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Les sorties du 12 janvier

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Genre : Ciné région

L'Actu

Les sorties du 12 janvier

« Adieu Monsieur Haffmann » (1h40) de Fred Cavayé.

Le film est l’adaptation de la pièce de théâtre de Jean-Philippe Daguerre.

1942, Paris vit sous l’occupation allemande. L’administration nazie décrète le port de l’étoile jaune pour les Juifs. Monsieur Haffmann (Daniel Auteuil), joaillier talentueux, cède provisoirement à son ouvrier (Gilles Lellouche) et à sa femme (Sara Giraudeau) sa boutique et son appartement. Sa famille passe en zone libre ; lui, n’aura pas cette chance. Il se voit contraint d’habiter dans le sous-sol de son magasin. Mais pour cela, il doit rendre un service particulier à son tour.

Belle partition pour trois grands acteurs qui, devant la tourmente, révèleront leur âme profonde.

(Voir également la grande critique de notre ami Patrick Langhenhoven)

  « Little Palestine, journal d’un siège » (1h39) documentaire d’Abdallah Al-Khatib.

A partir de 2011 et jusqu’en 2015, Abdallah Al-Khatib, alors étudiant en sociologie à l’Université de Damas, a filmé – grâce à la caméra de son ami Hassan Hassan - le quotidien des réfugiés palestiniens basés à Yarmouk (quartier du sud de la capitale de la Syrie). Depuis, le réalisateur et sa mère – Oum Mahmoud - se sont installés en Allemagne, non sans passer la caméra à d’autres restés sur place. Les images parvenues en Allemagne ont été montées et nous donnent à découvrir les conditions de vie inhumaines pendant le siège, durant lequel plus de 181 personnes sont mortes de faim.

La population civile, adulte comme enfant, témoigne, imperturbable, pendant qu’au loin on entend des bombardements ou bien des tirs. Ces hommes, ces femmes, ces enfants attendent en vain du ravitaillement qui ne vient plus. Ils sont obligés de se nourrir de cactus, de mouron blanc et même parfois d’herbe, comme les vaches explique un garçon en riant. « Prend garde de ne pas piétiner ce qu’un jour tu mangeras ! » rappelle un ancien.

  « Ouistreham » (1h47) d’Emmanuel Carrère.

A la fois écrivain, scénariste et réalisateur, Emmanuel Carrère adapte le roman de Florence Aubenas « Le quai de Ouistreham », paru en 2010. La journaliste avait mené une enquête en totale immersion en acceptant des petits boulots précaires et en particulier celui de femme de ménage à bord des ferries de la ligne Caen-Ouistreham. Pour cela, elle a caché son identité et a dû mentir à tout le monde pendant plusieurs mois. Emmanuel Carrère a écrit, de son côté, « L’adversaire », paru en 2000, dans lequel il suit l’affaire Jean-Claude Romand, qui a menti sur son identité et caché la vérité pendant 18 ans. Son livre fut adapté en 2002, par Nicole Garcia. Ici, il choisit d’adapter librement l’expérience de Florence, qui devient Marianne (Juliette Binoche) pour le film, ou quand le mensonge devient trahison. Si le film décrit les conditions de travail harassantes pour un salaire de misère, il nous livre également la belle solidarité et camaraderie entre ces femmes qu’on nomme invisibles. Face à Juliette Binoche, au naturel, sans fards, ces actrices non professionnelles dévoilent leur combat journalier pour lutter contre la précarité, pour survivre dignement.

(Voir également la grande critique de notre ami Patrick Langhenhoven)

 « Sans toi » (1h16) de Sophie Guillemin.

Pour son premier long métrage, l’actrice Sophie Guillemin (« L’ennui ») dirige son mari dans la vie, le comédien Thierry Godard (« La sainte famille »). Au départ, elle a en tête un homme qui marcherait, à la recherche d’une femme aimée qui a disparu. Ils entament le tournage avec un scénario écrit à quatre mains au jour le jour, et tournent dans leur propre maison en Suède.

Antoine, négociant en vin, reçoit un appel de Russie et pense à la femme qui a quitté sa vie. Il part à sa recherche et se retrouve nu, marchant sur un lac gelé. Il est secouru par une famille qui disparaît, le laissant face à ses souvenirs. Voyage de rédemption, souligné par la musique envoutante d’Hélène Blazy.

Et aussi :

 « Jane par Charlotte » documentaire de Charlotte Gainsbourg.

Première réalisation de Charlotte Gainsbourg qui filme sa mère. Conversations intimes et touchantes entre ces deux femmes, ces deux mères, ces deux artistes qui se livrent tendrement l’une à l’autre. Et une visite rue de Verneuil, dernière demeure de Serge Gainsbourg, qui devrait bientôt devenir un musée.

 « Placés » de Nessim Chikhaoui.

Partant de sa propre expérience, Nessim Chikhaoui, co-scénariste des « Tuche 2, 3 et 4 » réalise son premier film. On y découvre Elias (Shaïn Boumedine) qui accepte un job d’éducateur dans une Maison d’Enfants à Caractère Social (MECS). Si Elias doit faire face à des situations inconnues pour lui - conflits, incompréhension - il apprend beaucoup auprès de ces enfants que la vie n’a pas gâtés. L’apprentissage du bonheur chez de jeunes écorchés !

 Véronique Regoudy-Bazaia