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affiche Les sorties du 7 octobre

Les sorties du 7 octobre

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Genre : Ciné région

L'Actu

Six réalisatrices (américano-australienne, bulgare, italienne, ukrainienne et francaise) sont à l’affiche cette semaine. Pour certaines, il s’agit de leur premier long métrage.

Instinct maternel

« Maternal » de Maura Delpero. La réalisatrice italienne a d’abord tourné des courts et moyens métrages et un documentaire, avant ce premier long métrage. Elle s’est inspirée de son expérience au sein d’un « hogar » (foyer) argentin pour écrire le scénario. Sœur Paola (Lidiya Liberman) a quitté son Italie natale pour prononcer ses vœux perpétuels en Argentine. Dans un foyer tenu par des religieuses, à Buenos Aires, elle découvre la détresse et la misère sociale de jeunes filles devenues mères malgré elles, dans un pays où l’IVG demeure illégale. Le film oppose l’insouciance et la révolte d’un côté, le recueillement et la tendresse de l’autre, tout en insufflant un vent de liberté.

Sortie de classe

« Parents d’élèves » de Noémie Saglio. Les jeunes et belles institutrices au cinéma ont la cote en cet automne. Après « Antoinette dans les Cévennes » et « Les apparences », c’est au tour de « Parents d’élèves » de mettre en scène les aventures amoureuses d’une institutrice (Camélia Jordana). Vincent (Vincent Dedienne) se voit contraint de se faire passer pour le père de Bart, élève de CM1, dont il a la garde. Il découvre avec consternation le petit monde des parents-délégués, dans l’unique dessein de se rapprocher de l’institutrice. Sur fond de comédie romantique, le film pose le problème de l’acceptation de la différence.

La maison aux souvenirs

« Relic » de Natalie Erika James, est son premier long métrage tourné en Australie. Edna (Robyn Nevin) a disparu depuis plusieurs jours. Sa fille, Kay (Emily Mortimer) et sa petite fille Sam (Bella Heathcote) s’installent dans la maison familiale, espérant son retour. Lorsqu’Edna rentre chez elle, échevelée et couverte de terre, elle ne se souvient de rien. La démence sénile qui s’installe semble déclencher une réaction similaire de la maison. Avec une ambiance angoissante et glauque, le film sème des pistes sans jamais donner de réponse, tel ce vitrail de la porte d’entrée, qui semble être la clé d’une histoire que l’on ne connaîtra jamais.

Affaire de famille

« Sister » de Svetla Tsotsorkova, est le deuxième long métrage de la réalisatrice bulgare après « Thirst ». Rayna (Monika Naydenova, primée pour son interprétation dans « Thirst ») habite avec sa mère et sa sœur, dans une bourgade de Bulgarie. Pour vivre, les trois femmes fabriquent des figurines en terre-cuite et les vendent au bord de la route. Parce qu’elle s’ennuie et qu’elle veut se rendre intéressante, Rayna raconte des bobards à qui veut l’entendre. Mais ce qui est drôle pour apitoyer les clients ne l’est plus lorsque cela touche les proches. La fragilité des liens de cette famille est à l’image de leurs figurines posées sur des étagères précaires, prêtes à se briser. Portrait d’une jeune fille exaltée, dont les liens familiaux sont cimentés par l’argile.

Base arrière

« Le soleil reviendra » de Cheyenne-Marie Carron. La prolifique scénariste-réalisatrice-productrice-distributrice sort son deuxième film de l’année après « Le fils d’un roi », en salle le 26 février dernier. Emma (Florence Eugène) est enceinte et attend le retour de son fiancé militaire, en mission en Afghanistan. Fraîchement installée à Paris, elle est soutenue par les autres femmes de soldats, une veuve (qui joue son propre rôle) et le mari d’une engagée. Jamais l’on n’avait filmé le quotidien de ces femmes sacrifiées, dignes, courageuses, éternellement en attente d’un retour incertain. Florence Eugène, que l’on découvre pour la première fois à l’écran, illumine par sa présence les scènes émouvantes mais toujours solidaires de ces combattantes de l’ombre.

Les gueules cassées

« We are soldiers » de Svitlana Smirnova. La réalisatrice ukrainienne, comédienne au théâtre mais également kiné, s’est engagée pour soigner les blessés de guerre à l’hôpital militaire de Kiev. De là est partie son envie de dresser le portrait de trois volontaires ukrainiens, Anatolii, Dmytro et Oleksii, estropiés lors de combats entre les Russes et les séparatistes. Elle nous livre en seulement une heure, le témoignage poignant de ces trois civils inexpérimentés, qui représentent trois générations, trois milieux sociaux ; leur souffrance, leur ennui du quotidien mais aussi leur espoir et leur reconstruction.


Perte de vue

« Un monde ailleurs » d’Etienne Faure. Dans une forêt tropicale d’Amérique du Sud, cinq amis d’enfance sont en route pour rencontrer un guérisseur. La blessure accidentelle de l’un d’entre eux les forcent à s’arrêter. Une rivière les sépare d’un campement de trois filles, dont on ne saura rien. Très vite, les garçons dévoilent leur véritable nature face à un danger inconnu qui va les éloigner à tout jamais.

Le jeu de la vérité

« Yalda, la nuit du pardon » de Massoud Bakhshi. Le film s’inspire d’une émission de télévision diffusée en Iran, la nuit du pardon. Maryam, qui a tué son mari accidentellement, purge une peine de prison. Elle participe à l’émission au cours de laquelle elle doit implorer le pardon de la fille du défunt, née d’un précédent mariage. Ce sont les spectateurs, qui par leur vote, décideront de son sort. Cruel jeu télévisé, mais bien réel, rappelant les jeux à Rome, où le public pouvait exercer le droit de vie ou de mort.

Côté animation :

La vie dans une poubelle

« Chien Pourri, La vie à Paris ! » de Davy Durand, Patar et Aubier. Après le succès littéraire des aventures de Chien Pourri, écrit par Colas Gutman et illustré par Marc Boutavant, une série télévisée voit le jour, très vite suivie par ce long métrage d’animation, découpé en cinq histoires. Dans la première scène, on découvre le chat Chaplapla qui lit une histoire à un chien qui ressemble à une serpillère. Dès lors il s’appellera Chien Pourri et se baladera dans les rues de Paris, flanqué de son nouvel ami. Le comportement naïf et premier degré de ce chien puant bien sympathique réjouira petits et grands.

Petit-fils d’Arsène

« Lupin III : The first » de Takashi Yamazaki, est une adaptation en 3D du manga créé en 1967, par Monkey Punch  (Kazuhiko Kato) ; déjà décliné dans les années 70, en série animée pour la télévision, puis en deux longs métrages. Les aventures trépidantes de ce gentleman cambrioleur nous entraînent à la recherche d’un journal secret. La seule chose que son illustre aïeul, Arsène Lupin, n’a jamais réussi à dérober. Mystère, courses poursuites et rebondissement  dans les rues de Paris jusqu’aux frontières du Mexique.

Côté documentaire :

La dette

« Israël Le voyage interdit » de Jean-Pierre Lledo, est un film documentaire de 11h09, conçu en quatre parties : Kippour, Hanouka, Pourim et Pessah, qui correspondent à des fêtes juives. Les quatre parties sortiront respectivement chaque mercredi du mois d’octobre. Le documentariste, Jean-Pierre Lledo, né de père catalan, communiste et juif algérien par sa mère, fait l’amère constat qu’il a toujours rejeté Israël. Accompagné de sa fille Naouel et de sa productrice et interprète Ziva Postec, il part rechercher le pardon des siens. Pour lui, être juif correspondait à une religion, pas à un peuple et encore moins à un pays. A travers des rencontres et des témoignages très divers, on suit son voyage passionnant, vers ses origines jusqu’alors niées.

Et aussi :

« Aland » de Thomas Germaine

« L’enfant rêvé » de Raphaël Jacoulot

« En attendant le carnaval » de Marcelo Gomes

« Mon grand-père et moi  » de Tim Hill

« Les sept vies de Madeleine Riffaud » de Jorge Amat

 Véronique Regoudy-Bazaia