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affiche Cérémonie des Césars  2018

Cérémonie des Césars 2018

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Genre : Star

L'Actu

Les Césars ne sont pas une soirée péplum,  ni l’allégeance à un empereur en toge, c’est une statuette tarabiscotée récompensant la profession. Elle est le vote des professionnels récompensant leurs pairs. Cette année, petite innovation, la voix est donnée au public pour un César du public. Les années passent et le constat de la soirée que l’on souhaiterait rigolote relève des deux petits vieux du Muppets Show. On aimerait du rire, des moments solennels, des larmes pour accompagner ceux qui nous manquent. Ils resteront éternellement vivants sur les écrans. On reste le nez collé au petit écran, bien calé dans son fauteuil, plein d’espérance en un cadeau surprise. On se dit que l’on ne nous y reprendra plus et qu’on devrait plutôt regarder un film. On perdrait moins de temps, on vibrerait plus. C’est peut-être impossible de réussir une soirée inoubliable, les Oscars ne font pas mieux. Les Césars c’est un peu le sapin de Noël de la profession. Les cadeaux sont inégaux, c’est du bonheur pour les récompensés et bof pour les autres.

On n’a peut-être pas tort de penser que juger un Picasso et un Rembrandt relève de l’impossible. Une soirée hommage au cinéma d’hier et d’aujourd’hui serait peut-être une bonne idée. Au pays de la comédie et du rire, elle finira bien par avoir un César. Le drame fera grise mine, la comédie romantique pleurera à chaudes larmes, le documentaire et l’animation se tairont, bien contents d’avoir obtenu gain de cause. Le seul intérêt des Césars c’est à travers les sélectionnés, les nominés, s’apercevoir que le cinéma français se porte bien. C’est de voir que la relève est assurée, que les nouvelles actrices, les jeunes acteurs font des choix prometteurs. C’est un cinéma d’auteur prenant des risques que l’on récompense cette année avec 120 battements de cœur, Au revoir là-haut, Barbara, et le petit nouveau Petit paysan. Hubert Charuel  effectua son premier stage chez nous. Il envisageait à l’époque se diriger vers la production. Déjà perçait en lui l’amour, la soif de cinéma qui devrait le conduire à une carrière prometteuse.

Nous rouspétons sur la soirée, exercice difficile et Manu Payet comme ses prédécesseurs s’en sort plutôt bien. Nous aimons le cinéma sous toutes ses coutures, du film d’auteur à la bonne comédie, sans jugement. Enthousiaste à tout ce qui nous surprend, nous interroge, nous fait rire et aimer la vie. C’est l’occasion de défendre des causes, celle des femmes cette année. Humour, une jeune actrice demande s’il faudra toujours coucher pour avoir le rôle. Petit ruban blanc au col des vestes des messieurs, délicatement cousu sur les robes des filles. C’est bien, mais agir c’est mieux. Nous nous posons la question : Quand les butors et grossiers en tout genre ont-ils pris le pouvoir ? Il faudrait que les abrutis sexistes arrêtent de se croire dans un film X. Un technicien son en profite pour rappeler la difficulté de sa profession. On éteint la télé. On enfile son pyjama et on rêve d’actrices aux regards enamourés nous rappelant les territoires de notre enfance. Ça, on peut encore ou c’est interdit ?

 Patrick Van Langhenhoven

César du meilleur film : «120 battements par minute», de Robin Campillo

 César de la meilleure réalisation : Albert Dupontel, pour «Au revoir là-haut»

 César de la meilleure actrice : Jeanne Balibar, pour «Barbara»

 César du meilleur acteur : Swann Arlaud, pour «Petit paysan»

 César de la meilleure actrice dans un second rôle : Sara Giraudeau pour «Petit paysan»

 César du meilleur acteur dans un second rôle : Antoine Reinartz pour «120 battements par minute»

 César du meilleur espoir féminin : Camelia Jordana pour «Le Brio»

 César du meilleur film : «120 battements par minute», de Robin Campillo

 César de la meilleure réalisation : Albert Dupontel, pour «Au revoir là-haut»

 César de la meilleure actrice : Jeanne Balibar, pour «Barbara»

 César du meilleur acteur : Swann Arlaud, pour «Petit paysan»

 César de la meilleure actrice dans un second rôle : Sara Giraudeau pour «Petit paysan»

 César du meilleur acteur dans un second rôle : Antoine Reinartz pour «120 battements par minute»

 César du meilleur espoir féminin : Camelia Jordana pour «Le Brio»

 César du meilleur long-métrage d’animation : «Le grand méchant Renard et autres contes», de Benjamin Renner et Patrick Imbert

 César du meilleur court-métrage d’animation : «Pépé le morse», de Lucrèce Andreae

 César du meilleur film documentaire : «I Am Not Your Negro», de Raoul Peck

 César du meilleur costume : Mimi Lempicka pour «Au revoir là-haut»

 César de la meilleure musique originale : Arnaud Rebotini pour «120 battements par minute»

 César du meilleur court-métrage : «Les Bigorneaux», d’Alice Vial

 César du meilleur montage : Robin Campillo pour «120 battements par minute»

 César des meilleurs décors : Pierre Quefféléan pour «Au revoir là-haut»

 César du meilleur son : Olivier Mauvezin, Nicolas Moreau et Stéphane Thiébaut pour «Barbara»

 César de la meilleure photographie : Vincent Mathias pour «Au revoir là-haut»

 César du public : «Raid Dingue», de Dany Boon

 César d’honneur : Penelope Cruz

Crédit Photos Internet