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affiche sorties du 16 septembre

sorties du 16 septembre

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Genre : Ciné région

L'Actu

Deux films labellisés Cannes 2020 sortent cette semaine :

« Antoinette dans les Cévennes » de Caroline Vignal et « Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait » d’Emmanuel Mouret. Les deux réalisateurs avaient déjà été sélectionnés au Festival de Cannes. Le premier film de Caroline Vignal (« Les autres filles ») a été présenté à La Semaine de La Critique en 2000, depuis elle n’avait plus réalisé de long métrage. Quant à Emmanuel Mouret, son film « Vénus et Fleur » a été sélectionné à La Quinzaine des Réalisateurs en 2004.

 - Deuxième film en 20 ans, Caroline Vignal signe un road movie sur les pas de Robert Louis Stevenson, qui en son temps traversa à pied les Cévennes. Et c’est le chemin que va emprunter Antoinette (Laure Calamy) pour retrouver son amant (Benjamin Lavernhe), évidemment marié. Un adultère qui prête à sourire tant les rebondissements sont cocasses. Et une belle rencontre avec Patrick, l’âne qui accompagne Antoinette et lui prête deux grandes oreilles bienveillantes.

- Après le sublime « Mademoiselle de Joncquières », Emmanuel Mouret poursuit son étude sur les sentiments de l’amour et de ce qu’il nous fait dire et faire. Daphné (Camélia Jordana) reçoit Maxime (Niels Schneider), le cousin de son mari François (Vincent Macaigne). En attendant le retour de ce dernier, ils vont se raconter leurs histoires d’amour passées et présentes, pour passer le temps. Les histoires s’entremêlent, se démêlent. On se trompe, on se détrompe, le spectateur aussi. Le marivaudage est courtois, raffiné, on croirait l’adaptation d’un roman du XVIIIème siècle, souligné par le répertoire des plus grands compositeurs de musique classique.

 Une série documentaire de France 5 devenue fiction au cinéma :

« J’irai mourir dans les Carpates» premier long métrage d’Antoine de Maximy. Et si l’animateur disparaissait lors d’un tournage de « J’irai dormir chez vous » ? Partant de ce postulat, le film nous fait vivre une véritable enquête policière menée tambour battant par la monteuse de la série (Alice Pol), flanquée d’un flic maladroit (Max Boublil). On les suit donc jusque dans les Carpates où ils rencontrent des villageois louches, aux mœurs douteuses. C’est à la fois drôle et inquiétant et même les chauves-souris peuvent se révéler bien utiles !

 Une adaptation de roman :

« La maquisarde » de Nora Hamdi, adapté de son propre roman, est le deuxième film de la réalisatrice (après « Des poupées et des anges »). Le film retrace l’histoire de sa mère, paysanne devenue maquisarde, capturée puis enfermée dans un camp de concentration, et qui va tenter de s’en échapper. Témoignage cruel d’une époque, qui ne parlait pas alors d’une guerre mais des événements d’Algérie et où les camps de concentration étaient appelés camps d’internement. Le film est dédié à toutes les femmes d’Algérie.

Côté documentaire :

« Honeyland, la femme aux abeilles » de Tamara Kotevska et Ljubomir Stefanov, distingué aux Oscars 2020 avec deux nominations dans les catégories « meilleur film étranger » et « meilleur documentaire ». On y découvre Hatidze, qui vit de la récolte du miel, quelque part dans les montagnes de Macédoine. Elle vit seule avec sa mère pratiquement aveugle, quand une famille turque s’installe tout près de chez elle et décide de produire du miel également. Les réalisateurs n’ont rien coupé au montage, les vaches donnent des coups de pieds aux enfants, un bébé se fait piquer par une abeille, une fillette manque de se noyer, cinquante veaux meurent d’un mal mystérieux. La vie est rude, le film est âpre, mais c’est sans compter l’énergie communicative d’Hatidze, qui se console en écoutant Joe Cocker, « You are so beautiful to me ».

 « Africa mia » de Richard Minier et Edouard Salier. En 1999, Richard Minier, producteur de musique, découvre, lors d’un voyage au Mali, le groupe Las Maravillas. Il filme dix-neuf ans d’enquête dans l’espoir de reconstituer le groupe, séparé dans les années 70. Boncana Maïga, le dernier survivant du groupe, retrace le parcours du groupe, depuis leur formation en 1964, à Cuba, à travers des documents d’époque et des témoignages. De la musique, mais aussi de belles rencontres.

 Pour les plus petits :

« Les mal-aimés » d’Hélène Ducrocq. Ce programme de quatre courts métrages réhabilite ces animaux jugés indésirables et qui – disons-le - nous répugnent un peu : les vers de terre, les chauve-souris, l’araignée et son amie la mite, et enfin les loups. C’est drôle – la chauve-souris déclare avoir mangé 427,5 moucherons, le demi c’est celui qu’elle a avalé de travers ; c’est touchant - le chasseur devient chasseur d’images… Et le tout se finit par un ballet de vers de terre aux couleurs chatoyantes, qui chantent « tout nu, tout gluant, tout rampant… »

 Et aussi : « Mathilde et Rosette » d’Alice Ekman ; « Trio » d’Ana Dumitrescu ; et « Une nuit au Louvre : Leonard de Vinci » de Pierre Hubert Martin.

Véronique Regoudy Bazaia