dramatiques en termes comiques et à mélanger la drôlerie la plus débridée avec le désespoir le plus noir », résultat d’une parfaite adéquation entre scénaristes, acteurs et réalisateurs dont les trois pères fondateurs du genre auxquels un hommage sera rendu.

 Dino Risi (Le signe de Vénus, 1955) avec Sophia Loren et Vittorio De Sica : Agnese et Cesira, deux cousines, partagent le même appartement à Rome, avec un père et une tante qui veillent sur leur vertu. Agnese est la plus belle et la plus courtisée : sa jeunesse, son entrain attirent le regard des garçons, alors que Cesira, timide et réservée, échoue dans ses tentatives pour trouver l’homme de sa vie. Une voyante, la signora Pina, lui a pourtant prédit qu’elle se trouvait ces temps-ci sous le signe de Vénus, propice à une rencontre amoureuse.

Mario Monicelli (Larmes de joie, 1960, film inédit en France) avec Anna Magnani et Totò : Gioia Fabbricotti surnommée Tortorella, une figurante de Cinecittà, s’échine dans de petits rôles. Elle refuse pour le réveillon la compagnie d’un ancien acteur surnommé Infortunio pour sa capacité à provoquer de faux accidents et à escroquer les assurances. Il a promis à son ami Lello, un pickpocket, de l’aider pendant la nuit de la Saint-Sylvestre pour tenter quelques coups. Les trois personnages se rencontrent par hasard et Tortorella – abandonnée par les amis avec qui elle devait réveillonner – oblige les deux hommes à l’accompagner à un bal masqué.

Luigi Comencini (Mon Dieu comment suis-je tombée si bas ? 1974) avec Laura Antonelli : Sicile, fin du XIXe siècle. Eugenia, jeune noble tout juste sortie du couvent, est follement éprise du marquis Raimondo Corrao. Elle l'épouse, mais ils découvrent lors de leur nuit de noces qu’ils sont frère et sœur. Ils décident alors de ne point consommer leur union et de vivre côte à côte, chastement. Mais les tentations de la chair ne manquent pas. Après avoir failli succomber aux assauts d’un Français, Eugenia tombe sous le charme de son chauffeur…

Mais le 19ème Rendez-vous, comme les précédentes éditions, fera la part belle au cinéma italien contemporain, façon de souligner la richesse et la diversité retrouvées du septième art transalpin. A commencer par la comédie d’aujourd’hui, avec celles et ceux qui, dans un mélange d’humour et de sérieux, de tendresse et de causticité, reflètent les mutations économiques, sociales et culturelles de l’Italie du troisième millénaire.

 Francesca Comencini (Une journée à Rome, 2013),avec Giulia Valentini et Filippo Scicchitano :

Pour Gina cette journée à Rome est spéciale : elle a rendez-vous avec un « honorable » homme politique qui pourrait l’aider à entrer dans le monde du spectacle. Au volant de la voiture qui vient la prendre dans le quartier où elle habite, il y a Marco dont c’est le premier jour de travail. Le rendez-vous étant sans cesse reporté, les deux jeunes gens circulent dans la ville éternelle. Pour tous les deux, c’est une journée particulière, une journée à Rome au cours de laquelle ils apprennent à mieux se connaître.

Paolo Virzi, généralement considéré comme l’héritier de la comédie à l’italienne avec Chaque jour que Dieu fait (2012),avecThony et Luca Marinelli, Villerupt 2012 prix du public, prix de la ville de Villerupt 2013 à Paolo Virzi :

Guido, garçon timide, est un passionné de langues anciennes ; il a renoncé à une carrière universitaire et travaille comme gardien de nuit dans un hôtel. Il vit avec Antonia, jeune chanteuse agitée et ignorante, employée dans une entreprise de location de voitures. Tous les matins, inlassablement mais sans succès, ils cherchent à avoir un enfant.  Ils se lancent alors dans un parcours médical surréaliste et obstiné qui risque de mettre leur couple en péril.

Francesco Bruni, fidèle scénariste de Virzi, qui passe pour la première fois derrière la caméra en signant Scialla ! (2011), avec Fabrizio Bentivoglio, Filippo Scicchitano, Barbora Bobulova, Villerupt 2011 prix du public : De son talent d’écrivain, il ne reste à Bruno Beltrame que le strict nécessaire pour écrire le livre des autres, telle la biographie de Tina, ex-pornostar slovaque ; sa passion pour l’enseignement a laissé place à des cours à domicile pour étudiants sans entrain, parmi lesquels le jeune Luca. Un beau jour, la mère de l’adolescent se matérialise, faisant à Bruno une révélation : Luca est son fils dont il ignorait l’existence. Partant en Afrique pour six mois, elle demande à Bruno d’accueillir Luca sans lui révéler sa véritable identité.

Trois comédies qui mettent en scène de jeunes Italiens confrontés à des problèmes le plus souvent liés à la crise qui sévit dans la péninsule. Ces jeunesses multiples, trois autres films nous les présentent sur un ton plus grave, prisonnières qu’elles sont de pesanteurs, de déterminismes auxquels elles voudraient échapper.

 D’acierde Stefano Mordini (2012), adaptation du roman de Silvia Avallone, avec Matilde Giannini, Anna Bellezza, Michele Riondino : A Piombino, en face de l’île d’Elbe, dans le quartier populaire de via Stalingrad, Anna et Francesca, 14 ans, sauvages et belles, vivent leur dernier été avant d’entrer au lycée. Mais grandir entre l’aciérie Lucchini qui dicte sa loi aux familles et les barres d’immeubles est difficile. Alors que le corps adolescent explose sous les vêtements, les deux amies jettent aux yeux des autres leur beauté, espérant trouver leur identité.

Ali a les yeux bleus (2013) de Claudio Giovannesi, avecNader Sahran, Stefano Rabatti, Villerupt 2013 prix de la presse : Stefano et Nader : l’un est italien, l’autre est égyptien mais né en Italie, son meilleur ami. Nader a aussi une copine, Brigitte, mal vue des parents de l’adolescent, parce que non musulmane. Alors qu’il rentre une fois de plus après minuit, sa mère le laisse dehors pour qu’il réfléchisse. Commence alors pour lui une semaine d’errance au cours de laquelle il tente de comprendre sa véritable identité.


Alain Claudot, comité de jumelage Reims-Florence